Des mesures visant à faciliter la commercialisation de la pomme, dans le cadre de la formule « du producteur au consommateur » sont mises en œuvre dans la wilaya de Khenchela, a déclaré, dimanche, le président de la chambre de wilaya de l’agriculture, Yacine Kenzari.
Le même responsable a précisé, dans une déclaration à l’APS, qu’en exécution des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres, relatives aux sanctions à infliger aux spéculateurs des produits locaux, tels que les pommes, aujourd’hui commercialisées aux prix des fruits importés, les agriculteurs-producteurs de pommes de la wilaya de Khenchela, considérée comme pionnière dans ce domaine au niveau national, ont commencé à commercialiser leurs produits au marché de gros des fruits et légumes « Aliouat-Abdallah » d’Oued Athmania (Mila) et au marché de gros de Hatatba (Blida), avant l’ouverture d’autres points de vente à travers le territoire national « à des prix abordables pour le consommateur ».
Le même responsable a ajouté que les producteurs de pommes qu’il a rencontrés, ce dimanche au siège de la chambre de l’agriculture, se sont vus expliquer les différents mécanismes leur permettant de commercialiser leurs produits dans les espaces alloués par les pouvoirs publics à cet effet, avec gratuité du transport et de l’occupation des lieux de vente. M. Kenzari a ajouté que les deux entreprises publiques économiques « Sarpa » (Société algérienne de régulation des produits agricoles) et « Frigomedit » (production, entreposage, traitement, commercialisation et exportation des produits maraîchers frais) ont exprimé leur volonté d’acquérir la récolte de pommes auprès des agriculteurs de Khenchela pour « créer un stock à commercialiser à l’avenir sans marge bénéficiaire, en garantissant le transport gratuit du produit entre les vergers pomicoles et les marchés de gros ». De son côté, le président de la division pommes du Conseil national interprofessionnel de l’arboriculture fruitière, Yacine Naseri a indiqué qu’à la suite des résultats de la réunion ministérielle conjointe entre le ministère de l’Agriculture, du développement rural, et celui du Commerce et de la promotion des exportations, tenue le 9 octobre pour élaborer une stratégie de commercialisation des pommes servant l’intérêt des producteurs et celui des consommateurs, des « contacts actifs ont été établis avec les producteurs de pommes qui ont été invités à visiter les différents espaces mis à leur disposition par le ministère du Commerce et de la promotion des exportations pour la commercialisation de leurs produits à des prix accessibles aux consommateurs et faire barrage aux intermédiaires et autres +courtiers+ polluant le marché ». Un investisseur dans la filière pommes à Bouhmama (Khenchela), Salah-Eddine Sellaoui, a souligné, quant à lui, que l’agriculteur « n’est pas responsable des prix pratiqués dans la commercialisation des pommes », un avis partagé par M. Mohamed Berdji, agriculteur dans la commune de Chelia, qui a révélé qu’il commercialise des pommes « à des prix variant entre 100 et 130 dinars », ce qui, selon lui, « ne couvre pas les coûts de production », mais il s’est malgré tout étonné du prix pratiqué par les marchands de fruits et légumes, au centre de Khenchela, qui vendent la pomme au prix de 300 dinars le kg.