Les Algériens n’ont pas cédé aux derniers appels à la marche lancés pour avant-hier vendredi, par ces fauteurs de troubles, encore eux qui, s’étant repliés derrière le rideau, sortent à nouveau de leur terrier pour souffler sur le brasier.
Ce jour de vendredi, qui avait fait trembler des mois durant, depuis l’avènement du 22 Février, rues et boulevards du pays a été loin de drainer les foules des grands jours. Hormis quelques poignées de personnes observées çà et là, à travers une dizaine de wilayas du pays, le peuple, qui a déjoué le plan diabolique du régime Bouteflika et sa « issaba »- allant jusqu’à sacrifier l’Algérie et son État-, a tout aussi déjoué les manœuvres nihilistes de « ses » tuteurs autoproclamés. Autrefois théâtre de grandioses manifestations qui ont réclamé le départ de l’ex-président déchu et le lancement des poursuites judiciaires à l’encontre des membres de la bande qui se sont enrichis sur le dos du Trésor public et bradé les richesses du pays, des revendications satisfaites du reste en attendant la révision de la Constitution, vendredi dernier dans les rues de Ouargla, Sidi Bel-Abbès, Oran, Jijel, Tizi-Ouzou, Skikda, Oum El Bouadghi ou autres comme Médéa et Relizane, les citoyens n’étaient pas au rendez-vous. Au-delà des manifestations auxquelles les Algériens prennent de plus en plus leur distance, eu égard aux manipulations et tentatives des certaines parties de s’emparer de cette dynamique, le message est fort de sens. N’était-il pas là signe d’une adhésion populaire à la Nouvelle Algérie qui commence à prendre forme depuis le retour à l’ordre constitutionnel, couronné par l’élection d’un président de la République ?
Durant toute la semaine, en effet, la Toile a vibré sous le tambour battant des appels à une reprise des marches populaires durant le vendredi. Resurgis de nulle part, ceux prétendument appelés « animateurs du Hirak » ont joué encore une fois sur la fibre du mouvement populaire, au moment même où la Nouvelle Algérie commence à prendre forme. Autrement, pour reprendre le chef de l’État, « le train de la réforme ne s’arrêtera jamais », n’en déplaise aux partisans du chaos qui tentent d’instrumentaliser le peuple algériens à dessein, lui qui a pourtant prouvé son esprit de discernement à chaque moment fort engageant l’avenir de la partie. Alors qu’il s’est affranchi de tout tutorat, le Hirak est suffisamment mature pour distinguer le bon grain de l’ivraie. Autrement, ceux qui ont manigancé des mois durant à l’ombre de ses marches populaires et ceux qui retroussent les manches pour édifier le projet Algérie, tant prometteur qu’il fait adhérer les Algériens. Du coup, la déception ne sera que grande chez les partisans d’une « transition » dite « démocratique » et le revers l’est tout aussi pour les corbeaux dirigés par le sulfureux mouvement Rachad depuis les capitales occidentales.
Farouk Bellili
