Accueil ACTUALITÉ Finacement du programme d’investissement : Le recours à l’endettement extérieur se précise

Finacement du programme d’investissement : Le recours à l’endettement extérieur se précise

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Plus de deux ans après la chute des prix pétroliers qui a impacté lourdement le Trésor public, l’économie nationale peine à prendre son envol. Pour faire face à la crise, le gouvernement a élaboré une feuille de route consistant d’abord à amortir le choc pétrolier. Dans un second lieu, il a mis en place un plan d’investissement pour asseoir une économie de croissance. Néanmoins, le financement pose problème, d’où l’option envisagée de recourir à l’endettement extérieur.
En effet, les autorités publiques ont redessiné l’architecture économique sous forme d’un nouveau modèle qui repose sur la diversification de l’économie hors-hydrocarbures. Adopté en juin dernier, ce plan s’en tient essentiellement à l’intensification des investissements à forte valeur ajoutée d’un côté, et à la rationalisation des dépenses publiques de l’autre. Au titre de la mise en œuvre de ces mesures, la loi de finances 2017 consacre la trajectoire budgétaire des trois prochains exercices, soit d’ici 2019. Élaborée sur la base d’un baril de pétrole à 50 dollars, cette loi entend plafonner la dépense annuelle publique à 7 000 milliards DA.
Elle vise aussi à accroître la fiscalité ordinaire d’au moins 11% pour la même période. Cependant, la capacité de résilience du pays face à cette crise est quelque peu gagnée par le déficit budgétaire, estimé à 30 milliards de dollars à fin 2016. Pour combler le trou financier, il est procédé à des prélèvements financiers à partir du FRR (Fonds de régulation des recettes) et à faire appel à l’emprunt obligataire national pour la partie collectée auprès des banques publiques (570 mds DA). Du coup, le FRR touche à son plus bas niveau autorisé par la loi, soit 740 mds de DA, ce qui est une première depuis sa création. Des raisons pour lesquelles, d’ailleurs, cette caisse s’avère inutile désormais, à la lumière du prix actuel du baril de Brent qui correspond à celui dont est basée la LF 2017. D’autre part, même si les marchés de l’or noir ont connu ces dernières semaines une nette progression, les réserves de change en revanche se sont amenuisées pour clôturer à 117 milliards de dollars à fin 2016. Soit plus de 60 mds dollars de moins par rapport à l’exercice 2014. À cet égard, force est d’observer que les mesures prises par le gouvernement ne suffiront pas à même de «préserver les grands équilibres financiers du pays», en termes des objectifs visés à moyen et à long termes. Et pour cause, même si le nouveau modèle économique en cours prévoit des dispositions importantes en mesure d’augmenter la croissance économique, il n’en demeure pas moins que la mise en œuvre est confrontée à des lacunes sur le terrain. Hormis le secteur de l’Industrie qui connait un essor perceptible sensible, référence faite au lancement de plusieurs unités de production dans les domaines de l’automobile, du ciment…, les autres secteurs, à l’image de l’Agriculture, le Tourisme et les NTIC n’arrivent toujours pas à fleurir.Des raisons somme toute, qui ont poussé les hautes autorités du pays à envisager d’autres sources de financement susceptibles de combler le déficit budgétaire. Ainsi, la question de l’endettement extérieur ressurgit et constitue un débat d’actualité. S’il est vrai que le gouvernement envisage clairement cette option, la décision d’aller ou pas emprunter des fonds à l’extérieur demeure un quiproquo. Le ministre des Finances le dit sans tabou. «L’endettement extérieur n’est pas une tare sauf s’il n’est pas bien maîtrisé», a estimé Hadji Baba Ammi, qui voit en cette option une solution pour le financement exclusif de l’investissement.
De leur côtés, des acteurs politiques sont partagés sur la question. D’aucuns considèrent le recours au FMI (Fonds monétaire international) de «dangereux» sur l’immunité économique du pays et son indépendance vis-à-vis des créanciers étrangers. D’autres par contre, peu ou prou objectifs dans leur analyse, estiment qu’il s’agit d’un «choix inévitable». À ce titre, il est à rappeler que l’Algérie a déjà demandé un prêt de 900 millions d’euros auprès de la Banque africaine de développement (BAD).
Farid Guellil

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