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Exportations agroalimentaires : la FNA veut des ports secs

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Les importations ont ruiné l’économie nationale à hauteur de 60 milliards de dollars annuellement sur les 1500 milliards enregistrés à l’échelle africaine, selon les chiffres rendus publics. Pour pallier à ce déficit, l’industrie agroalimentaire nationale comme levier important de l’économie est appelée à s’orienter davantage vers le marché extérieur. Pour se faire, la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FNA) recommande aux pouvoirs publics la réalisation de ports secs destinés exclusivement à l’exportation.
Les licences d’importation et d’exportation, réglementées par la loi 15-15 du 15 juillet 2015 modifiant et complétant l’ordonnance 03-04 du 19 juillet 2003 relative aux règles générales applicables aux opérations d’importation et d’exportation de marchandises, adoptée par les deux Chambres du Parlement et publiée au Journal officiel n°41, s’inscrit dans l’objectif de «Réguler, remonter les filières et de savoir ce que nous produisons », selon les termes de Abdelwahab Ziani, président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire. C’est dans ce contexte, que, selon les dires de l’invité de la rédaction de la Chaîne III, l’impératif est de mettre en œuvre une stratégie d’exportation ciblant, notamment le continent africain, vers lequel l’Algérie oriente ses exportations. Selon les statistiques fournies par l’orateur, 300 millions de dollars, visant à réduire la facture d’importation, surtout que les producteurs algériens, commencent, graduellement, à se tailler une place au soleil dans la sphère africaine. «Je reviens de la Foire de Dakar, ou le stand algérien a été le meilleur, le plus professionnel. La Safex, Saïdal, Ifri, Jufri ont honoré le pays ». Pour cela, l’intervenant plaide pour un port sec destiné exclusivement à l’exportation, sachant que toutes les enceintes portuaires ont été réalisées uniquement pour l’importation. Un réflexe qui semble institutionnalisé, puisque le pays a longtemps fonctionné sous le règne de l’importation. Cela ne contribuera aussi qu’à recourir aux services de la CNAN, avec laquelle on gagnait, pour le transport d’un conteneur de 200 tonnes, quatre fois le prix, lorsque c’est un organisme étranger qui le fait, soit, pour l’exemple, 500 contre 2000 euros. Ici, Ziani Abdelwahab met le doigt sur une des plaies de l’importation, en avançant le chiffre de 6 milliards de dollars du transport maritime sur les 16 accordés pour les opérateurs étrangers ayant décroché des projets en Algérie. « Nous sommes contre les services étrangers, surtout que ceux-ci sous-traitent avec des algériens, prouvant ainsi que ces derniers sont détenteurs d’une compétence et d’un savoir dont ne peuvent s’en passer les étrangers. Donc, pourquoi ne pas directement solliciter la technicité des nationaux » Pour le moment, trois produits, constituant une valeur de 6 à 7 milliards de dollars pour l’Économie national, ont été retenus pour la licence d’exportation, à savoir, le ciment, le rond à béton et l’automobile. L’élargissement à d’autres produits n’est pas à écarter, indique Ziani, qui plaide, lui, pour le secteur des boissons. Ce secteur, qui a atteint une autosuffisance de l’ordre de 600%, est donc très éligible aux produits devant intégrer la liste des exportables. La tomate industrielle aussi, vu la place qu’elle occupe, notamment depuis qu’elle a remporté la médaille dans le double et le triple concentré. Mais le président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire, membre aussi de l’ALGEX (Agence nationale de promotion des exportations) (En discussion, au moment ou nous mettons sous presse avec le ministre du Commerce, ndlr), parle de trois opérateurs ayant soumis leur dossiers au ministère du Commerce. Le premier concerne le marché des batteries de véhicules, 12 opérateurs y produisent 5 millions d’unités exportés majoritairement en Europe. Le hic, indique l’invité de la rédaction, c’est qu’en importe 2 millions de Chine. Pour le même produit, 60 000 tonnes de plomb sont produits localement, mais on en importe pour 30 000 tonnes. Le deuxième produit est la pate à papier des alvéoles pour les œufs. Pour ce produit, le conférencier rappelle un autre paradoxe : le journal récupéré, qui est subventionné par l’État, est revendu aux frontières. Ensuite, nous le rachetons comme pate vierge à trois fois son prix initial. Le troisième produit n’est d’autre que les peaux et le cuir. « Nous exportons 4 millions de têtes ovines à un dollar la tête, nous réimportons à 15 dollars la tête. On a tué les tanneries », déclara-t-il. Et de s’indigner, « stop à l’importation de tout ce qu’on peut produire localement. Au moins ». Pour l’invité de la rédaction, le recyclage est le métier d’avenir. Les petits métiers qui font le bonheur des familles, doivent être encouragés, plaide-t-il. Booster la production et la consommation locale, même si la qualité requise n’est, toujours, au rendez-vous, permettra, selon lui, de réduire la facture à l’import et de revoir à la hausse la facture à l’export, qui a atteint, elle, les 2,5 milliards de dollars. Exploiter les terres agricoles, au lieu de les encombrer de béton, est une donnée qu’il ne faut pas également négliger, au vu des potentialités dont regorge le pays. « Nous étions les premiers exportateurs de huile de table, de parfum, de jasmin et de romarin », argumente Ziani Abdelwahab.
Zaid Zoheir

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