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Éradication du marché parallèle des devises : Les bureaux de change ne règlent pas le problème

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L’ouverture des bureaux de change officiels en Algérie n’est pas pour demain. Il semble que le terrain n’est toujours pas préparé pour faciliter cette activité. En effet, les déclarations quant aux difficultés rencontrées par les pouvoirs publics pour la mise en place de ces bureaux de change se multiplient, témoignant ainsi, de la frilosité des responsables face à cette démarche. Dernière en date est celle du ministre des Finances, Hadji Baba Ammi qui reconnait l’impuissance de l’État à procéder à l’éradication du marché informel de la devise, et ce, en raison de l’offre timide de devises en Algérie. S’exprimant, avant-hier, au Conseil de la nation, le premier argentier du pays a reconnu que l’ouverture de bureaux de change ne peut à elle seule remédier au problème du marché parallèle, car la demande dépasse l’offre, affirmant néanmoins que les pouvoirs publics œuvrent à le régler progressivement. Selon les explications du ministre, « le problème du change ne réside pas en l’ouverture de bureaux dédiés à ce genre d’opérations, mais plutôt « la faiblesse de l’offre de la part des citoyens non résidents ou étrangers induite par les lacunes du secteur du tourisme d’une part, et la forte demande de la part des citoyens résidents d’autre part sont à l’origine d’un déséquilibre entre l’offre et la demande ». Tout en rappelant que sur les 46 bureaux agrées, 40 se sont vu retirer leurs agréments, dont 13 à la demande des bénéficiaires eux même, et 27 pour non entrée en activité après l’obtention de l’agrément, le ministre a expliqué que les bureaux de change ne peuvent vendre de devise aux citoyens résidents que dans des cas fixés par la loi. En sus, contestant la promulgation « d’un quelconque décret exécutif en avril dernier », Baba Ammi a indiqué que les quarante-six bureaux de change évoqués ont obtenu en fait un agrément de la Banque d’Algérie (BA) conformément à l’instruction 08-96 et l’instruction 13-97, et la directive n° 07-95 relative au contrôle du change. Alors que le dinar n’est toujours pas convertible, il semble que l’ouverture des bureaux de change est entravée par de nombreuses difficultés. Mais hélas, le ministre n’a pas présenté les solutions qui pourraient endiguer la problématique du marché informel. Alors que le dinar ne cesse d’être dévalué, certains citoyens ont trouvé une autre formule d’épargne, à savoir placer son argent dans les devises. Ce qui complique davantage la tâche devant les pouvoirs publics. En effet, alors que la faille se creuse davantage devant l’offre et la demande de devise, il semble que l’Algérien n’a plus confiance en la monnaie nationale. Ainsi, l’ouverture des bureaux de change est tributaire de la confiance en la monnaie nationale, qui, malheureusement se dégrade en cette conjoncture économique difficile. Dans tout les cas de figures, il semble que l’ouverture de ces bureaux de change soit remise à sine-die, tant que la question est de savoir quel sera le niveau de l’offre de la devise, du moment que le niveau de la demande est connu.

Projet à l’étude pour l’émission d’emprunts sans intérêts
D’autre part, après l’emprunt national pour la croissance économique lancé par son prédécesseur, Abderrahmane Benkhalfa, Hadji Baba Ammi n’exclut pas la possibilité d’émettre des titres sans intérêts, et ce, dans le cadre de l’emprunt obligataire, lancé récemment par le Trésor public. Pour ce faire, le ministre a affirmé qu’un « projet à l’étude pour l’émission d’emprunts sans intérêts est en cours », tout en rappelant que nombre de banques notamment la Caisse nationale d’epargne et de prévoyance (CNEP) et la Banque de développement local (BDL) émettent au profit du large public des titres sans intérêts, outre l’existence d’un livret d’épargne sans intérêts. Appliquer la finance islamique est-elle la nouvelle devise du ministre ? À ce propos, le ministre a tenu à préciser qu’ « il n’existe pas de banques islamiques et de banques non islamiques», affirmant qu’ « il y a des banques soumises à un système bancaire international et qui peuvent proposer des services avec ou sans intérêts en matière d’épargne ». Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie globale de modernisation du système financier par la diversification des prestations offertes aux clients, a indiqué le premier argentier du pays.
Lamia Boufassa

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