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ENIEM : Le bras de fer se durcit entre la direction et les travailleurs

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Le syndicat des travailleurs de l’ENIEM maintient le mouvement de protestation pour réclamer le départ de l’équipe aux commandes à la tête de l’entreprise de l’électroménager nationale, dont son PDG, Djilali Mouazer. Pour preuve, la dernière décision de la direction sur l’arrêt du chômage technique et la reprise de l’activité n’aura pas suffi pour convaincre les 1 700 employés de rejoindre leurs postes de travail.
Pire, les dernières déclarations du PDG de l’entreprise n’ont fait que remettre le feu aux poudres en affirmant que les travailleurs « ont été empêchés de rejoindre leurs postes de travail par certains de leurs collègues », a accusé hier le secrétaire général du syndicat d’entreprise de l’ENIEM (affilié à l’UGTA) Mouloud Ould El-Hadj. « Les travailleurs ont jusqu’à maintenant beaucoup concédé de sacrifices. En plus de ne pas avoir bénéficié de congé en 2019, ils n’ont toujours pas reçu leurs salaires durant la période de confinement », a-t-il déploré.
D’après ce syndicaliste, « les travailleurs ne sont pas dans la rue uniquement parce qu’ils n’ont pas reçu leurs salaires ou pour protester contre le chômage technique, mais parce que la direction de l’ENIEM a violé le code de travail et les conventions collectives. Le PDG n’a consulté personne. C’est la raison pour laquelle on réclame son départ ». Le syndicat reproche à la direction de l’ENIEM sa « mauvaise gestion » et de vouloir s’en dédouaner en jetant la responsabilité sur le refus de la banque de lui accorder davantage de crédits. Il réclame le départ de l’équipe aux commandes et l’annulation du chômage technique.
Le syndicat est surtout irrité par les déclarations du PDG que le mouvement de débrayage n’est suivi que par une dizaine de travailleurs. « On a souhaité que la presse viennent et voit de visu ces prétendus seulement 10 travailleurs qui ont fait grève. Nous, on dit que ce sont l’ensemble des 1 700 employés qui refusent de retourner à leurs postes. Le portail [de l’usine] est ouvert, mais personnes n’est entré », a pesté Mouloud Ould El-Hadj. « Les dernières déclarations du PDG démontre le peu de considération envers les lois de la République tout d’abord, et des travailleurs, ce qui est tout de même très grave. Il y a 1 700 employés qui débrayent dans la rue et le PDG dit qu’il s’agit seulement d’une dizaine », a-t-il dénoncé. En guise de défi, le syndicat de l’ENIEM se dit « ne pas avoir peur de la vérité des chiffres » et être « prêt pour un face à face avec le PDG sur les plateaux de télévisions ». Frustré de voir la direction « parlant au nom des travailleurs », le syndicat a estimé que « l’équipe dirigeante a prouvé une énième fois qu’elle est incompétente de gérer un conflit avec les travailleurs ». Les travailleurs se disent ainsi rester mobilisés, en menant des sit-in de protestation devant l’usine et le siège national de l’entreprise sis à Oued Aïssi (Tizi-ouzou), jusqu’à satisfaction de toutes leurs revendications.
Pour rappel, les travailleurs de l’Entreprise nationale des industries électroménagères n’ont pas répondu favorablement à la note de la direction générale de l’entreprise, pour une reprise d’activité dimanche dernier, après un mois de chômage technique. Ils motivent leur position par la « non-satisfaction » de leurs deux revendications, à savoir « la non comptabilisation du congé technique dans les salaires » et « le départ du P-DG de l’ENIEM ». Samedi dernier, la direction de l’ENIEM a diffusé une note informant l’ensemble des travailleurs que « la date de reprise de l’activité est prévue pour le dimanche 03/01/2021 » et a lancé un appel aux travailleurs pour « rejoindre leurs postes de travail ». Dans la même note, la direction a rassuré qu’elle avait entrepris « toutes les actions nécessaires afin de débloquer la situation difficile que traverse l’entreprise actuellement », et a souligné que « des garanties ont été données par les pouvoirs publics afin de trouver une solution durable qui garantira la pérennité des emplois au sein de l’entreprise, dans les meilleurs délais possibles ».
Hamid Mecheri

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