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EN d’Algérie : un «sous les 20» porteur de gros mensonges

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Un joli cadeau d’anniversaire que celui offert par l’instance en charge du football mondial dirigé par le très contesté Blatter aux fans des Verts, à l’occasion des festivités commémorant l’indépendance du pays. Le «5 Juillet». Moments de recueillement (c’est jour férié, chômé et payé donc comme le veut la tradition) bien sûr et l’opportunité de marquer une petite pause. L’heure de quelques bilans au plus fort d’une crise économique marquée par une chute drastique des prix du pétrole et, fatalement, des revenus financiers de l’Algérie provenant en écrasante majorité de cette manne.

Dites-le à Raouraoua
La Fifa, c’est coutumier maintenant, a choisi (simple coïncidence) de rendre public son classement (très officieux et qui ne veut absolument rien dire et qui ne plaît pas trop, pour des raisons évidentes, au premier responsable du football national Raouraoua qui sait pourquoi) des meilleures sélections mondiales l’avant-veille de la célébration du 53e anniversaire du recouvrement de la souveraineté de l’Algérie. Une date chargée de symboles.
Un classement qui tombe à pic dès lors que, hasards de l’histoire et du calendrier, on nous apprend que les Fennecs, qui restent sur un large succès en éliminatoires CAN 2017, face au Seychelles (4-0), en plus de gagner deux places et de pointer désormais à la 19e position (juste retour des choses pourrait-on dire, parce que Brahimi et ses frères s’étaient déjà et fort logiquement faufilés, dans un précédent classement, dans le Top 20), et de garder leur place de leader sur le plan continental (c’est également, et sans aucune surprise les N°1 sur le plan arabe loin devant l’Egypte, la Tunisie et le Maroc notamment), font mieux, et l’information a fait le «buzz» et donc le tour du monde, fêtée comme il se doit sur les réseaux sociaux avec les commentaires élogieux que l’on devine, les internautes algériens s’étant fendus en commentaires à la limite ( c’est de bonne guerre) du chauvinisme, que (devinez qui ?) la … France. Le commentaire qui revient le plus ? Avec un total de 941 points, les Verts dépassent des grandes nations du football, à l’image de l’équipe de France (20e). On jubile presque. Détrôner les Bleus (qui viennent, à l’occasion de perdre la bagatelle de 13 places) et se «porter» mieux que la Côte d’Ivoire qui n’est autre que le champion d’Afrique sortant ou le onze qui a mis un terme, à notre grosse désillusion, à nos espoirs (l’EN d’Algérie, ne s’était-elle pas présentée en Guinée Equatoriale dans le peau de super favorite de la CAN 2015 ?) de se poser à nouveau sur le sommet de l’Afrique au terme d’un quart de finale (défaite 3-1) décevant. Il fallait le souligner. Avec force détails et sur la toile on a redoublé d’imagination et trouvé (avec beaucoup d’exagération, on le reconnaît) les mots «justes» pour saluer cette performance historique venue titiller (sans plus) notre égo à l’occasion d’une date tout aussi historique.L’Algérie qui détrône la France ! Ça ne passe évidemment pas inaperçu, même si le classement-Fifa, par ses côtés officieux et qui sert toutefois lors des tirages au sort des grandes compétitions (CAN, en particulier) et vous permet, par exemple, d’éviter (d’où son utilité, sa seule utilité) les grosses cylindrées, ne délivre pas que des vérités.

Il est où le débat ?
Ces vérités pas bonnes à dire. Par exemple que rien ne va plus dans notre football et un championnat marchant sur la tête et défiant toute (s) logique (s) par ses côtés imprévisibles. D’une faiblesse inouïe qui lui vaut une certaine «notoriété» hors frontières (les médias internationaux en ont fait leurs choux gras et traité en long et en large sans rien y comprendre) comme l’a si «superbement» démontré le défunt exercice (2014-2015) de Ligue 1 «Mobilis» qui a battu des records d’illogisme, tout le monde ayant joué,jusqu’au bout du suspense, tant pour le titre que pour la relégation, la couronne comme les malheureux recalés invités à aller humer l’air malsain de la D2 n’étant sortis de la manche de nos si inimitables prestidigitateurs que pratiquement lors des derniers instants d’une compétition qui fera date. Fait déjà référence dans ce qu’il ne faut pas faire en termes de réalité du terrain. Qui est là à nous rappeler qu’il faut, au plus vite, oublier cette comparaison qui ne s’impose pas entre une école française de formation de loin une des plus prisées (la plus recherchée en talents purs et qui alimente sans cesse, par fournées entières et depuis des années, le Vieux Continent, et par ricochet les plus prestigieux championnats de la planète, à l’exemple de l’Espagne, de l’Italie, de l’Allemagne ou de l’Angleterre, la majorité des grands noms possédant des stars labellisés Hexagone) en vedettes prêtes à l’emploi. Recrutées au prix d’or ou évaluées à leur juste… prix. L’Algérie qui supplante la France dans un classement officieux qui ne sert en rien les intérêts d’un ballon rond national à la recherche éternelle de la meilleure voie pour sortir de son marasme. Rebondir. Oublier ses nombreux travers. Ici s’arrête la comparaison (encore une fois, elle ne s’impose pas) dès lors que le débat, le vrai, est ailleurs. En jetant, par exemple, un coup d’œil dans la composante actuelle du «Club Algérie» qui tire sa force (suivez notre regard) justement de cette école de formation française qui, grâce à nos binationaux, nous permet de bien tenir la route (depuis au moins 2010 avec deux qualifications successives au Mondial au sortir d’une traversée du désert longue, et c’est beaucoup, interminable, de 24 ans) dans les grands rendez-vous internationaux. Tendance : une écrasante domination (en attendant des titres majeurs) au double plan arabe et africain, la génération actuelle, grâce à la formation reçue (il ne faut pas cracher dans la soupe quand même) en … France, porte (au risque d’être accusé de pro-français sauf que la réalité, aussi amère soit-elle, est toujours bonne à dire si l’on veut rectifier le tir et avancer avec ses propres moyens) en elle tous les espoirs d’une prochaine refonte. Remise en cause salutaire.

Avancer, comment ?
Et, surtout, ne rien devoir aux autres, parce que cette EN est redevable à l’école française, porte tous nos espoirs de revoir les «Combattants du Désert» rééditer le coup d’Alger et le trophée remporté haut la main à l’arrivée d’une CAN 1990 (ça remonte à très loin maintenant, n’est-ce pas) aux couleurs algériennes et s’imposer enfin sur le terrain (pas dans les seuls pronostics souvent démentis) dans la peau de vrais leaders du continent et (le match sorti au Brésil contre les futurs champions allemands peut constituer un point de départ à de meilleures prétentions dans une joute où la hiérarchie reste peu ouverte aux remises en cause) plus si affinités. Pour beaucoup, ceux qui ne se voilent pas la face (ce n’est pas antinationaliste, loin s’en faut, que de reconnaître ses tares), ceux qui jouent la carte de la vérité (qui veut, par exemple, que nos compétitions sont loin des standards internationaux en matière de formation et de préparation) vous diront que le football algérien, qui n’a aucun mérite (à part peut-être le professionnalisme de la structure de gestion qu’est la FAF et ce, en totale inadéquation avec l’amateurisme caractérisant nos clubs d’«élite») dans les performances de sa supposée «vitrine.» Une EN «française bis» qui attend, s’impatiente et nous avec, de régler les comptes à des Bleus ayant intérêt à bien se tenir lorsque le sort voudra enfin qu’ils croisent le fer en vrai. En compétition officielle. En bref, des joueurs venus d’ailleurs (merci les Feghouli, Ghoulam, Medjani, M’Bolhi, Mandi et consorts, ainsi que ceux qui leur ont ouvert la route, nous ont tant fait vibrer un certain an de grâce 2010, à l’image des Yahia, Ziani, Meghni et le reste d’une brochette de talents à l’état pur mais suffisamment armés – on appelle cela une bonne formation- pour faire face à tous les défis) donner la leçon et faire souffler un vent de fraîcheur sur le football algérien. Sans trop faire bouger les choses malheureusement, le bricolage étant de mise à tous les niveaux. Les Verts qui font mieux que les Bleus. Simple accident d’un classement appelé à disparaître. L’Algérie 19e mondiale. Les noms qui sautent immédiatement aux yeux lorsqu’on observe la liste des éléments (portant presque tous le label français) qui composent le groupe qui viennent de repartir pour d’autres défis africains.
Un millésime guidé par des joueurs binationaux qui ne connaissent, ne subissent pas, à leur grand bonheur, les travers d’un championnat n’intéressant plus personne. Des joueurs au potentiel qui fait envie à tous les grands clubs européens.

Chenihi, Derrardja et qui d’autres?
Une sélection qui roule (pardon de le répéter) au parfum français. Lire école française. Sous la houlette du très discret, voire effacé français Christian Gourcuff, qui tarde à remplacer son prédécesseur, le non moins fantasque Bosniaque Halilhodzic, le football algérien repart en campagne (aventure ?) africaine avec la même tendance : qui veut que le produit local devra encore briller par son absence faute de pouvoir s’imposer devant la concurrence imposée par des binationaux autrement plus rentables, les Slimani, Soudani et Belkalem ne courant plus nos très tristes terrains. Qui explique pourquoi notre championnat n’attire plus les grands recruteurs. Pourquoi aucun joueur du cru n’a pu attirer l’attention en cette édition 2014-2015 unique dans les annales par ses côtés loufoques, et fait le grand pas vers le vrai professionnalisme, des pépites (du moins, on les présente comme tels) comme Chenihi ou Derrardja, le tandem d’El-Eulma, n’ont pas trouvé mieux que la Tunisie (Club Africain) ou l’Arabie saoudite afin trouver la clef de leur réussite, donner une autre «dimension» à leur carrière. Un trio ou «les derniers des Mohicans» pourrait-on oser. Les derniers en date (cela remonte déjà à trois ans) à déposer leurs valises en Europe et à s’y imposer, les trois connaissant toutefois des fortunes diverses. Un trio et l’histoire qui se répète. Donne du grain à moudre aux défenseurs du joueur du cru que le même Gourcuff, sous pression médiatique (on imagine pourquoi) constante se retrouve dans l’obligation d’en convoquer quelques uns (deux à trois à chaque fois) pour les laisser sur le banc ou les envoyer à la tribune, essaye tant bien que mal (plutôt mal que bien) de montrer sa disponibilité à donner la chance aux meilleurs…d’ici. Elles sont où les bonnes pioches locales? Aux joueurs qui choisissent la réussite sociale au détriment de l’aspect sportif de nous répondre. Une question (la réponse coule de source) qu’on ne se permettra pas de poser aux dirigeants de nos clubs. L’Algérie (19e) mieux que la France (20e) ? Parlez-leur surtout d’argent. Les projets à long terme, les jeunes catégories ? Il ne faut pas charrier. Pas sérieux tout cela. Vive la Fifa et ses classements. Bons à prendre en ces temps de disette.

Par Azouaou Aghiles

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