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DES MILITANTS DU FFS L’ONT FAIT SORTIR DE FORCE DE SON BUREAU AU SIÈGE DU PARTI : Ali Laskri échappe de peu au lynchage

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Des dizaines de militants du FFS ont investi, hier matin, le siège national du parti. Ils s’en sont pris violemment au coordonnateur de l’instance présidentielle, Ali LAskri, qui a été délogé de son bureau, après un long bras de fer avec les partisans de ce dernier. Un précédent qui replonge à nouveau le plus vieux parti d’opposition dans une nouvelle crise.
Les militants mécontents, qui avaient déjà tenté, en mars dernier, la même action, en vain, pour protester contre la méthode de conduite de la direction du FFS, ont réclamé le départ d’Ali Laskri, en criant «dégage ! »
Les protestataires se sont regroupés d’abord à l’intérieur du siège national du FFS en menant un sit-in de protestations, auquel ont participé aussi des membres du Conseil national du parti, avant de procéder, avec force, à l’expulsion d’Ali Laskri hors de son bureau. Laskri, qui a failli se faire lyncher par les militants mécontents, a été conduit par ses collaborateurs hors du siège vers un autre endroit. Les forces de l’ordre sont même intervenues pour éviter tout dérapage ou accrochages entre les partisans de Laskri et les militants adverses.
Un Conseil national du FFS devait se tenir hier avant d’être empêché par les mécontents. Youcef Aouchiche, cadre et président de l’APW de Tizi- Ouzou, a assuré, hier, après l’expulsion de Laskri, la tenue d’«un congrès national rassembleur élargi à tous les militants du FFS, que ce soit les anciens militants ou les nouveaux ». Il n’a pas fixé de date, mais il a ajouté que « les décisions importantes à prendre prochainement seront en concertation avec tous les militants. L’objectif de ce congrès du Conseil national sera la prise de décisions qui jetteront les bases d’une nouvelle étape pour assurer les conditions nécessaires pour la tenue d’un congrès national démocratique et rassembleur ».
La tension a été vive hier au siège national du FFS, alors que la scène de l’expulsion, très musclée, de Laskri a été relayée par des vidéos sur les réseaux sociaux et retransmise par des chaînes TV privées. «C’est un véritable putsch», a dénoncé hier, Ali Laskri, dans un entretien à TSA, accusant le président de l’APW de Béjaïa d’avoir «ramené des gens dangereux au siège national pour utiliser la force». «Ils ont tout cassé ; la porte d’entrée du siège du parti ou encore celle de mon bureau. Il y a eu des bousculades. Des camarades m’ont protégé. Ils ont fait un putsch avorté le 8 mars et cette fois-ci, ils ont mobilisé des gens vraiment très dangereux. Ils ont ramené des fonctionnaires de l’État de Tizi-Ouzou et de Béjaïa et un peu de partout », a-t-il dénoncé.

La goutte de trop
Une nouvelle crise qui divise le parti de feu Hocine Aït Ahmed, alors que des cadres et anciens dirigeants ont déploré cette scène de violence inouïe et l’état auquel sont arrivées les choses. L’ancien premier secrétaire du FFS, Abdelmalek Bouchafa, a regretté, le premier, ces incidents. «Je suis triste de ce qui est arrivé à cette forteresse de débat franc et démocratique. Je pleure une école pas comme les autres», a-t-il écrit sur sa page Facebook, poursuivant : «l’espoir reste grand car des fidèles à la pure ligne politique sont toujours là». Les mêmes membres révoltés contre Laskri, appuyés par les deux membres du Présidium, Hayat Tayati et Sofiane Chouikh, ont organisé, fin mars dernier, une session du Conseil national extraordinaire du FFS, durant laquelle ils ont rejeté la désignation, comme Premier secrétaire, de Hakim Belahcel, et ont appelé à nommer à sa place Mhenni Hadadou – premier secrétaire intérimaire –. La direction du parti a aussitôt récusé ce congrès extraordinaire qu’elle a considéré d’«illégitime» et «contre le règlement intérieur du FFS». La direction, sous Laskri, qui a été le seul député à avoir déposé officiellement sa démission, avait procédé la semaine dernière à la levée de la couverture politique aux députés et sénateurs qui ont refusé de se soumettre à la décision de remise de mandat aux deux chambres du Parlement national. Engageant ainsi un véritable bras de fer entre les parlementaires du FFS et sa direction. L’exclusion de militants des rangs du parti a été une vieille méthode au FFS, mais Laskri a été plus que jamais accusé d’être «allé trop loin», en menant « une véritable purge contre les militants qui s’opposent à sa politique ». En conférence de presse, mars dernier, Laskri a menacé encore de recourir à l’exclusion de tout militant ne respectant pas les statuts du parti et son règlement intérieur, prétextant que feu Hocine Aït Ahmed, lui-même, lui avait laissé des instructions dans ce sens. Au tournant, Laski est accusé de s’être «dévié» de la ligne «authentique» du FFS. L’apparition, la semaine dernière, de deux responsables réputés proches de Laskri, accompagnant un ministre du gouvernement Bedoui dans une visite officielle, alors que le parti était contre ce même gouvernement, a ouvert, de nouveau, la boîte de Pandore. Le malaise au sein du FFS a eu comme conséquence les incidents d’hier.
Hamid Mecheri

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