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« Défendez nos mémoires ! »

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Il n’avait pas encore 28 ans. Il était le plus jeune des chefs historiques du déclenchement de la Guerre de Libération nationale, le 1er novembre 1954. Il fut le premier d’entre eux à tomber au champ d’honneur, les armes à la main. Didouche Mourad, puisqu’il s’agit de lui, était également parmi les premiers du million et demi de martyrs que nous a couté la libération de notre pays. Ceci sans compter les blessés. Sans compter non plus nos martyrs depuis le début de la conquête par l’armée française en 1830. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, estime « que le nombre des victimes des crimes de la colonisation dépasse 5,5 millions de personnes, toutes tranches d’âges confondues, soit plus de la moitié de la population » (que comptait le pays au début du 19ème siècle, NDLR). Du côté français, ce chiffre est minoré. Comme sont versées dans l’oubli, les enfumades, les razzias,… L’ordre de Bugeaud à ses soldats était sans équivoque : « exterminez-les jusqu’au dernier…s’ils se retirent (les algériens, NDLR) dans leurs cavernes, fumezles comme des renards ». Le même Bugeaud qui instruisait ses troupes en leur précisant « qu’il est inutile de courir après les arabes. Allez, tous les ans, brûler leurs récoltes ! ». L’extermination par tous les moyens dont la faim. Et dire qu’il se trouve encore des français pour qualifier la colonisation de l’Algérie « d’œuvre civilisatrice ». Laissons ces falsificateurs de l’Histoire et revenons à nos martyrs ! C’est Didouche Mourad qui dans le message du 1er Novembre avait conclu : « Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte,…nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie ». Traduisez « nous donnons nos vies à la patrie ». Il connaissait le prix de son engagement. Un peu plus tard, il a ajouté ; « si nous venons à mourir, défendez nos mémoires ! ». Il faut rappeler que la propagande colonialiste les appelait « hors la loi », « rebelles », terroristes », « fellagas », « bandits ». C’est pourquoi, il demandait la défense de leurs mémoires. Hier comme aujourd’hui, nous devons veiller à ne pas suivre aveuglément la production historique de l’occupant et de sa descendance. Et pour honorer le serment fait aux chouhada, il faut que chaque jour que Dieu fait soit le jour du Chahid. Pas seulement une fois chaque 18 février seulement. Chaque fois que l’on se réveille au chaud dans une maison confortable, avec l’eau courante, bien éclairée, chauffée, meublée et bien équipée, c’est à nos patriotes, chouhada et moudjahidine, que nous les devons. Que ce soit à l’école, à l’université, au travail ou pour les soins à l’hôpital, lors de nos vacances, au volant de notre voiture, toutes ces acquisitions dont nous bénéficions au quotidien, nous les devons à nos glorieux martyrs. Oui nous nous devons de défendre leurs mémoires. Avec l’obligation de transmettre ce devoir à nos descendants. Sans eux, nous étions plongés dans la précarité et le dénuement. Sans eux, nous étions soumis à la faim, à l’arbitraire et à l’esclavage ! Oui, Gloire à nos martyrs !

Zouhir Mebarki

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