Accueil Spor Dans un derby maghrébin de toutes les peurs : des raisons d’espérer

Dans un derby maghrébin de toutes les peurs : des raisons d’espérer

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Qu’elles seront longues les 90 minutes de ce match Algérie- Tunisie placé sous le signe de la réhabilitation pour les deux camps. Une explication lourde de conséquences. Malheur donc au perdant.

Quelle logique ?
C’est avec curiosité que les observateurs, attendent le très incertain derby maghrébin prévu aujourd’hui en fin d’après –midi à Franceville entre des Algériens en perte de vitesse et qui s’estiment, de l’avis unanime, «heureux» d’avoir décroché le point du nul face à de surprenants, mais très accrocheurs «Guerriers » du Zimbabwe, et des Tunisiens qui ne semblent pas se remettre facilement de leur revers contre le Sénégal en dépit d’une prestation autrement mieux accueillie par les analystes que le pâle visage démontré par des «Verts» tout en fâcheuse posture dès l’entame de ce tournoi qui risque de virer rapidement, et au grand de leurs deux publics respectifs, au désenchantement. Une affiche aussi alléchante qu’indécise, voire inédite, entre deux sélections considérées favorites au sacre, avant le coup d’envoi de cette édition gabonaise décidément ouverte sur tous le scénarios, pour ne pas dire les surprises, le terrain, au terme du bouclage de la 1ère journée, avec un Mali- Égypte fermé à double tour et qui n’a pas connu de vainqueur (un zéro sur toute la ligne), annonçant peut-être, une remise en cause de la hiérarchie à prévoir, les cadors, du tenant du titre, au pays organisateur (le Gabon) en passant l’Égypte, la Tunisie, le Cameroun, le Maroc, et l’Algérie on l’imagine, pour ne citer que les gros bras, qui ont posé leurs valises dans ce pays avec la ferme intention de jouer le titre, déçoivent en se faisant accrocher. Une première étape à valeur de confirmation d’une révolution en marche et durant laquelle on est passé, et les puristes ont du apprécier le pied de nez à la logique asséné par les seconds couteaux en prouvant que seul le terrain (on n’a qu’à revoir ce bel allant affiché par le Zimbabwe qui, alliant l’art et la manière, a longtemps dominé l’Algérie avant de céder finalement sur un second coup de boutoir de Mahrez qui sauvera la face et permet à son équipe de rester en vie) a droit de cité en livrant des verdicts conformes à sa seule logique. Même si cette dernière peut se révéler «illogique» en permettant, par exemple, à un onze algérien loin de son niveau habituel, de revenir dans le match et de sauver, sur le fil, les meubles, grâce au meilleur joueur africain de l’année qui signera le but de la délivrance (un petit point certes tombé du ciel, presque immérité au vue de la physionomie de la partie et qui lui permet d’aborder la suite de la compétition avec un peu moins de pression en dépit des critiques nombreuses liées à son mauvais rendement d’ensemble) avant d’aller à la rencontre des voisins de l’Est, les «Aigles de Carthage» un peu moins bien lotis après avoir raté leur entrée en matière devant des «Lions De La Teranga» constellé d’étoiles et dont l’ascendant pris sur le groupe «B» augure de prétentions (ils visent désormais la succession de la Côte d’ivoire et ils en ont les moyens, pas seulement pour la qualité de l’effectif, mais bien plus pour la maturité à gérer un match compliqué comme celui du 1er match où ils ont assuré l’essentiel) en nette hausse.

Une simple question de pression ?
Privés des services de Soudani, dans l’obligation de faire l’impasse sur ce second round en raison de pépins de santé, les «Fennecs», qui doivent une fière chandelle à leur fer de lance en attaque, le buteur de Leicester, Mahrez, bien inspiré avec cette frappe croisée (82e mn, donc à un moment critique de la rencontre) qui fera mouche et rétablira l’équilibre à la marque, et avaient les armes pour clore les débats avec une 3e réalisation et un succès leur tendant les bras dans le dernier quart d’heure, savent maintenant ce qui les attend. Connaissent à présent ce qu’il ne faut pas faire dans cet autre test compliqué où ils jouent carrément leur avenir dans une compétition où ils doivent montrer un tout autre visage, étaler des arguments autrement plus convaincants. En s’évitant à se chercher éternellement sur le terrain et sans réels repères. À se montrer plus collectifs eux qui ont mis une éternité à entrer dans le match et à s’appliquer face un Zimbabwe qui n’en demandait pas tant. Ravi de l’aubaine d’hériter de l’initiative du match et qui ne se feront pas prier pour prendre, sans le moindre complexe, leurs responsabilités en exploitant au mieux les cadeaux offerts (comme sur les deux buts inscrits et ils pouvaient aspirer à largement mieux n’eut été la présence et les réflexes inouïs d’un certain M’Bolhi auquel ses coéquipiers rendront un vibrant hommage) par un adversaire coupé en deux et trop lent à la détente. Une équipe d’Algérie qui, et à tout les niveaux, se montrera fébrile et en manque cruel de maturité collective. D’inspiration tout court. Qui donne bien des soucis à son staff en particulier, et ses supporters en général, avant une autre sortie (un derby tout ce qu’il y a de plus vrai et de serré comme à l’habitude) des plus chaudes, voire problématique, compte tenu de son importance. Dans une empoignade qui s’annonce d’emblée fermée à double tour et dont le résultat final pourrait s’avérer fatal pour le perdant, Algériens comme Tunisiens, qui n’ont pas montré grand-chose lors de leurs matches inauguraux respectifs, n’ont donc pas d’autre choix que de l’emporter pour espérer se relancer et entrevoir la suite du programme avec un peu plus de sérénité. Se retaper tout simplement un moral certainement pas au beau fixe, les choses pouvant se compliquer davantage, le retour au pays se précipiter.

Qui des deux est dos au mur ?
Deux sélections donc dans une fâcheuse position. Averties à l’avance que le second tour passe par un succès. Avec un petit avantage (minime, mais qui en mesure de s’avérer capital), pour la bande à Leekens dès lors que, et sous la pression terrible d’une victoire impérative, les Tunisiens, qui ne peuvent se permettre un autre revers sous peine de dire adieu à leurs ambitions africaines, sont dans l’obligation de jouer leur va-tout en jetant toutes leurs forces dans une bataille qui ne s’annonce néanmoins pas de tout repos pour les deux teams. Légèrement mieux lotis, ou dans une position moins inconfortable, M’Bolhi and Co, qui ne peuvent s’avérer plus mauvais qu’ils ne l’ont été face aux «Warriors», sont appelés à poser leur jeu, à jouer autrement et plus calmement. Jouer leur football, sans calculs, retrouver leurs sensations en se disant (une erreur à ne pas commettre ?) qu’ils peuvent se suffire d’une autre nullité. Qu’ils peuvent se permettre de voir venir sans pour autant opter pour schéma ultra-défensif qui pourrait leur jouer un mauvais tour quand bien même c’est aux «Aigles», les ailes bien lourdes, en prise aux stress et aux critiques acerbes de leur opinion nationale, de faire le jeu. De se «permettre» tous les risques et rester constamment sous la menace du formidable potentiel offensif algérien qui a quelque peu calé malgré les deux réalisations salutaires de Mahrez. Une attaque verte capable de mieux et qui, dans de meilleures dispositions psychologiques, reste en mesure de s’exprimer autrement sous la houlette d’un Leekens mal servi par l’enchaînement des échéances officielles et à la recherche de son premier grand succès après la déception nigériane et ce nul contre le Zimbabwe vraiment pas bon pour le moral des troupes. Un Leekens dont c’est, au passage, le match qu’il fallait (il connaît bien la Tunisie dont il était l’ancien sélectionneur) pour signer sa présence et relancer des chances algériennes toujours intactes. Signer le déclic dans un match déjà décisif. Plus que spécial. Le reste, c’est aux joueurs de l’écrire. Dont on attend beaucoup, vu leur standing. Veut être au rendez-vous pour dissiper enfin les doutes nés d’un nul logique, mais qu’explique fort justement le nouveau capitaine, Aïssa Mandi, «déçu de n’avoir pas su rester sur un début de match parfait, de ces moments de déconcentration derrière (…) D’être resté un peu bas, concédé trop d’occasions trop facilement et, surtout, manqué de repères.» Un Mandi curieusement toujours serein et qui assure, souligne même, qu’«on n’est pas encore dos au mur et pas sûr que la Tunisie soit plus forte que le Zimbabwe». Belle preuve d’optimisme et l’impression, fort rassurante, que tout reste possible.
Par Azouaou Aghiles

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