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Crise ukrainienne Moscou veut des réponses occidentales

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Moscou a réclamé mardi des réponses occidentales à ses revendications avant de nouveaux pourparlers sur la crise ukrainienne, à la veille d’une visite du chef de la diplomatie américaine en Ukraine, dans la crainte d’une invasion russe.

La Russie a déployé des dizaines de milliers de troupes à la frontière ukrainienne, et dit qu’une désescalade passe par des garanties pour sa sécurité, en particulier l’engagement à ne jamais élargir l’Otan. Des négociations la semaine passée à Genève, Bruxelles et Vienne n’ont jusqu’ici permis que de constater le fossé séparant Russes et Occidentaux. « Nous attendons les réponses qu’on nous a promises (…) afin de poursuivre les négociations », a dit le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse avec son homologue allemande Annalena Baerbock. Peu après, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a indiqué avoir invité la Russie et les alliés de l’Alliance à de nouvelles discussions. La Russie dément toute velléité belliqueuse en Ukraine et se dit menacée par le renforcement de l’Otan dans la région. Moscou juge qu’une désescalade n’est possible que si les Occidentaux signent des traités excluant tout élargissement futur de l’Alliance atlantique. M. Lavrov a en outre rejeté la demande occidentale de retirer des dizaines de milliers de soldats déployés à la frontière ukrainienne, et assuré que ces troupes ne menaçaient personne. « Plus de 100.000 soldats russes, équipements et tanks ont été déployés près de l’Ukraine, sans raison. C’est difficile de ne pas voir cela comme une menace », a répliqué Mme Baerbock. Le département d’Etat a lui annoncé la venue mercredi en Ukraine du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Il doit ensuite se rendre à Berlin pour des discussions avec le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sur le dossier ukrainien.

Manoeuvres russo-bélarusses
Ajoutant aux tensions, Moscou a commencé à déployer un nombre indéterminé de soldats au Bélarus pour des exercices « impromptus » de préparation au combat aux frontières de l’UE et de l’Ukraine. Le Bélarus est voisin de l’Ukraine ainsi que de la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, des membres de l’Otan et adversaires de la Russie. Le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine a signifié aux attachés militaires étrangers en poste à Moscou que ces manoeuvres étaient destinées à « repousser une agression extérieure ». La première étape, celle du déploiement, est en cours, la seconde, opérationnelle, durera du 10 au 20 février. La ministre allemande Annalena Baerbock a néanmoins assuré vouloir que le dialogue se poursuive avec la Russie, mais souligné que Moscou devait s’engager à garantir la sécurité de ses voisins. « La Russie demande des garanties de sécurité, nous sommes prêts à un dialogue sérieux pour un accord et des mesures qui apporteraient plus de sécurité à toute l’Europe », a-t-elle dit. La Turquie, membre de l’Otan qui fournit des drones à l’Ukraine au grand dam de Moscou, a également mis en garde la Russie, le président Recep Tayyip Erdogan affirmant qu’il aborderait le sujet avec Vladimir Poutine. « Je ne vois pas l’invasion de l’Ukraine par la Russie comme une option réaliste parce que ce n’est pas un pays ordinaire. L’Ukraine est un pays puissant », a assuré M. Erdogan.

Demandes inacceptables
En réponse à une révolution pro-occidentale en Ukraine, Moscou a déjà annexé en 2014 la péninsule ukrainienne de Crimée et est largement considéré comme le parrain militaire de séparatistes pro-russes dans l’Est de l’Ukraine, théâtre d’une guerre depuis près de huit ans. En plus d’un traité bannissant tout élargissement de l’Otan, en particulier à l’Ukraine et la Géorgie, la Russie réclame que les Américains et leurs alliés renoncent à mener des manœuvres et déploiements militaires en Europe de l’Est. Des revendications qualifiées d’inacceptables par les Occidentaux, qui veulent néanmoins poursuivre les discussions pour éviter un conflit armé aux conséquences imprévisibles. Le Royaume-Uni a quant à lui annoncé l’envoi d’armements, comme des missiles antichars, à l’Ukraine, alors que Kiev se plaignait justement du manque d’empressement des Occidentaux à renforcer leur aide militaire. Le Kremlin a dénoncé ces livraisons à venir. L’UE et Washington ont prévenu la Russie qu’elle serait la cible de sanctions très importantes en cas d’agression de l’Ukraine, une menace balayée par le Kremlin.

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