Enfumades, crimes contre l’humanité, stérilisation forcée de femmes…pour résumer d’un trait tous les méfaits de la colonisation française que les « révisionnistes » cherchent, à contre-courant de l’histoire, à transformer en « bienfaits » !
La France, qui continue d’évoquer la dimension civilisatrice du colonialisme, semble avoir oublié ses nombreux crimes contre l’humanité dans l’histoire des peuples. Il faut rappeler aux nostalgiques du passé colonial de la France que son armée qui a les mains tachées du sang des martyrs de la Révolution algérienne, a été la première à utiliser la guerre chimique quand le lieutenant-colonel Pelissier, promu général après ses nombreux crimes contre les populations des contrées algériennes, avait enfumé en 1845, toute une tribu, les Ouled N’har qui s‘était réfugiée dans une grotte. Dans son rapport à sa hiérarchie il s’était vanté d’avoir éliminé prés de 1500 indigènes autochtones qui avaient refusé de se rendre, en les enfumant dans la grotte où ils s’étaient réfugiés. C’était la première fois qu’une armée usait de gaz toxique contre des populations bien avant le gaz moutarde qui avait fait son apparition durant la guerre mondiale de 1914-1918 et celle de 1939-1945 ou encore le Napalm et l’agent orange utilisés durant la guerre d’Indochine et la guerre du Vietnam quand l’armée américaine en avait usé à satiété.
La France, qui refuse toujours de décontaminer les sites de ses essais nucléaires en Algérie et qui continue de trouver une dimension civilisatrice à son passé coloniale, a usé de tous les moyens inhumains pour imposer au peuple algérien sa présence. Mais l’épisode qui reste méconnu et que l’armée française continue de cacher est l’usage de contraceptif oestroprogestatif injectable à des femmes prises de force dans certaines tribus du Sud et placées dans ce que la littérature de l’armée française qualifie par l’euphémisme de Bordel mobile de campagne (BMC). Ces endroits installés dans les villes garnisons de l’époque, qui connaissaient une forte concentration, de légionnaires et de soldats, étaient destinés à satisfaire les envies des soldats permissionnaires. Ils comptaient dans leurs effectifs plusieurs jeunes femmes prises de force et contraintes à la prostitution. Une fois les femmes capturées, elles étaient soumises à une visite médicale du médecin militaire qui leur injectait un contraceptif oestroprogestatif interdit par l’OMS. Une sage-femme que j’ai eu l’occasion de connaitre, et qui a milité durant de nombreuses années dans le mouvement associatif à caractère social, m’a raconté le cas de quatre rescapées de ces BMC qui trainaient des maladies et qui s’étaient retrouvées stérilisées à vie par ce contraceptif qui leur avait été injecté de force.
Le 7 octobre 2020, Anne Doussin et Gerard Jacob interpellaient le gouvernement français sur cet épisode douloureux de la guerre d’Algérie en publiant un texte, « l’État français, premier proxénète avec l’installation de BMC dans différents lieux de garnison en Algérie ». Le texte que la presse française n’avait pas jugé utile de relayer note : « après l’indépendance, que sont devenues ces femmes ? Nous ne devons pas oublier ces femmes algériennes, utilisées par la France dans cette guerre d’indépendance de leur pays, l’Algérie. Pourquoi ne pas interroger, également, nos deux femmes, ministres des Armées, Mmes Michèle Alliot-Marie et Florence Parly sur l’existence de ces lieux ? Qu’en pensent-elles ? ».
D’autres sources citent les cas de plusieurs femmes utilisées et stérilisées à leur insu par l’armée française durant la guerre d’Algérie.
Ces malheureuses se sont retrouvées trainant plusieurs maladies des suites du contraceptif qui leur a été inoculé ; ce qui prouve que le commandement de l’armée coloniale usait également de l’arme chimique bien avant son apparition dans le monde et c’est là un autre crime de la France coloniale qui continue de défendre ce qu’elle qualifie de dimension civilisatrice du colonialisme barbare.
Slimane B.