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Cheikh H’sissen : un grand maître de la musique chaâbie

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Cheikh H’sissen fait partie de grands maîtres de la musique Chaâbie que l’Algérie a enfanté. Auteur-compositeur d’expressions kabyle et arabe. De son vrai nom Larbi Ahcène, cheikh H’sissen naquit le 8 décembre 1929 à la Casbah d’Alger.

Ce quartier populaire qui a enfanté El Anka, M’Rizek et Rouiched. H’sissen est issu d’une famille modeste, originaire de Tizi-Ameur (Cne Ain-Zaouia). Son père travaillait chez un français, sa mère comme toutes les femmes Kabyles s’occupait de son foyer. La misère et le chômage causée par le colonialisme, n’ont pas été tendre pour le père de H’sissen, qui a eu beaucoup de mal a subvenir aux besoins de sa petite famille. Conscient de la dureté de la vie, H’sissen s’adonna à la vente des journaux dans les ruelles d’Alger tôt la matinée avant ses rentrées en classe. Faute d’argent, il mettra fin à ses études après avoir réussi à décrocher son certificat d’étude (C.E.P). Il reprit le travail et fut embauché par un français. Dans les rares moments de répit, il s’entraîna à la mandole et à la percussion. Très vite, il réussit à maîtriser ces instruments. Il avait à peine 15 ans, lorsque Cheikh Missoum, méticuleux dans le choix de ses musiciens, fut subjugué par les qualités artistiques de ce prodige. Il n’a pas hésité à l’intégrer au sein de son orchestre comme percussionniste. Au bout de quelques années passées avec cheikh Missoum, H’sissen a appris beaucoup de choses sur les secrets de la musique Chaâbie. Pour mettre au profit tous les conseils prodiguées par son maître, H’sissen doté d’une voix splendide et jouissant d’une mémoire prodigieuse, lui permettant de retenir un long poème après l’avoir lu une ou deux fois, se mit à chanter et à se produire dans toute la Casbah. Il se mit très vite au diapason de grands ténors de l’époque. En un temps relativement court, H’sissen est devenu l’un des cheikhs notoires de la musique chaâbie. Quelques années avant le déclenchement de la révolution de 1954, il forme son premier orchestre. Il composa des chansons en kabyle et en arabe tel Atir Lqafs (oiseau en cage), Refdagh Tavalizt (j’ai pris ma valise), Nhar El Djemaa, Etir Ghabli, des chefs-d’œuvre inégalés à ce jour. C’est en janvier 1954 que H’sissen se mariait dans la pure tradition. Ce mariage a été animé par beaucoup de chanteurs de cette époque dont Abderahmane Aziz, Latifa Ababsa. Les années qui ont suivi cet évènement ont été fleurissantes puisque H’sissen et Ghania son épouse, ont mis au monde deux garçons et une fille. De plus de sa vie familiale et de son art, H’sissen mena une activité politique dans les rangs du FLN qu’il intégra en 1955. Sa mère, inquiète à son sujet, lui rappelait sans cesse, qu’il était fils unique et qu’elle ne voulait pas le perdre. Ce à quoi, il lui rétorquait : « si tous les fils d’Algérie, étaient des fils uniques, qui prendra alors les armes ? ». Sentant la menace peser sur lui, il décida de s’exiler en France. En compagnie de Missoum, qu’il retrouva à paris, il animera les soirées des émigrés dans des cafés. Dès l’annonce de la création de la troupe artistique du FLN en avril 1957 a Tunis, H’sissen est sollicité avec Alilou (percussionniste) pour y prendre part. il retrouve ainsi ses amis Ahmed Wahby,Mustapha Kateb,Mustapha Sahnoun, Farid Ali, Ouafia, Boualem Rais et bien d’autres avec lesquels il va sillonner une partie du monde arabe pour faire connaître la culture algérienne. Il composera aussi des chansons et animera plusieurs fêtes, qu’organisait cette troupe. En 1959, H’sissen tomba gravement malade. Il mourut, à l’âge de 30 ans, suite d’une maladie pulmonaire, à l’hôpital Sadikia à Tunis. Il a été inhumé au cimetière El Djelaz dans la ville de Tunis (Tunisie). Ainsi, la voix du rossignol s’est éteinte à jamais, le 29 septembre 1959. Cependant, malgré la brièveté de sa carrière, H’sissen est considéré par les mélomanes comme l’un des plus grands cheikh de la chanson chaâbie qu’ait connus notre pays. Les restes de l’artiste cheikh « H’sissen » ont été rapatriés, de Tunisie, pour être réinhumés au cimetière d' »El Kettar » à Alger, en reconnaissance à son militantisme artistique et révolutionnaire lors de la guerre de Libération nationale. Les nombreux parents et amis du monde musical et autres mélomanes de la Casbah d’Alger venus nombreux rendre un hommage symbolique lors de la réinhumation des restes du chantre de la chanson châabie, Cheikh sissen qui reposera dans la tombe de sa mère, morte à l’âge de 71 ans, et dont il était fils unique. Cette cérémonie a été rehaussée par la présence de l’ex ministre de la Culture Khalida Toumi qui a rendu hommage à l’artiste et au Moudjahid, ainsi que par celle de nombreux chanteurs et artistes du monde algérois de la musique et de la chanson. Étaient également présents des représentants du Commissariat du Festival national de la chanson chaâbie et de l’Association Anadhi venue du village natal de Tizi Ameur à Boumahni (Draâ El Mizan) Grande-Kabylie, des parents du chanteur qui a également chanté en amazigh comme El Anka ou encore El Hasnoui

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