La France a déployé ses premiers drones armés au Sahel au sein de l’opération Barkhane, a fait savoir, jeudi dernier, le ministère français des Armées dans un communiqué, indiquant que ses drones Reaper déployés sont « armés de bombes à guidage laser » précise le ministère des Armées. Dans le cadre de l’opération Barkhane, la même source a fait savoir que l’armée française « a réalisé des tirs d’expérimentation de drones » depuis, poursuit le ministère français, «la base aérienne de Niamey au Niger dans le cadre de l’opération Barkhane » lit-on dans le communiqué ministériel. Indiquant que le déploiement, des premiers drones Reaper, au Sahel dote les troupes militaires françaises de « nouvelle capacité ». La ministre Florence Parly a tenu, jeudi dernier, à «saluer et féliciter tous les personnels du ministère des Armées » qui se sont pleinement impliqués, a-t-elle poursuivi «dans la mise en place de cette nouvelle capacité». Selon elle, les drones en question «amélioreront considérablement la sécurité de nos militaires sur place et renforceront nos moyens face à un ennemi toujours plus fugace». Précisant que les drones, déployés au Sahel, auront pour mission la surveillance et le renseignement qui, selon elle, resteront « la vocation première des drones», la ministre a annoncé que ces drones « pourront également être utilisés pour les frappes, si l’opportunité se présente » sans plus de précisions, notamment sur l’espace géographique concerné. L’annonce en question de la ministre des Armées françaises intervient, faut –il le rappeler, au lendemain de deux faits marquant la région du sahel, dont la mort de 13 militaires dans un accident d’hélicoptères, le 25 novembre dernier, portant ainsi à 41 le nombre de soldats français tués au Sahel, depuis l’intervention militaire française, dans cette région, en 2013. Une intervention des forces militaires de la France, suite à la dégradation de la situation sécuritaire, au Nord malien, dans le sillage de la crise libyenne causant l’effondrement des institutions libyennes, précipité par l’intervention de l’Otan, à la demande de la France, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Autre donne précédant l’annonce du ministère français, les déclarations d’interventions étrangères militaires en Libye, dont la plus en vue, celle du président turc, annonçant que son pays est prêt à envoyer ses troupes militaires, en Libye. Aussi l’annonce de Florence Parly du déploiement des drones dans la région du sahel, intervient à la veille de deux rendez-vous, en lien avec cette région : la rencontre du G5 Sahel, prévue mi-janvier, en France, et la Conférence de Berlin sur la Libye. Le ministère français des Armées, a fait savoir, dans son communiqué que chaque drone « aura la capacité d’emporter quatre bombes guidées laser de 250 kg, les GBU-12, des bombes déjà employées par les avions de chasse», détaille la même source. Il est à rappeler que selon le communiqué publié par le secrétariat permanent du G5 Sahel à l’issue de sa dernière rencontre, l’appel au Conseil de sécurité pour «placer le mandat de la force conjointe du G5 Sahel sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies et renforcer celui de la Minusma» a été réitéré. Aussi il a été question, selon la même source de la responsabilité de la communauté internationale dans la situation d’insécurité au Sahel, car étant la conséquence directe de la déstabilisation puis l’effondrement de l’État libyen, précipité par l’intervention de l’Otan, dans ce pays.
Karima Bennour
