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APRÈS LA FIN DE L’OPÉRATION BARKHANE AU MALI : L’Algérie refuse de jouer au protecteur des intérêts occidentaux

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Le président français Macron, qui devait gérer le legs encombrant de l’opération Barkhane dans le nord du Mali, que lui avait laissé son prédécesseur Sarkozy, veut se donner les chances de réussir sa réélection en 2022.

En actant le désengagement de l’armée de son pays de cette région du Sahel, il a actionné les relais médiatiques qui lui sont poches pour tenter de donner à l’Algérie un rôle qu’elle ne veut, sous la contrainte d’aucune pression, assumer, celui de gardiens des intérêts occidentaux dans cette région du monde.
Le journal Français Le Monde, dans sa dernière livraison s’est fendu d’un article où il prête à l’armée algérienne sa volonté de s’imposer comme puissance régionale. Il puise son argumentaire dans un discours du président de la République, au mois de janvier 2020, au cours duquel il avait mis en garde contre la tentation de livrer la capitale libyenne, au contrôle de brigades de mercenaires. M. Tebboune avait indiqué que Tripoli est une ligne rouge à ne pas dépasser, avant d’affirmer, récemment dans un entretien à la chaîne Al-Jazeera, que l’armée algérienne « était prête à intervenir d’une manière ou d’une autre » dans ce pays pour se prémunir des retombées de la crise libyenne.
Le rédacteur de l’article a indiqué que depuis l’adoption d’une nouvelle constitution en novembre 2020, l’armée algérienne peut intervenir hors des frontières du pays. La  sortie de ce média n’est pas fortuite et cache le désir de certaines parties françaises et occidentales  de voir des unités de l’ANP remplacer le corps expéditionnaire de l’armée française au Mali et plus tard dans toute la région du Sahel. Or ce qu’il feint d’ignorer est que la diplomatie algérienne a su comment reprendre l’initiative dans la région.
Depuis quelques mois, l’Algérie  est devenue une voix écoutée dans la région, une voix avec laquelle on compte. De plus, l’Algérie, dans le cadre des efforts de sécurisation de ses frontières sud, est parvenue, en 2011,  à créer, avec le Mali, le Niger et la Mauritanie, un cadre d’action commune contre les tentatives d’installation de groupes terroristes dans la région. Le comité d’état-major conjoint (CEMOC), un organe de concertation et d’action lui donnerait la couverture légale pour intervenir dans un cadre concerté avec ses voisins de la région du Sahel. Les détours réalisés par le rédacteur de l’article pour tenter de pousser l’Algérie à s’autoproclamer défenseur des intérêts occidentaux dans la région du Sahel, en agitant l’argument des tensions entre Alger et Rabat et la volonté de chaque capitale de s’installer comme puissance dominante dans le continent africain, ne sont pas convaincants.
Présente au Mali depuis 2013, dans le cadre des opérations Serval puis Barkhane, la France n’a pas réussi à éradiquer la présence de groupes terroristes dans la région du Sahel. Bien au contraire, le bilan de sa présence est négatif aussi bien sur le plan militaire que social puisqu’il a  réussi à raviver les tensions ethniques et tribales au Mali et au Niger. La France, qui avait suspendu au début de ce mois de juin les opérations militaires conjointes avec l’armée malienne au nord et au sud de ce pays, s’est emmêlée les pinceaux depuis le coup d’État du 31 mai dernier qui a porté le colonel Assimi Goïta au pouvoir.
Aujourd’hui et pour se donner les chances de bien préparer sa réélection, le président français, Emmanuel Macron, s’est désengagé du Mali, mais pour ne pas perdre ses potentiels soutiens ; il tente, par une campagne médiatique à pousser l’Algérie à jouer le gendarme dans la région pour lui. Une tentative vaine puisque l’Algérie a clairement affirmé que son armée ne sera pas l’instrument de puissances étrangères dans leur volonté d’hégémonie dans la région du Sahel et partout dans le monde.
Slimane B.

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