En visite à Kigali (capitale du Rwanda), où il est arrivé vendredi, en qualité de représentant personnel du président Abdelmadjid Tebboune, pour participer aux cérémonies commémoratives du 30e anniversaire du génocide qu’a subi ce pays en 1994, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a eu, samedi sur place, des entretiens bilatéraux avec son homologue rwandais, Vincent Biruta.
Selon un communiqué du ministère, les deux parties ont passé en revue « les relations d’amitié, de solidarité et de coopération entre l’Algérie et le Rwanda », saluant « la nouvelle dynamique positive qui caractérise ces relations à la faveur de l’intérêt particulier que leur portent les dirigeants des deux pays, le Président Abdelmadjid Tebboune et son frère le Président Paul Kagame ». Les deux ministres sont également convenus d’une série de mesures concrètes visant à maintenir et à perpétuer cet élan, à travers l’activation des mécanismes de coopération bilatérale, notamment la Commission mixte de coopération économique et l’élargissement des relations de coopération et des échanges à de nouveaux domaines tels que l’énergie et l’industrie pharmaceutique, ajoute la même source. Ahmed. Attaf et Vincent Biruta ont, par ailleurs, « longuement évoqué les développements de la situation dans les régions d’appartenance de leurs pays respectifs, à savoir la région des Grands Lacs et la région sahélo-saharienne ». Saluant la convergence des positions et des vues à cet égard, les deux ministres ont « souligné la nécessité de renforcer la coordination bilatérale sur les questions de paix et de sécurité qui se posent dans ces deux espaces et qui revêtent une grande importance pour les deux pays ». Le ministre devait avoir d’autres rencontres avec les hautes autorités du Rwanda ainsi qu’avec plusieurs représentants d’États et d’organisations participants à cet événement. Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger souligne que « la participation de l’Algérie à la commémoration de cette halte douloureuse de l’histoire de la République du Rwanda s’inscrit dans le cadre de ses relations historiques avec ce pays frère, basées sur la fraternité, la solidarité et la coopération », ajoutant que « les dirigeants des deux pays, le président Abdelmadjid Tebboune et le président Paul Kagame œuvrent à renforcer ces relations par toutes les potentialités de développement dans l’objectif de répondre aux aspirations des deux parties ». Pour l’Algérie, le génocide qu’a subi le Rwanda en 1994 est un événement d’une importance majeure pour ce pays, pour le continent africain et la communauté internationale. Pour rappel, Le 6 avril 1994, le Falcon 50 transportant deux chefs d’État africains, le Président de la République rwandaise alors en exercice, Juvénal Habyarimana, un Hutu, ainsi que son homologue du Burundi, Cyprien Ntaryamira, était abattu en phase d’atterrissage par un tir de missile au-dessus de l’aéroport de Kigali. Cet attentat est considéré comme le déclencheur du génocide des Tutsis rwandais par les extrémistes Hutus, du 6 avril au 4 juillet 1994. Selon les estimations de l’Onu, environ 800 000 personnes, en majorité Tutsis, mais aussi de nombreux Hutus solidaires des Tutsis, ont perdu la vie durant ces trois mois. Il s’agit du génocide le plus rapide de l’histoire et de plus grande ampleur quant au nombre quotidien de morts. À l’occasion du trentième anniversaire du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda (7 avril), le siège des Nations unies a organisé une exposition sur cet événement. L’exposition s’ouvre au public avant l’événement commémoratif de haut niveau du 12 avril qui se tiendra dans la salle de l’Assemblée générale des Nations unies en souvenir des victimes du génocide et en l’honneur des survivants et ceux qui ont tout fait pour arrêter les événements de 1994.
M’hamed Rebah
