Accueil ACTUALITÉ Affaire Khalifa Bank : l’ex-golden boy nie tout en bloc

Affaire Khalifa Bank : l’ex-golden boy nie tout en bloc

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Confiant, sûr de lui, ayant réponse à tout, Abdelmoumène Rafik Khalifa, le principal accusé dans ce procès en appel semble ne rien craindre et compte certainement mettre tous les atouts de son côté pour bénéficier d’un acquittement ou, au moins, d’une peine qui lui permettrait de sortir directement de la salle d’audience vers la liberté. Ainsi, et au quatrième jour du procès et au deuxième de son audition, Khalifa est toujours très lucide et répond à toutes les questions que lui pose le président du tribunal criminel de Blida, M. Menouer Antar. Il donne même des réponse d’actualité qui font dire au juge que : « vous êtes à jour », remarque à laquelle il répond : « je n’ai rien à faire qu’à regarder la télévision » avant de faire remarquer que le procès qui lui est tenu est ‘illégal’ puisque le liquidateur n’a toujours pas terminé son travail. Il estime que même le travail fait par liquidateur est illégal car il aurait dû engager deux commissaires aux comptes, chose qui n’a pas été faite, à ce jour. Les deux commissaires aux comptes auraient du être recrutés comme le prévoit la loi mais, comme rien n’a été fait : « sur quelles bases je vais être jugé », questionne-t-il à son tour. Il fait aussi remarquer au président du tribunal que le retrait de l’agrément de Khalifa Bank s’est fait de manière illégale car rien ne justifiait sa mise en faillite. « Lorsque je suis parti, j’ai laissé 97 milliards de dinars au niveau de la caisse principale » informe-t-il le tribunal. Abdelmoumène Khalifa revient d’ailleurs sur son procès en France pour répondre à l’accusation de blanchiment d’argent retenue contre lui pour annoncer qu’il avait démontré le contraire à la justice française. « Après expertise, le bilan était positif et nous avons trouvé un excédent de 07 millions d’euros », annonce-t-il. Cartes de gratuité et autres avantages pour les responsables des entreprises publiques . Quand le juge lui demanda les raisons pour lesquelles il a offert des avantages personnels comme les billets d’avion gratuits ou des séances de Thalassothérapie aux responsables des entreprises publiques qui avaient fait des dépôts de fonds auprès de sa banque, comme les Opgi l’entreprise EDIMCO, Enafor Filiale de la Sonatrach, Mutuelle de la poste et bien d’autres encore, Khalifa répond que : « nous offrons des réductions sur le billet d’avion à nos clients. C’est une méthode universelle connue dans le monde ». « Ce ne sont pas des réductions mais des cartes de voyage gratuit », rectifie le juge. Ce à quoi répond l’accusé : « Non je n’ai jamais offert de cartes de gratuité. Ce n’est pas possible car la compagnie paye des taxes à l’aéroport qui représentent 10 % du montant du billet », argumente l’accusé. Le président, M. Antar Menouer, reprend ses questions et évoque encore le fort taux d’intérêt qu’offre Khalifa Bank aux clients sans craindre pour sa santé financière. « Nous sommes une banque et pour que cette banque existe elle doit avoir le maximum de clients. Nous avions parmi nos clients la police, l’armée, les entreprises publiques et privées et une nombreuse clientèle de particuliers. Nous n’avons jamais eu de défaut de paiement de notre part. Le client dépose son argent et il peut le retirer à tout moment. À aucun moment le risque de cessation de paiement ne s’est fait sentir. Le dernier bilan que nous avons établi date du 31 décembre 2002 et il prouve la santé financière de Khalifa Bank », tient-il à préciser. Il affirme même que toutes les preuves existent et qu’elles seront présentées au tribunal. Pour ce qui est du problème des transferts de devises à l’étranger, Khalifa rappelle que le bénéfice de Khalifa Airways a atteint plus de 100 millions d’euros, « dont 10% restent en France pour l’exploitation de la compagnie et 90% rapatriés vers l’Algérie. Parmi ces 90 %, il y a 50% en devises et 40% convertis en dinars car la société a été créée selon les droits algériens». Sponsoring des clubs Abdelmoumène Khalifa explique que c’est son amour du sport en général et en particulier le football et comme l’Algérie passait une période difficile, il a aidé presque toutes les équipes de football et d’autres disciplines en matière de prise en charge de leurs déplacements à bord des avions de Khalifa Airways. «nous avons même sponsorisé l’EN et aidé le Mali pour transporter les joueurs à bord de nos avions dans le cadre de la CAN 2002 », explique l’accusé en rappelant qu’il vaut mieux questionner Maâmar Djebour qui est mieux placé pour répondre à toutes les questions puisqu’il était chargé du sponsoring à Khalifa Bank. L’accusé déclara, au sujet de la flotte de Khalifa Airways que : « nous avions 40 ou 42 avions dont 04 appartiennent à la compagnie, 08 payés à 90% et le reste affrété ».
Quand le juge lui demanda s’il se sentait responsable de ce qui arrive, il affirma que tout le monde l’est et que tout le monde à souffert, comme lui qui a déjà perdu 12 ans de sa vie. Il affirma par la suite que Khalifa Bank avait consacré 10 milliards de dinars pour les crédits logements accordés aux travailleurs dans le cadre de l’acquisition de logements AADL, il répond : « à cette époque la banque a consacré cette somme pour octroyer des crédits aux travailleurs pour l’acquisition des logements AADL et Mr Tebboune viendra témoigner et vous expliquera mieux. D’accord, l’opération a créé un petit déséquilibre dans les comptes mais nous avons corrigé cela très rapidement », en soulignant que Khalifa Bank comptait alors 5 600 travailleurs à travers 70 agences commerciales réparties sur le territoire national. C’est l’acquisition de la villa de Cannes et le transfert, jugé illégal, de la somme de 44 millions d’euros pour son achat qui a été repris par le président du tribunal.
Là, toujours très sûr de lui, l’ancien golden boy déclara : « je suis très ravi que ce dossier soit rouvert, je vous donnerai des preuves tangibles qui feront jaillir la vérité ». Il annonça que la villa avait été achetée pour 33,5 millions d’euros et non 44 millions comme annoncé. Il rappela aussi que l’achat de cette villa a été motivé par la volonté de Khalifa Bank d’investir dans ce qui rapportait le plus mais, malheureusement, la liquidatrice française l’a vendue à seulement 17 millions d’euros alors que son véritable coût est de plus de 100 millions.
À la fin, le président rappelle à l’accusé qu’il avait nié plus de 99 % des faits qui lui sont reprochés : « c’est votre droit, mais nous avons un dossier complet sur lequel nous nous sommes basés », a-t-il tenu à préciser. Finalement, et après que quelques avocats de la partie civile aient questionné Khalifa pour plus de précisions, le président Antar Menouer leva la séance et donna rendez-vous à tout le monde pour l’audience du dimanche 10 mai.
Hadj Mansour

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