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Concessions des plages, la cacophonie

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À quelques encablures du lancement de la saison estivale 2015, un nouveau feuilleton vient de voir le jour. Celui-ci vient tout juste de commencer et ne connaîtra pas son épilogue de sitôt. La concession des plages au privé, tel est le titre de l’affiche.
Tout a commencé lorsque le directeur général des collectivités locales du ministère de l’Intérieur, Azzedine Belkacem Nacer avait annoncé la décision de mettre fin à la concession des plages, à partir de la saison estivale 2015. Quelques jours plus tard, le démenti est venu de la bouche de la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni qui a indiqué que celle-ci sera maintenue. En outre, la ministre avait instruit tous les walis des régions côtières pour réserver deux tiers (2/3) de ces espaces aux investisseurs privés tout en promettant que des dispositions sont prises pour garder le caractère «public» qui doit caractériser les plages. Argument avancé : l’incapacité des collectivités locales à contrôler ces espaces d’où les dépassements qui caractérisent leur exploitation.  Le scénario ne s’est pas arrêté ici. En effet, les déclarations contradictoires se sont multipliées. Apparemment certains responsables voulaient faire entendre leurs différences et tirer leur épingle du jeu alors que d’autres ne savaient plus à quel saint se vouer. Une chose est sûre, les propos des responsables du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales viennent d’être couronnés par le plan l’aménagement et d’équipement des grandes plages de la Capitale mis en place par la wilaya. Selon l’APS, le plan a pour objectif de lutter contre le squat des plages et garantir aux estivants la gratuité de leur accès. Entre autre, dans le cadre de ce plan pilote, une douzaine d’établissements publics de wilaya ont été mobilisés afin d’aménager les routes, les accès et les parkings dans les seize grandes plages d’Alger, également dotées d’éclairage, de toilettes, de vestiaires et de douches, des commodités qui ont besoin d’être renforcées. Pour ce qui est de l’exploitation de ces plages, elle fait partie désormais des prérogatives de l’Office des parcs et loisirs d’Alger (Opla) qui s’est vu confié 11 plages, et la Régie foncière de la ville d’Alger (Rfva) avec 5 plages.
Quant à lui, l’établissement de gestion de la circulation et du transport urbain (Egctu), s’occupe des parkings. Le plan d’exploitation de l’Opla et de la Rfva consiste à ouvrir des buvettes où les estivants peuvent commander des sandwichs et des boissons rafraîchissantes qu’ils peuvent consommer dans un espace doté de 200 à 300 parasols et aménagé à l’image de la terrasse d’un café en ville. « L’accès à la plage et l’utilisation des différentes installations (toilettes, douches, vestiaires et parasols) sont gratuits, conformément à une instruction du ministère de l’Intérieur et des Collectivité locales. Seul l’utilisation des parkings est payante à 50 DA la place », avait déclaré le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh. Les établissements de wilaya, Netcom et Extranet, ont été, sur un autre sillage chargés d’assurer l’hygiène dans ces plages en procédant à la collecte et à l’évacuation des déchets de façon continue, avait-t-il souligné.

La colère des plagistes
Comme attendu, la décision n’a pas été sans conséquences. En effet, les dispositions qui ont été prises afin de lutter contre le  »squat » des plages par les jeunes, qui avaient pris l’habitude d’imposer leur diktat, n’ont pas fait que des heureux. À cet égard, la décision a suscité la colère de ceux qu’on appelle communément les « plagistes ».
Ces derniers se sont approchés du wali à Sidi Fredj et à Azur plage notamment et lui ont demandé de surseoir à ces mesures qui les contraindraient au chômage. Pour toute réponse, Zoukh les a invités à se rapprocher des établissements de wilaya qui gèrent les plages  »s’ils veulent travailler ».
Or, il est utile de rappeler que la ministre du Tourisme a déclaré, il y’a à peine deux jours, que les plages demeureront  exploitées par les jeunes conformément au cahier des charges. Le ministère de l’Intérieur a seulement réorganisé et mis en place de nouvelles dispositions », avait-t-elle expliqué. Dans ce sens, Mme Zerhouni avait indiqué que son « département a adressé une circulaire aux walis afin d’accorder les deux tiers des plages pour exploitation ». Qui dit vrai ? Telle est la question que se posent de millions d’Algériens ! On n’aura la réponse qu’au coup d’envoi de la saison estivale 2015. Ceci dit, rendez-vous donné le 1er juin prochain.
Dans tous les cas de figures, en attendant de trouver une réponse à cette « fameuse problématique », digne d’un film « hollywoodien », les estivants peuvent dorénavant, grâce à un partenariat entre la wilaya et Algérie Télécom, avoir accès au service internet wifi. Bonne nouvelle alors ? Pas autant que ça. En effet, tant que l’accès aux plages est payant, certains algériens seront contraints de renoncer, faute de moyens, à leurs vacances.
Lamia Boufassa

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