Accueil ACTUALITÉ Abdelhak Lamiri (expert en economie) : « Développer les mentalités par...

Abdelhak Lamiri (expert en economie) : « Développer les mentalités par la formation »

0

Il est sans nul doute le moyen le plus sûr d’aller vers une économie productive dans tous les domaines, estime Abdelhak Lamiri, docteur en économie. Pour lui, les autres méthodes donneront de maigres résultats et ne permettront en aucun cas de dépasser la conjoncture économique actuelle provoquée par la chute brutale des prix du baril. La solution, assure-t-il, serait de suivre l’exemple des pays émergents, tel que la Pologne, la Chine, la Malaisie, qui ont su faire de l’économie du savoir leur arme de bataille. S’exprimant, jeudi, sur les ondes de la Radio nationale chaine trois, Abdelhak Lamiri estime que pour ne pas rater la ligne droite il faut privilégier la science, la technologie, le cerveau humain, et les industries du savoir. Pour l’amélioration des services, ajoute-t-il, il faut s’accrocher aux pratiques managériales développées. « Il est nécessaire de développer les mentalités par la formation comme ce qui a été fait dans certains pays. Si l’Algérie réussit à relever ce défit, on sera productif dans tous les domaines, si on ne le fait pas on sera peu productifs, et les méthodes qu’on utilisera vont donner de maigres résultats » dira-t-il. La meilleure solution pour une sortie de crise, préconise encore Lamiri, dans le même cadre d’idées, est de débattre sur le sujet et donner des recommandations et des solutions qui puissent être efficaces. Il faudra par la suite mettre un plan pour appliquer ces recommandations. Aussi, l’hôte de la chaine trois souligne qu’il faut arrêter de se dire que l’économie nationale serait entrain d’aller vers la dégradation. Techniquement, assure-t-il, l’Algérie a les moyens de s’en sortir étant, également, un pays facile à redresser. Pour se faire, un plan « d’espoir »doit être tracé. « Il faut arrêter avec le pessimisme ambiant », lance Lamiri. Commentant, d’autre part, le projet du gouvernement de solliciter l’argent des Algériens pour financer l’économie, Abdelhak Lamiri, estimera qu’il y a, en effet, beaucoup d’intérêt à utiliser les ressources internes pour la gestion de la crise. L’Algérie étant dans une période d’incertitude, souligne-t-il, il est plus bénéfique pour elle de recourir aux ressources internes pour pouvoir financer l’économie productive sachant que prés de 2 000 milliards de DA soit 20 milliards de dollars qui sont thésaurisés. Pour Lamiri, ce n’est qu’en deuxième ou troisième position que vient le financement par l’intermédiaire de l’endettement qui peut, signale-t-il, poser beaucoup de problèmes. L’argent thésaurisé peut générer, révèle l’invité de la radio, des financements importants et peut être orienté vers des projets productifs et susceptibles de booster l’économie, l’industrie, l’agriculture et des infrastructures qui peuvent créer des ressources. L’Algérie se dote, poursuit-il, dans le même cadre d’idées d’une marge de manœuvre importante qui pourra faire fonctionner l’économie. Il est donc plus que certain de recourir à toutes les ressources qu’a le pays pour pouvoir aller vers le bon sens. Pour se faire, il estime que les Algériens devraient avant tout être optimistes et avoir confiance en l’économie. C’est ici que l’état doit intervenir pour les rassurer et leur montrer en quoi leur argent pourrait être bénéfique pour le développement de l’industrie, de l’agriculture ou au développement humain, à travers des projets concrets qui auront un impact positif sur l’économie algérienne. « C’est comme ça que les gens pourront s’intégrer à cette dynamique ». Exemples de projets pouvant être financés par l’emprunt obligataire, Lamiri cite le financement d’entreprises productives dans le domaine des énergies renouvelables, et le développement des capacités de Sonelgaz. toutefois, souligne-t-il, les financements des opérations ou des projets qui peuvent ramener des ressources extérieures se justifient qu’ils soient financer par des ressources extérieures, à l’exemple des développements des ports. Pour ce qui est du taux d’intérêt accordé aux emprunteurs, évalué à 5%, ce taux doit être, selon l’hôte de la chaine trois, supérieur à l’inflation qui avoisine 4.5%. « Il n’est pas permis de descendre plus bas que ça, parce que les taux d’intérêts réels seraient négatifs et il y aura très peu de gens qui vont aller dans ce sens » dira-t-il. De la tripartite annoncée, chargée notamment d’élaborer la nouvelle stratégie économique de l’Algérie, l’intervenant croit savoir qu’elle aura à discuter du choix des secteurs économiques à développer en priorité, des conditions d’amélioration du mode gestion de l’administration et des unités économiques et des moyens d’aller vers plus de décentralisation.
Ania Nait Chalal

Article précédentLutte contre le flux des migrants vers l’Europe : L’Europe met la pression sur la Turquie
Article suivantVenezuela : Crise institutionnelle majeure