Accueil ACTUALITÉ Saâdani prône l’émergence des jeunes au sein du parti : les caciques...

Saâdani prône l’émergence des jeunes au sein du parti : les caciques sur la voie de garage ?

0

Très attendu sur les questions d’actualité, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, animant un meeting populaire, hier à Maghnia, région frontalière de la wilaya de Tlemcen, à l’extrême ouest du pays, a préféré, tout compte fait, appeler militants et cadres de son parti à retrousser les manches, en prévision des échéances électorales à venir. Le déballage n’a pas eu lieu…

à l’instar d’une panoplie d’autres formations politiques qui ont investi l’espace public durant toute la journée d’hier, dont l’objet de ses sorties est aisément assimilable à une précampagne électorale, le chef du FLN, à travers cette rencontre, la troisième du genre, après celles organisées récemment, au sud (Adrar) puis à l’est du pays (Tébessa), a donc, fait en sorte d’arrimer ses troupes sur la préparation des rendez-vous électoraux prévus en 2017. «On doit se préparer aux prochaines élections locales et les législatives», a recommandé le tonitruant homme politique, qui, une fois n’est pas coutume, s’est réservé le droit de ne pas trop s’emmêler les pinceaux, encore moins verser dans son sujet de prédilection, consistant à réagir virulemment et à tirer sur tout ce qui est susceptible d’aller à contre-courant du pouvoir en place. Moins orthodoxe cette fois-ci, il n’a pas jugé utile de s’y mettre au déballage général, lequel était fortement attendu par les médias de la presse nationale, comme il l’a fait la fois passée à Tébessa, précisément le 20 mai dernier, lorsqu’il a notamment évoqué l’affaire d’El-Khabar, le PDG de Cevital, Issad Rebrab, la cheftaine du PT, Louisa Hanoune, ou encore son ennemi juré de toujours, ex-patron du DRS, Mohamed Mediène, dit Toufik. Cela étant, le contexte du meeting de Maghnia n’en est pas moins proche de celui organisé à l’ouest du pays, lorsque l’on sait que Saâdani a alors accusé ces personnalités, du reste, en plein dans le mile des sujets-brulôt de l’actualité politique en cours, de «rouler pour un seul objectif». Pour le premier responsable de l’ex-parti unique, «ce groupe» qu’il dit être «parrainé» par l’ex-général démis de ses fonctions à la tête de l’organe des services secrets fait tout pour peser de son poids sur le cours des prochaines présidentielles, prévue en 2019. Même si, affirme-t-il chaque fois qu’il fut interrogé sur ce rendez-vous, aussi capital que délicat, qu’il n’en est pas question d’en faire toute une histoire à présent. à vrai dire, et visiblement, ceci par manque de visibilité de la part du même responsable politique, qui se contente comme pour apporter des éléments à son argumentaire, de dire que ces joutes sont encore loin dans le temps pour pouvoir en parler. Aujourd’hui, Saâdani a surtout le regard braqué sur les échéances inscrites à l’agenda de l’année prochaine, ce qui a l’air, par contre, un fait supposé être à sa portée et sa lisibilité politiques. Accueilli dans un bain de foule par militants, cadres et responsables politiques issus de cette région du pays, le patron de la première formation politique de la majorité électorale a, d’emblée, mis l’accent sur les élections locales et les législatives devant être organisées l’année prochaine. Allusion aux incidents qui ont l’habitude d’émailler les rangs du FLN à l’approche de tels rendez-vous, où la course à l’occupation des postes fait souvent rage entre, d’un côté, les jeunes militants aspirant à la promotion politique et de l’autre, les anciens caciques qui s’érigent en gardiens du temple, Saâdani s’est adressé directement aux responsables des Mouhafedh. Pour lui, si le parti veut maintenir sa position sur l’échiquier politique national, un objectif dont il en fait la part belle de ses discours, il faudrait bannir toute forme d’exclusion et de marginalisation des jeunes et des élites. «Ouvrez les portes du parti aux compétences et à toutes les franges de la société…», a-t-il ordonné aux Mouhafedh, à même de tenter le sautage des verrous des sections locales du FLN, à la tête desquelles règnent souvent les hiérarques, parmi les adeptes de l’expression : «après moi le déluge». Pour faire entendre son message, Saâdani n’a pas innové. Aussi concis soit son discours, l’orateur a rappelé l’initiative politique qu’il n’a cessé de prôner depuis au moins une année. Construire un «rempart national» pour, à la fois, concrétiser le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et soutenir l’action de l’Armée nationale populaire (ANP) dans sa lutte contre le terrorisme, eu égard au contexte sécuritaire tendu qui prévaut au niveau de la bande frontalière du pays avec toutes les menaces sécuritaires qui y pèsent. Tel était le dada de l’homme politique, qui a réitéré en la circonstance son appel à l’adhésion de toutes les parties, «sans exclusive», à son projet, y compris celles qui ont marqué ses distances avec lui, le RND et son chef en tête, sans oublier les formations politiques de l’opposition. à ce titre, pour lui, si l’Algérie est menacée depuis l’extérieur, c’est parce que Bouteflika «n’a pas courbé l’échine devant le sionisme», a-t-il glorifié le chef de l’État. Encore une fois, même s’il dit que son initiative n’est pas l’apanage du FLN, de par ses visées s’inscrivant dans «l’intérêt suprême du pays», il n’en demeure pas moins que Saâdani à l’idée cette idée en tête, celle consistant à mobiliser toutes les énergies du pays, à même de ratisser large lors des prochaines échéances électorales.
Farid Guellil

Article précédentAmara Benyounès animant un meeting, à Alger hier : «L’immunité du pays par l’enracinement de la démocratie »
Article suivantSellal inaugure la 49e Foire internationale d’Alger : réduire la consommation énergétique, une priorité