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Balance commerciale durant les 4 premiers mois de l’année : un déficit de 7,6%

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À la lumière des récentes données enregistrées par le commerce extérieur, il semblerait que la machine des exportations hors hydrocarbures de l’Algérie n’est pas encore huilée. S’il est vrai que la diversification de l’économie nationale constitue l’unique issue pour sortir de la dépendance au pétrole, il n’en demeure pas moins que les efforts concourant à cet objectif nécessitent un peu plus de temps.
Le basculement d’une économie dirigée vers un modèle axé sur marché ne peut évidemment pas se faire de manière subite. Début 2015, après le recul drastique des recettes pétrolières, le gouvernement a adopté un plan d’action, suivant la mise en place d’une nouvelle politique économique, basée sur la production qui s’articule autour de la création de la richesse en dehors des ressources naturelles. Cela étant dit, atteindre cet objectif quand bien même est-il primordial pour le redresser l’économie, n’est pas pour demain la veille.
En effet, cette réalité s’explique par les statistiques du commerce extérieur, eu égard à la valeur des importations et des exportations enregistrées durant le début de 2016. Ainsi, la balance commerciale s’est davantage dépérie aux quatre premiers mois de l’année en cours. Elle a enregistré un déficit de 7,632 milliards de dollars (mds usd), contre 5,624 mds usd à la même période de l’année 2015, soit en hausse de 35,7 %, apprend via l’Agence de presse le Centre des statistiques relevant des Douanes nationales. Ce résultat négatif constaté dans le solde commercial est dû au recul des exportations (38,4%), suivant une valeur baissière de 7, 545 mds usd lors des quatre premiers mois de 2016, contre 12, 243 mds usd pour la même période de l’année écoulée. S’agissant du volet importations, la tendance est plutôt à la baisse. À ce titre, si l’on ose une comparaison entre les deux périodes il en ressort des données rendues publiques, qu’il y a un recul de 15,06%.
Ce qui est en soit encourageant, même si l’on est encore loin des objectifs attendus par les pouvoirs publics qui visent, non pas à réduire seulement les importations, mais surtout à produire de quoi se suffire localement, tout en misant sur l’exportation des excédents qui en dériveraient probablement. Mais, présentement, le pays continue de s’appuyer sur les revenus des hydrocarbures qui occupent 92,8 % du volume global des exportations, alors que les ressources engrangées par les ventes en dehors du pétrole se contentent de la marge restante (7,2%), en baisse de 23,1% (543 millions usd) par rapport à la période de 2015, ont précisé les services des Douanes.
Au recul drastique des revenus pétroliers, dont la tendance de la fluctuation des cours s’inscrit dans la durée selon les prévisions des experts financiers, s’ajoute le manque enregistré, la faiblesse de la machine productive nationale, du moins à l’état actuel des choses. Ce constat s’est avéré vrai si l’on tient compte des résultats financiers des exportations hors hydrocarbures. Suivant les différentes classes de ces mêmes produits, il est fait état que la valeur des demi-produits s’est établie à 407 millions usd, les biens alimentaires à 96 millions usd, les produits bruts à 20 millions usd, les biens d’équipement industriels à 15 millions usd et enfin les biens de consommation non alimentaires à 5 millions usd. Hormis les deux dernières catégories citées, le restant de celles-ci ont reculé par rapport à la même période de l’année 2015. Même si le constat est peu luisant de par les résultats négatifs du solde commercial, tout n’est pas encore perdu à l’avenir, pour peu encore que la production hors pétrolière connaisse un essor à même de rattraper le repli des recettes pétrolières. Pour rappel, selon les données fournies par la Banque d’Algérie, le Fonds de régulation des recettes (FRR) s’est établie à 152,7 milliards de dollars en janvier 2016.
Ce qui représente selon les estimations à deux années d’importations de biens de consommation alimentaire. Si on insiste encore sur les données révélées hier, concernant, notamment les modes de paiement des importations, fort est de constater que la baisse des ressources publiques a poussé les autorités à recours à d’autres moyens de financement des achats sur le marché extérieur.
Ainsi, 38% représentant une valeur de 5,767 mds usd des produits importés sont financés par le moyen de lignes de crédit alors que près de 20 % sont payés par d’autres moyens, non précisés par les statistiques établies à cet effet. Ceci, au moment ou le paiement par cash représente 57,57% des importations, enregistrant un recul de 15 % rapport à la période de l’année 2015.
Farid Guellil

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