Le Conseil de la nation n’a pas de problème avec le sénat français. C’est lui qui vient de prouver qu’il a un problème avec la légalité internationale en dépêchant une délégation, conduite par Gerard Larcher pour effectuer une visite dans la ville de Laâyoune occupée. C’est une véritable atteinte à la légalité internationale qui reconnait le droit sahraoui à l’autodétermination. Le Conseil de la nation qui a pris acte de cette énième atteinte à la légalité internationale commise par la France qui dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité a décidé le gel de tous les accords de coopération avec le sénat français.
Dénonçant une « visite irresponsable, provocatrice et ostentatoire, le bureau du Conseil de la nation, présidé par M. Salah Goudjil, a annoncé la suspension immédiate de ses relations avec le Sénat de la République française », est-il précisé dans un communiqué. «Dans une dérive d’une extrême gravité, reflétant la montée de l’extrême droite française et sa domination sur la scène politique, le président du Sénat français a effectué une visite dans la ville de Laâyoune occupée », a indiqué le communiqué du Conseil de la nation.
Il faut rappeler, dans ce cadre, que le glissement du discours et des positions officielles françaises dans l’extrême-droite remonte à plusieurs mois, plus exactement depuis les législatives du 29 juin 2024 quand les Républicains, (le parti de Macron) ont été balayés. Et en juillet dernier, le président français avait acté, dans un courrier adressé au roi du Maroc un revirement majeur de la diplomatie française au Maghreb, en reconnaissant, comme une vingtaine de pays européens, la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. C’est un grave déni de justice et une négation du droit du peuple sahraoui de disposer de son sort à travers les outils mis en place dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité et où siège la France avec le statut de membre permanent. Mais ce qui sonne comme une volonté de prendre les observateurs de la scène internationale pour des ignares est la déclaration de Gerard Larcher à la délégation sénatoriale qu’il conduit où il assure ne pas avoir voulu envenimer les relations diplomatiques tendues entre l’Algérie et la France. Dans un article la chaîne parlementaire « Public Senat » tente de créer l’écran de fumée pour justifier un acte que rien ne peut justifier sauf la volonté de nuire encore plus aux relations entre l’Algérie et la France.
En ce qui concerne la réaction du Sénat algérien, Christian Cambon estime « qu’il ne pouvait pas faire moins ». « Je note, toutefois, que le Sénat algérien suspend ses relations avec nous mais ne les rompt pas. Les mots ont un sens, surtout en diplomatie. Et en réalité, les relations entre le Sénat français et le Sénat algérien sont au point mort depuis déjà un certain temps » a estimé Christian Cambon qui est le président de la commission d’amitié France-Maroc du Sénat français.
C’est un jeu dangereux auquel se livre la France qui a renié un principe fondamental de la légalité internationale, à savoir : le droit des peuples de disposer de leur sort. En empruntant la voie de l’escalade avec l’Algérie, elle se livre à une partie de poker où elle n’a aucune chance de remporter la moindre mise. La France des libertés et des principes a cédé ses institutions à l’extrême-droite. Les ingérences de Bruno Retailleau dans la sphère des relations étrangères de son pays sans qu’il ne soit remis à l’ordre par le président Macron ou le chef de l’exécutif sont la preuve que la France est travaillée par ses vieux démons et qu’elle est aujourd’hui dans le clan des « va-t’en guerre ».
La France veut remodeler le monde à sa guise. Elle offre le Sahara occidental au Maroc, promet de fournir des armes à l’Ukraine quitte à ouvrir la voie vers une troisième guerre mondiale, a défendu et soutenu Israël dans son agression contre la bande de Ghaza et contre la Cisjordanie. C’est ça la France de l’extrême droite, celle qui continue de vivre les restes de son rêve colonial transformés en cauchemar par les peuples qui se sont levés pour se battre pour leur indépendance. La France agite la menace d’une révision de l’accord de 1968 sur la libre circulation des biens et des personnes entre les deux pays.
C’est un accord devenu coquille vide
Paris se livre à de la surenchère mais elle sait pertinemment que dans le dossier de ses relations avec l’Algérie, existe des barrières qu’elle ne doit en aucun cas franchir. Les injonctions, les ultimatums et autres menaces n’ont pas d’emprise sur l’Algérie et cela les officiels français doivent le comprendre une fois pour toute.
Slimane B.