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UN REPORTER DANS LA FOULE : Le surtourisme et son contraire

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Parler du surtourisme dans un pays qui cherche à attirer plus de touristes étrangers, peut être perçu comme une forme de stimulant. Pourquoi pas ! Le mot est apparu en 2015. Pour l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme), le surtourisme désigne « l’impact du tourisme sur une destination, ou sur des parties de celle-ci, qui influence de manière excessive et négative la qualité de vie » des habitants du lieu. Ainsi donc, il y a des populations dans certains pays qui se plaignent d’une trop grande fréquentation de touristes étrangers dans leur environnement immédiat. Parmi ces pays figure, en bonne place l’Espagne. Des manifestations populaires ont lieu régulièrement dans ce pays pour mettre fin à « l’envahissement » de leurs territoires par des « visiteurs » étrangers. Il y a quelques jours ce sont les résidents des Iles Canaries (2,2 millions d’habitants) qui sont sortis dans la rue pour crier leur ras le bol devant les nuisances induites par le déferlement des touristes estimés à 16 millions. Majorque, l’autre ville espagnole n’est pas en reste. L’autre ville qui « croule » sous le poids des touristes est Venise en Italie. Pour une population d’à peine 55.000 habitants, elle reçoit des milliers d’énormes bateaux de croisières qui déversent des millions de touristes. De plus et avec le changement climatique, la montée des eaux menace. C’est pourquoi, l’UNESCO vient de classer la ville sur la liste du « patrimoine mondial en péril ». Pour sa part et afin de réduire le nombre de touristes, les autorités locales ont décidé, à partir de cette année, de mettre en place une nouvelle taxe que devra payer chaque touriste étranger dès qu’il foulera le sol de Venise.
Le tarif varie entre 3 et 10 euros selon l’affluence. Son contrôle s’effectue par QR code. Amsterdam est, elle aussi, submergée par les flots ininterrompus de touristes étrangers. Plusieurs villes en Thaïlande sont également touchées par le surtourisme. La Grèce, la Croatie, l’Albanie, etc…, souffrent de ce phénomène responsable de dégradation de la qualité de vie des habitants. Difficile pourtant de trouver une solution viable qui protège la manne financière de cette activité économique toute en préservant l’environnement des territoires concernés. En Espagne, c’est plus de 17% des emplois qui sont générés par l’afflux de touristes étrangers.
En France c’est près d’un million et demi de salariés dans le tourisme. Et ainsi de suite pour tous les pays qui ont développé leur secteur du tourisme. A l’inverse, notre pays peine à attirer plus de touristes malgré les efforts consentis. Des efforts en termes d’infrastructures et de moyens matériels, de plans et de formations. Rien n’y fait. Le développement de ce secteur se fait désirer. Pourquoi ? Il faudrait peut-être une autre approche pour mieux appréhender le problème. On a la fâcheuse tendance à évaluer le secteur en additionnant le nombre de lits offerts par notre parc hôtelier. Les critères d’attractivité sont ailleurs. Ils sont dans les comportements de notre société civile. Depuis l’arrivée jusqu’au départ du touriste en passant par son séjour. S’il est de notoriété publique que l’Algérien est hospitalier, généreux et accueillant pris individuellement, en groupe il agit autrement. Il n’aime pas servir les autres ou quand il le fait c’est avec mauvaise humeur. C’est peut-être l’influence négative du regard du groupe qui en est la cause. Une sorte de jugement négatif implicite qui rabaisse la personne qui sert les autres. Ensuite il y a le respect des règles d’hygiène. Notamment dans le lieu test que tous les voyagistes visitent en premier, les toilettes. En résumé, avec un peu plus de sourires et de propreté, nous attirerons plus de touristes. Au lieu de continuer à compter les lits !
Zouhir Mebarki

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