À moins de deux mois des élections présidentielles, s’il est vrai que les candidats à la candidature se font nombreux, peu d’entre eux, voire aucun pour les plus pessimistes des observateurs, ne convainc de l’étoffe d’un présidentiable. Comme pour dire, la nature a horreur du vide ! Toutefois, dans ce qu’il conviendrait à qualifier d’une situation de déchéance électorale, un nom qui ne franchit pas jusque-là le seuil des coulisses, revient au devant de la scène politique. Disons, sa stature d’homme d’État, pour avoir assumé les charges de Président durant la décennie terroriste des années 90, coule de source.
Liamine Zeroual, puisque c’est de lui qu’il s’agit, se trouve depuis quelques jours à Alger, selon des informations en notre possession. L’ex-chef de l’État est en séjour médical à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja. Son état de santé n’est pas aussi dégradé qu’on pourrait le faire croire, lui qui est âgé de 78 ans, précisent nos sources. Mais, et bien au contraire, il s’agirait de faire valoir l’argument médical dans toute probable candidature de Zeroual aux prochaines présidentielles.
En effet, étant en retrait de la vie politique depuis qu’il a décidé de quitter les arcanes d’El Mouradia en 1999, l’ancien président du Haut Comité d’État répond à ce qu’il aurait été l’appel de la Patrie au lendemain du Mouvement populaire du 22 février. Mais, jusqu’alors il se refuse toute reprise de pouvoir à la tête de l’État, auquel il préfère une retraite paisible dans sa ville natale à Batna.
Cependant, et aux dernières nouvelles, Liamine Zeroual aurait été approché afin qu’il postule à la tête de la magistrature suprême. Ceux qui l’ont invité au nom du sacro-saint appel de la patrie sont convaincus d’avoir misé sur le bon cheval. Et pour cause, à une échelle élevée du sens de la responsabilité de l’État, l’ex-président de la République (1994-1999) répond bien au profil recherché en cette situation de crise, estiment nos sources. Surtout que cette conjoncture particulière dans la vie de notre pays est marquée par un vide politique insupportable à quelques semaines du scrutin présidentiel du 12 décembre prochain.
Au-delà du statut d’homme d’État qu’il a assumé en pleine période terroriste qui a mis le pays à feu et à sang, la carrière aussi bien politique que militaire de Zeroual reste irréprochable, en haut comme en bas de niveau de la conception de l’État. Plus encore, Zeroual force l’admiration comme le respect des Algériens non pas uniquement de par son patriotisme et sa vision de l’État mais aussi à son aura populaire, lui qui a choisi de rentrer chez lui mais qui n’a jamais refusé de répondre à l’appel de la patrie. Zeroual répondra-t-il pas OUI cette fois-ci ?
Farouk Bellili