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Sommet de la Ligue Arabe, aujourd’hui, à Nouakchott : des divergences à surmonter

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Les chefs d’État et de gouvernement des pays arabes, membres de la Ligue arabe (LA), entament, aujourd’hui, les travaux de leur Sommet, de deux jours, qu’abrite, pour la première fois, la capitale mauritanienne, Nouakchott.

Sommet qui se tient sur fond, outre des conséquences des bouleversements survenus, il y a plus de cinq ans, en Syrie, Yémen, Libye et Tunis, des divergences marquant les relations arabes, au niveau bilatéral ou multilatéral, accentuées par l’absence du consensus au sein de la Ligue arabe, avec la mainmise du rôle des pays du Golfe sur l’Organisation que préside, Ahmed Aboul-Gheit.
Si des questions brûlantes et celles se posant avec acuité sur la scène arabe, ainsi que celles liées à la sécurité et la lutte contre le terrorisme, sont inscrites à l’ordre du jour, le Conclave des pays arabes, à Nouakchott, ne risque pas d’aboutir, à l’instar des précédents, sur des résultats à même de répondre à la situation critique, à laquelle est confrontée la scène arabe. Les ministres des Affaires étrangères des pays arabes ont souligné qu’ils soutenaient tout ce qui peut permettre de résoudre les crises auxquelles est confrontée la scène arabe, lors de leurs réunions de travail, précédant le Sommet. Déclaration des MAE des pays arabes, membres de LA, qui n’aura certainement pas de suite, car les cours des travaux du Sommet seront rythmés, selon les approches et les visées escomptées par, notamment les rois des pays du Golfe, qui , depuis plus de cinq ans, tracent les objectifs à atteindre lors des conclaves des pays arabes, alors que d’autres pays membres, dont le Liban, l’Algérie et l’Irak en général, se sont démarqués, à travers leurs positions exprimées. Citant, à titre d’exemple, la proposition des monarchies du Golfe, à leur tête l’Arabie saoudite, d’inscrire le Mouvement de résistance libanais sur la liste «des groupes terroristes», laquelle proposition n’a pas été adoptée par les trois pays précités.
À cela s’ajoute un autre exemple, plus édifiant, la demande adressée au Conseil de Sécurité de l’ONU, par la Ligue arabe, sous la présidence d’Amr Moussa, puis Nabil Arabi, à laquelle ne se sont pas inscrits ces mêmes pays, demandant une intervention militaire en Libye, ou bien la décision de l’exclusion de la Syrie de l’Organisation arabe. Parmi les questions qui seront abordées à Nouakchott, la Question palestinienne, laquelle, faut-il le noter, n’a pas connu des décisions fermes et rapidement traduites, notamment par la communauté internationale, à la demande de l’Organisation d’Ahmed Aboul-Gheit, comme ce fut le cas, pour la Libye, le Yémen ou la Syrie. Se contentant d’appuyer l’initiative de Paris, pour le règlement du conflit israélo-palestinien, à propos de laquelle l’Entité sioniste à tourner le dos, en poursuivant sa politique de répression des Palestiniens et l’implantation des colonies, que la Ligue arabe n’a pas réussi à les stopper, depuis près de dix ans. La Question palestinienne, qui sera à l’ordre du jour au Conclave des pays arabes de Nouakchott, intervient, cette fois-ci, alors que des officiels saoudiens et qataris affichent au grand jour leurs rencontres avec les responsables de l’Entité sioniste. Autre point qui remettra sur le tapis les divergences entre les pays arabes a trait à la mise sur pied d’une force militaire arabe, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, dont les visées d’intervention ne sont pas occultées, dans l’approche de certains pays, au regard de la Coalition militaire de pays arabes conduite par l’Arabie saoudite, menant la guerre contre le Yémen. Il y va sans dire que les acteurs principaux sur la scène internationale, les Occidentaux, à leur tête les États-Unis, ont misé, par le passé et encore aujourd’hui, sur leur alliés, parmi les pays arabes, pour faire passer les objectifs fixés, dans leur stratégie en direction de la scène arabe. Et c’est à la lumière de ce qui vient d’être souligné, auparavant, et sur fond des bouleversements en cours dans les relations internationales, que le Sommet de la Ligue arabe se tient, à Nouakchott, sans attendre à ce qu’il soit sanctionné par des décisions pertinentes, au regard de la situation critique et conjoncture difficile auxquelles est confronté la scène arabe, notamment depuis plus de cinq.
Karima Bennour

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