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RIPOSTE IRANIENNE CONTRE ISRAËL ET RÉACTIONS DES PAYS ARABES : Les «normalisateurs» et les autres

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La Jordanie a reconnu avoir « intercepté et neutralisé des engins ayant pénétré dans (son) espace aérien la nuit dernière (la nuit de samedi à dimanche dernier ndlr) ». Cette reconnaissance est contenue dans un communiqué du gouvernement jordanien qui a été publié pour justifier, au peuple jordanien, sa participation à la défense d’Israël. L’autre pays frontalier avec Israël qui est l’Égypte a fait part de « sa grave préoccupation face à l’escalade entre l’Iran et Israël » et appelé à « un maximum de retenue pour éviter toute instabilité dans la région » précise un communiqué du ministère égyptien des affaires étrangères. Dans ces deux exemples de pays arabes se positionnant dans le conflit irano-sioniste, le premier s’est rangé ostensiblement en soutien de Tel Aviv tandis que le second, sans l’affirmer, tient un langage de fausse neutralité si tant est qu’une neutralité d’un pays arabe est possible vis-à-vis d’un pays colonisateur de la Palestine. Que le soutien à Israël soit actif ou pas, la riposte iranienne de samedi dernier est une occasion historique pour recenser les forces des deux camps. Pour Tel Aviv, pas de doute, «l’intervention de pays arabes est une victoire majeure pour Israël ». Pour les pays arabes il en va tout autrement. La plupart d’entre eux ont gardé le silence difficile à traduire autrement que par une attitude des dirigeants contraires à l’opinion de leurs populations qui, dans leur immense majorité soutiennent les palestiniens et l’indépendance de la Palestine. Ce qui veut dire qu’Israël n’a pas bonne presse parmi la population arabe des pays de la région. Il est facile, dès lors, de comprendre que ces pays, pour la plupart des royaumes, sont en décalage avec leurs peuples. Certains d’entre eux ont été jusqu’à « normaliser » leurs relations avec l’État sioniste, pensant que cela leur donnera droit au bouclier américain pour sauver leur trône en cas de soulèvement populaire. L’autre inquiétude qui les a fait basculer vers le camp israélien c’est la crainte du danger que l’Iran fait peser sur eux, du moins le pensent-ils. Israël symbolise l’équation qui veut que « l’ennemi de mon ennemi est mon ami » il est normal de « normaliser » avec lui. Chacun de ces pays arabes défaitistes a ses propres raisons de « capituler » face à Israël et les pays occidentaux qui le soutiennent notamment les États-Unis. Soit pour récupérer une partie de leur territoire comme le Sinaï pour l’Égypte, soit pour l’aide financière américaine comme la Jordanie, ou les deux à la fois. Pour les royaumes pétroliers qui n’ont pas de soucis financiers, c’est une « assurance » de pérennité du pouvoir. Une assurance qui n’en est pas une, car l’objectif d’Israël étant de créer le chaos dans les pays arabes. Il faut relire les « vomissures » de BHL sur le printemps arabe pour s’en convaincre. Plus près de nous, le Maroc a troqué sa « normalisation » avec Israël contre une reconnaissance de la « marocanité » du Sahara occidental. Ceci à première vue. Plus en profondeur, on s’aperçoit que les relations maroco-israéliennes remontent à la disparition de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka. C’était dans les années 60 du 20ème siècle. Ce qui n’a pas empêché le royaume du Maroc de faire l’objet de plusieurs tentatives de coups d’États une décennie plus tard. En réalité, le roi est en train de « creuser sa tombe » avec cette proximité qu’il a bâtie avec le milieu sioniste. Des chercheurs très versés dans ce dossier développent la thèse qui veut qu’Israël voit le Maroc comme un pays de substitution en cas d’une expulsion de la Palestine. C’est un véritable cadeau empoisonné que laissera le roi Mohamed 6 au prince héritier. S’il ne se passe rien avant. Quant aux deux courants de l’Islam – sunnite et chiite – qui expliqueraient la prise de distance entre les pays sunnites de la région et l’Iran chiite, ils ne tiennent pas la route. Les trois religions du livre ont chacune des courants différents. Les catholiques et les protestants pour les chrétiens.  Séfarade, ashkénaze, hassidique, orthodoxe, conservateur, réformé ou libéral pour le judaïsme. Ce qui n’empêche ces religions de s’entendre sur des points fondamentaux. Alors pourquoi pas pour les musulmans aussi lorsqu’il s’agit de la Palestine et de Jérusalem ?  Dans le détachement des pays arabes à majorité musulmane de la cause palestinienne, il ne faut y voir que le parapluie militaire américain et la finance internationale ainsi que les principaux médias dans le monde tenus par le sionisme. Tout le reste n’est que faux prétextes. Dans tous les cas de figures, ni Israël, ni les États-Unis ni d’une façon plus générale les pays occidentaux ne feront de cadeaux aux pays arabes qui aujourd’hui « frappent à leur porte ». Les « normalisateurs » sont pris en tenaille entre le mauvais sort qui les attend et l’histoire qui sera implacable envers eux. Un destin peu enviable !

 Zouhir Mebarki 

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