La loi sur les licences d’importation et d’exportation, approuvée il y a deux mois par le Conseil des ministres, sera soumise pour l’adoption à l’Assemblée populaire nationale (APN), au cours de cette session de printemps. C’est ce qu’a fait savoir le ministre du Commerce, Amara Benyounès, en marge d’une réunion tenue, hier, à la Safex (Alger), avec le SG de l’UGTA, des chefs d’entreprise, ainsi que les représentants des organisations patronales. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série de concertations autour de la promotion du produit national et la relance de l’économie hors hydrocarbures, accélérée par le gouvernement au lendemain de la chute des prix du pétrole. Le ministre du Commerce a fait part, à l’issue de cette réunion, d’un ensemble de mécanismes qui sera mis en place prochainement, pour la protection et la promotion du produit local, mais aussi encourager les Algériens à consommer le «made in Algeria». Affirmant, dans ce contexte, que le gouvernement s’attache à la valorisation du produit local dans le but de diminuer les importations, notamment en ce qui concerne des produits disponibles dans notre pays. Et d’ajouter que la souveraineté économique de l’Algérie ne sera pas touchée, comme le prétendent certains spécialistes, opposés à l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Et l’ensemble des mesures qui seront mises en place sont recommandées même par l’OMC, dans le but de respecter la souveraineté économique des pays membres, explique le ministre. Cependant, il a indiqué que pour que l’État s’engage à protéger et accorder plus de priorité au produit local, il faudra que les produits en question réunissent certains critères. Il s’agit en effet de la qualité du produit local qui doit s’approcher des normes internationales. En plus de la qualité, il faudra que les prix soient moins chers et la disponibilité d’une quantité suffisante dans le marché algérien. Amara Benyounès a annoncé aussi que le projet de loi sur les licences d’importation et d’exportation, qui vise à mieux renforcer le contrôle du commerce extérieur, sera soumis prochainement pour adoption à l’APN. Cette loi vise, dans l’ensemble, à limiter l’importation des produits fabriqués dans notre pays, et interdire l’exportation des produits rares, à l’exemple du corail et le liège. Le ministre du Commerce ne néglige pas le rôle que doivent jouer les commerçants, ainsi que les citoyens dans l’encouragement de la consommation des produits faits localement. Indiquant, dan ce sens, qu’une large campagne nationale de sensibilisation sur la consommation du produit national sera lancée, dans quelques semaines, à travers le territoire national. Cette campagne sera lancée à travers les médias, rencontres, conférences, et autres moyens de communication. Elle visera à sensibiliser les consommateurs, ainsi que les commerçants sur l’impact de consommer le produit algérien, sur la création des richesses et de postes d’emploi. Autre mesure proposée par le département du commerce la consécration d’une journée nationale de la consommation du produit local. Une proposition qui sera soumise, explique Amara Benyounès, au débat entre le ministère du Commerce et différents partenaires, la semaine prochaine. Une manière d’inculquer chez les Algériens la notion du patriotisme économique, d’une importance capitale dans la promotion du produit local, en limitant les importations. Le ministre du Commerce a annoncé encore la tenue du forum des hommes d’affaires algéro-africains, prévue pour la fin de l’année 2015, à Alger. L’événement sera une occasion de trouver de nouvelles opportunités d’échanges et espaces commerciaux dans les pays africains, comme moyen de renforcer notre commerce extérieur.
Salim Nasri