Accueil ACTUALITÉ Procès Khalifa Bank : vérités des uns, contre-vérités des autres

Procès Khalifa Bank : vérités des uns, contre-vérités des autres

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Le procès en appel de Khalifa Bank livrera-t-il tous les secrets tus depuis de nombreuses années ? Abdelmoumène Rafik Khalifa fera-t-il des révélations fracassantes dans les prochains
jours ? Nul ne peut le prédire mais lorsqu’on voit à l’entrée du siège de la Cour de Blida toutes ces caméras de télévision installées et prêtes à rapporter un évènement d’une importance capitale laissent présager que tous attendent, sans trop savoir quoi, mais cela pourrait être très important.

Foudad Adda : «Tout ce que j’ai fait est légal et j’ai des documents qui plaident en ma faveur»
A l’intérieur de la salle d’audience, il fait bon grâce à la climatisation. Au neuvième jour du procès, ce jeudi, le président du tribunal, M. Antar Menouar, appelle à la barre l’accusé Foudad Adda, ancien directeur de l’école de police d’Aïn Bénian, poursuivi pour corruption, escroquerie, falsification d’écritures officielles et administratives, abus de confiance et abus de pouvoir. De prime abord, et après les questions d’usage, le prévenu se lance dans une longue diatribe pour tenter de se disculper des charges retenues contre lui et qu’il nie de toutes ses forces. Parmi les faits retenus contre lui, Foudad Adda est accusé d’avoir transféré, de par son poste de membre de la mutuelle générale de la police, des fonds de la mutualité vers Khalifa Bank en bénéficiant en contrepartie d’avantages comme des billets d’avion gratuits de Khalifa Airways. En outre, et selon l’arrêt de renvoi, l’intéressé aurait utilisé son poste pour bénéficier de lots de terrain à Aïn Bénian. Concernant l’accord de dépôt de 600 000 euros à la banque Khalifa puis leur récupération de manière frauduleuse, le prévenu nie les faits et affirme qu’il possède des documents qui infirment l’accusation. Il ajouta que tous ceux qu’il a consultés lui ont affirmé que l’opération de retrait de son argent, en le faisant passer par une entreprise algéro-espagnole, est légale. En outre, l’accusé a reconnu posséder un local à Kharrouba utilisé comme fast-food et qu’il l’a loué à une tierce personne. Il ajouta aussi qu’il possédait un registre de commerce alors que le local a été obtenu dans le cadre des anciens moudjahidine. Quand le juge lui demanda comment se faisait-il qu’il était un haut cadre de la Sûreté nationale et qu’il était en même temps commerçant, l’inculpé répondit qu’il avait l’intention de se tourner vers le commerce lorsqu’il prendrait sa retraite. Il reconnut aussi que ses trois enfants ont bénéficié de formations par le biais du groupe Khalifa où ils ont été ensuite recrutés à Khalifa Airways.
Toujours dans le même cadre, Foudad Adda reconnaît avoir écrit une demande au ministre de l’Intérieur français, Pierre Chevènement lui demandant de lui accorder un visa de 10 ans mais : «C’était juste une demande faite comme cela, elle n’est jamais sortie de mon bureau», affirme-t-il.
A la fin de son audition, l’accusé nia encore toutes les charges retenues contre lui et répondit au procureur général que les maisons énumérées par l’arrêt de renvoi sont ses biens propres.

Ali Aoun ex-PDG de SAIDAL : «C’est une cabale montée contre moi car j’ai refusé de déposer de l’argent à Khalifa Bank»
L’ancien patron de Siadal, Ali Aoun persiste et signe : «Toute cette affaire est montée contre moi car j’ai été l’un des trois dirigeants sur 25 à avoir refusé de déposer l’argent de Saidal à Khalifa Bank, malgré les instructions émanant du Fonds de participations, » a-t-il déclaré lors de son audition ce jeudi par le tribunal criminel de Blida.
Il affirme même avoir fait l’objet d’un blâme à cause de ce refus. Pour les quatre comptes appartenant à Saidal au sein de Khalifa Bank, le prévenu déclara qu’ils appartenaient aux unités de distribution pour faciliter les opérations de paiement par les clients dont 60 % sur les 200 qu’avait Saidal payaient par chèque émanant de Khalifa Bank. D’ailleurs, et grâce à une technique de gestion qui lui est propre, Ali Aoun rappelle que plus de 59 millions de dinars appartenant à Saidal ont pu être récupérés.
Passant au projet signé entre Pharmal, une filiale de Saidal, et le groupe Khalifa, il était à l’avantage de la filiale puisque le groupe devait prendre en charge le financement complet de la production d’une trithérapie pour les sidéens, dont la matière première devait aussi être importée par le groupe Khalifa. Même le véhicule de marque Citroën «offert» par le groupe Khalifa, Ali Aoun déclare qu’il ne s’était rendu compte que la carte jaune de ce véhicule était à son nom que six mois plus tard. Il ajouta même avoir payé le prêt y afférent au liquidateur, avec intérêts en plus. Enfin, il nia avoir même vu la carte d’accès au centre de thalassothérapie, encore moins d’en avoir pris connaissance.

Toufik Djedidi, ex-directeur de l’agence CNR d’Oum El Bouaghi : un dépôt de 120 milliards de centimes à Khalifa Bank
L’ex-directeur de l’agence CNR d’Oum El Bouaghi, Toufik Djedidi, reconnaît avoir procédé au dépôt de la somme de 120 milliards de centimes auprès de Khalifa Bank car il aurait été approché par Baïchi Fouzi, le directeur financier de Khalifa Bank qui l’aurait convaincu de procéder à ce dépôt contre des intérêts de 12%. Il déclara aussi qu’il déposait la même somme chaque année après l’avoir retirée en même temps que les intérêts. Il expliqua que la décision de dépôt auprès de Khalifa Bank a été prise après que la Banque d’Algérie ait décidé de ramener le taux d’intérêt dans les banques publiques de 5,7 à 2% l’an, et après avoir pris conseil auprès du directeur financier de la CNR et que ce dernier lui ait affirmé qu’ils pourraient retirer l’argent dès que le besoin se ferait sentir. Au cours de l’audition, l’accusé reconnut avoir obtenu un véhicule pour lui et un autre pour sa femme de la part de Khalifa Bank.

Reprise du procès aujourd’hui samedi
À la fin de l’audience, le président du tribunal annonça que le procès reprendra aujourd’hui samedi, contrairement à la semaine écoulée où samedi a été une journée de repos.
Hadj Mansour

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