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79E ANNIVERSAIRE DES MASSACRES DU 8 MAI 1945 : La fin des palabres

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Reste-t-il un seul pan de cet événement historique qui n’a pas été rappelé chaque année à la même date ? On sait qu’il y a eu 45.000 morts, tous des civils.
On sait que ce sont les régions de Sétif, Kherrata, Guelma qui ont été les plus touchées. On sait aussi que 175 000 Algériens ont été enrôlés par l’armée française durant la première guerre mondiale (14-18).
26 000 d’entre eux n’en sont jamais revenus. Durant la seconde guerre mondiale (39-45) 150.000 Algériens ont combattu dans les rangs de l’armée française. 16 000 parmi eux sont morts ou portés disparus. Aucune reconnaissance de la France coloniale. Au moment même où les Français fêtaient le jour de la victoire ce 8 mai 1945, l’armée coloniale massacrait sans discernement les populations civiles de l’Est algérien.
Un massacre inacceptable
Ainsi donc les Algériens qui ont aidé de leurs vies les Français à combattre le nazisme, ont vu se rabattre sur eux toute la haine des colons qui ne firent pas de quartier. 45 000 Algériens morts en pure perte alors que la guerre mondiale venait de se terminer. Un massacre d’une injustice insondable, inacceptable. Un tribut très lourd a été payé par les Algériens dans un conflit qui n’était pas le leur. Aussi dur et abject que fut ce massacre, il n’a pas été totalement inutile. Ce jour-là en effet, tous les nationalistes algériens qui œuvraient à libérer le peuple algérien du joug colonial, notamment par la voix pacifique des négociations, tous ces nationalistes ont compris que le temps des palabres était révolu et que seule la solution armée s’imposait sans autre alternative. C’est ainsi que fut mise en place l’organisation secrète (OS). Et que malgré tous les obstacles, cela a conduit au déclenchement de la lutte armée du 1er Novembre 1954. N’était-ce les tueries du 8 mai 1945, peut-être aurions-nous continué dans les conciliabules sans jamais parvenir à quelque chose de concret.

La chorégraphie du déni
Plutôt à tourner en rond autour de l’assimilation, l’intégration, le second collège, face au pouvoir colonial qui, à ce jour, campe dans un extrémisme violent envers les colonisés qu’il a toujours considéré comme étant ses esclaves. Grâce à Dieu, les massacres du 8 mai 1945 ont ouvert les yeux aux Algériens. La lutte armée qui a suivi a débouché sur l’indépendance du pays en 1962. Cependant et dans une relation post-coloniale, les autorités françaises persistent dans le déni et avancent dans une chorégraphie où des rôles sont distribués afin que le statuquo soit préservé. Une fois un officiel français déclare que les « massacres du 8 mai 1945 sont une tragédie inexcusable ». Une autre fois il s’agit de « crime impardonnable ». Un futur président de la République française a même poussé jusqu’à qualifier la colonisation de « crime contre l’humanité ».

Journée de la mémoire
Le rétropédalage fut aussi brusque qu’instantané. Quoiqu’il en soit, le parlement algérien a adopté une loi instituant le 8 mai « journée nationale de la mémoire ». À cette occasion, le président Tebboune a prononcé, hier, un discours dans lequel, il a souligné « la répression brutale infligée par le colonisateur français au peuple algérien ». Il a ajouté que « ces événements ont été un tournant majeur dans l’histoire de la lutte algérienne pour l’indépendance, menant ultérieurement à la guerre d’indépendance de 1954 ». Dans une précédente occasion, le président Tebboune avait déclaré que « Fidèle aux sacrifices incommensurables consentis par le peuple algérien, l’État est résolu, dans l’Algérie nouvelle, à mettre le dossier de l’histoire et de la mémoire sur une voie qui nous assurera la transparence, l’intégrité et l’objectivité totales, loin de toute concession ou marchandage ».
Zouhir Mebarki

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