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PREMIER JUGEMENT À L’ENCONTRE D’UN PORTEUR DE DRAPEAU AMAZIGH : Un manifestant condamné à un an de prison ferme à Constantine

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Les services de sécurité et la justice continuent de sévir contre les porteurs du drapeau amazigh. C’est le cas à Constantine, où le jeune Amazigh Semmani a été condamné à un an de prison ferme.«Le juge du tribunal de Constantine vient de prononcer un an de prison ferme contre Amazigh Semmani pour le port du drapeau amazigh », a précisé, hier, le CNLD (Comité national pour la libération des détenus), dans un communiqué de presse.

La même source a, de surcroît, souligné qu’il « est le premier détenu à être condamné officiellement depuis le début des arrestations de manifestants pacifiques ». « Le même juge a prononcé la relaxe pour son ami, Fentiche Ameziane, qui a été arrêté le même jour », a encore fait savoir le CNLD, en rappelant que «le procureur du tribunal avait requis, la semaine dernière une peine de cinq ans de prison contre Amazigh Semmani et trois ans contre son ami Fentiche Ameziane». Toujours dans le cadre de cette affaire, le CNLD a fait savoir qu’au jour de son arrestation, « Amazigh Semmani a signé sous pression un PV au commissariat, écrit en arabe, alors qu’il ne maîtrise pas la langue ».
Selon son avocat, Me Kader Houali, «Amazigh Semmani est condamné pour le chef d’inculpation : détérioration de l’emblème national. Un appel a été fait sur place pour cette condamnation injuste ». L’avocat a, en outre fait savoir que « la famille et les citoyens qui se sont déplacés pour assister au verdict ont été empêchés d’entrer au tribunal ».
Pour rappel, Amazigh Semmani a été arrêté lors d’une visite touristique à Constantine alors qu’il prenait des photos avec le drapeau amazigh. Détenu depuis 28 jours à la prison d’el Koudia, il est accusé d’atteinte à l’unité nationale et profanation de l’emblème national. Rappelons, entre autres, qu’une centaine de manifestants sont placés en détention préventive par les différents tribunaux pour port de l’emblème amazigh. Toutefois, certains d’entre eux ont été libérés, notamment à Mostaganem et Annaba. C’est le cas de Hakim Aïssi qui a été acquitté par le tribunal de Mostaganem le 9 septembre dernier, outre la restitution du drapeau amazigh confisqué par les services de sécurité. Idem, pour Nadir Leftissi à Annaba, qui a été, toutefois condamné à six mois de prison avec sursis. Devant cette justice à « double vitesse », le CNLD a « alerté l’opinion publique d’un grave dérapage de cette institution qui a comme mission de garantir l’application stricte des lois de la République ».
Lamia Boufassa

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