Accueil ACTUALITÉ PAYS DU SAHEL : Macron reconnaît implicitement les échecs de la France 

PAYS DU SAHEL : Macron reconnaît implicitement les échecs de la France 

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Destinées à une consommation interne pour tenter de gagner la grande partie de l’opinion publique française qui rejette sa politique en Afrique, en particulier dans les pays du Sahel, les déclarations du président Macron, dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point, mercredi 23 août, ne résistent pas à la confrontation avec la réalité.

Connu pour ses exagérations, le président français n’a pas failli à cette réputation en prétendant que « si nous ne nous étions pas engagés, avec les opérations Serval puis Barkhane, il n’y aurait, sans doute, plus de Mali, plus de Burkina Faso, je ne suis même pas sûr qu’il y aurait encore le Niger. » « Ces interventions françaises ont empêché la création de califats à quelques milliers de kilomètres de nos frontières », a-t-il avancé comme explication. Seulement, il omet –volontairement ?- de préciser que « si » la France n’avait pas agressé, en complicité avec l’OTAN, la Libye en 2011 et assassiné Mouammar El Kadhafi, le terrorisme ne se serait pas développé dans les pays du Sahel et n’aurait pas été alimenté en armes grâce au chaos que l’intervention occidentale a créé dans ce pays. Tout comme, aujourd’hui, le trafic d’armes occidentales en provenance d’Ukraine qui touche l’Afrique inquiète le ministre de la Défense du Burkina Faso, Kassoum Coulibaly. Il a estimé dans une interview à Sputnik Afrique, que ce trafic présente un danger pour les pays africains confrontés à la menace terroriste. Les livraisons incontrôlées d’armes occidentales en Ukraine représentent des risques pour les pays africains alors qu’il n’existerait aucun plan international de récupération de ces armes, a-t-il déclaré. Contrairement aux affirmations du président Macron, qui pense que les interventions militaires françaises au Sahel « ont été des succès », les observateurs ont noté que l’intervention militaire de Paris dans la région a eu des conséquences dramatiques sur la stabilité sécuritaire. Ils sont nombreux à être convaincus que la lutte anti-terroriste n’était qu’un prétexte pour entretenir l’hégémonie française dans la région « Des succès », en dépit de la détérioration des relations avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a admis Emmanuel Macron. La montée du sentiment anti-français comme on l’a vu à travers des manifestations populaires rejetant la présence française dans la région, est la preuve incontestable de l’échec de la politique française en Afrique, plus encore quand elle est dans sa forme militaire. Le ministère nigérien des Affaires étrangères vient d’annoncer avoir décidé de retirer l’agrément à l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, qui devrait quitter le Niger sous 48 heures, après le Mali et le Burkina Faso, où les ambassadeurs de France ont été déclarés persona non grata et ont quitté ces pays. Particulièrement influent parmi le peuple nigérien, le chef du Mouvement nigérien pour la liberté et la dignité, cité par Sputnik, estime qu’après la dénonciation par les nouvelles autorités nigériennes, le 3 août, des trois accords bilatéraux de coopération militaire entre Paris et Niamey ainsi qu’un arrangement technique, les troupes françaises n’ont plus de raisons légitimes pour rester au pays. Selon la même source qui se réfère à Mustafa Bulamin, responsable du Mouvement pour la liberté et la dignité nigérien, ses partisans ont organisé le 25 août un rassemblement devant la base militaire française à Niamey pour exiger le départ des forces armées françaises du Niger. Le Mouvement appelle le président Emmanuel Macron à avoir un comportement de bon sens, a ajouté Mustafa Bulamin.
On sait que le ministère nigérien des Affaires étrangères a notifié l’ambassade de France à Niamey, que les militaires français doivent quitter le territoire du pays à la fin d’un préavis de 30 jours. Entre le bellicisme de la France et la démarche pacifique de l’Algérie, il y a un fossé. En initiant les Accords d’Alger sur le Mali, l’Algérie a œuvré pour la réconciliation malienne inclusive et pour le retour à la sécurité et à la stabilité dans ce pays, indispensable à son développement économique et social au profit de son peuple.
M’hamed Rebah

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