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Oran : Les gestes barrières ne sont pas respectés

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L’insouciance d’une partie de la population et le non-respect des gestes barrières par une partie de la population sont parmi les causes à l’origine de la hausse inquiétante du nombre de nouveaux cas de Covid-19, ces derniers jours, dans la wilaya d’Oran, estiment les spécialistes.

Devant cette situation alarmante, les professionnels de la santé publique ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’importance de respecter les mesures de prévention pour endiguer la progression de la pandémie et d’éviter les lieux à haute fréquentation de la population. Le chef de service de prévention à la direction de santé de la wilaya, Dr. Yousef Boukhari a souligné que le port du masque, l’hygiène des mains et le respect de la distanciation sociale sont des gestes très importantes dans la lutte contre le virus, ajoutant qu’il faudrait également éviter les occasions familiales (décès, mariages, circoncisions, anniversaires) afin de stopper la propagation du Covid-19. La wilaya d’Oran enregistre, depuis quelques jours, une hausse du nombre de cas de Covid-19. Elle figure parmi les v illes du pays les plus touchées par la pandémie, avec plus de 1.500 cas positifs enregistrés depuis le début de la crise sanitaire, rappelle-t-on. Toutefois, cette recrudescence des cas de Covid-19 à Oran n’a pas poussé une partie de la population locale à respecter les mesures de prévention et les gestes barrières. Le constat sur le terrain est des plus déplorables, a-t-on constaté. Les 82 nouveaux cas, enregistrés le 3 juillet dernier à Oran et annoncés par le porte-parole du comité scientifique de suivi du Covid-19, ont fait que la capitale de l’Ouest occupait, ce jour-là, la première place pour ce qui est du nombre de personnes contaminées. Cette triste nouvelle n’a pas empêché beaucoup d’oranais à sortir le lendemain, samedi, sans la moindre protection, a-t-on constaté.

Un acte de civisme
Les femmes plus que les hommes, les personnes âgées plus que les jeunes sont plus strictes à respecter ces règles de prévention. Farid, un commerçant d’électroménager à la cité Ibn Rochd (ex-HLM), masque sanitaire coincé sur le menton, admet que le masque est une obligation. «Toutefois en cette période de canicule, je ne peux pas le porter tout le temps. Par contre, je veille au respect des autres mesures comme l’hygiène des mains et la distanciation physique avec mes clients», reconnaît- il. Pointant le doigt sur une affichette, apposée à l’entrée de son magasin, sur laquelle il est recommandé que «le port du masque est obligatoire», Farid souligne à l’APS qu’il exigeait à tous ses clients de respecter cette règle avant d’accéder au magasin. «C’est impératif», s’est-il exclamé. Amel est une fonctionnaire dans une entreprise privée. Rencontrée au centre-ville, en compagnie de ses deux enfants, tous les trois portent des masques. Cette mère affirme qu’elle ne sort plus sans masque depuis plus de 3 mois. «Je respecte aussi bien le port du masque que l’hygiène des mains et la distanciation physique. C’est devenu presque des reflexes naturels pour moi», a-t-elle dit. «Dans le rue, à l’intérieur des magasins ou même dans l’administration où je travaille, je porte le masque. Je tiens toujours à le faire rappeler à mes collègues ou mes interlocuteurs. Je ne veux pas prendre de risques. J’ai une famille à protéger et je dois faire attention», a-t-elle ajouté, estimant qu’ «adopter ces gestes quotidiennement est un acte de civisme avéré et un signe indéniable du respect d’autrui».

L’insouciance des jeunes
M’khaïssia, une femme d’un certain âge, attend sagement son tour pour accéder à une boucherie. Elle porte un masque et veille scrupuleusement au respect de la règle de la distanciation physique. «Ces gestes barrières sont des bouées de sauvetage pour sortir de cette crise sanitaire sans précédant», affirme-t-elle, tout en soulignant la nécessité de les respecter et les faire respecter». «Rien n’empêche les jeunes de se saluer en respectant une distance d’un mètre et demi, de porter un masque jusqu’au retour à la maison et de laver les mains fréquemment. Aucune excuse n’explique ce rejet», s’est-elle exclamée. «Ces gestes simples, beaucoup de nos jeunes ne les appliquent malheureusement pas souvent. Ce sont leurs parents et grands-parents qui risquent d’en payer les conséquences», a encore souligné M’khaïssia. Les jeunes incriminés pour ces «failles» ont un autre point de vue à avancer pour expliquer leur insouciance et leur non respect des gestes barrières largement constatés dans plusieurs cités d’Oran. «Le virus touche beaucoup plus les personnes âgées et les malades chroniques. Nous les jeunes, sommes plus au moins immunisés», expliquent plusieurs jeunes, interrogés par l’APS. Des scènes de groupes de jeunes s’adonnant à d’interminables parties de dominos ou de cartes ou encore s’échangeant des vidéos et des applications mobiles sans aucun moyen de protection ni respect de distanciation physique sont devenues normales et quasi-quotidiennes au sein des cités d’habitations et quartiers populaires. Si sur les réseaux sociaux ces comportements sont condamnés, dans le monde «réel», la situation est toute autre.

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