À peine installé à la tête de la compagnie nationale Air Algérie, Mohamed Abdou Bouderbala, semble vouloir faire bouger son secteur. Son engagement et sa volonté d’améliorer les conditions de la compagnie aérienne nationale en témoignent, essentiellement durant la saison estivale. En raison du plafonnement de l’attribution des visas par l’Arabie Saoudite, Air Algérie a réduit de 60 ses vols par rapport à la même période de l’année précédente, c’est du moins ce qui ressort de la déclaration du responsable de la division commerciale d’Air Algérie, Zohir Houaoui à l’APS.
S’agissant de la saison Hadj 2015, qui commencera le 28 août prochain, la compagnie aérienne a programmé 65 vols pour transporter les pèlerins vers les Lieux saints de l’Islam. Mais ce programme reste prévisionnel car il attend toujours l’accord de l’autorité de l’aviation saoudienne, précise-t-il. Le transport des hadjis algériens se fera à partir des aéroports d’Alger, Constantine, Oran, Ouargla et Annaba. Également, afin d’assurer aux voyageurs de la compagnie un été «tranquille» et répondre à leurs besoins, la compagnie a assuré qu’un dispositif spécial a été en place. La forte demande durant la saison estivale a obligé la compagnie aérienne Air Algérie à mettre en place un dispositif spécial pour assurer la saison estivale face à la forte demande attendue durant cette période, à travers l’affrètement d’avions et la programmation de vols supplémentaires, a indiqué M. Houaoui. Ainsi, quatre avions (deux gros porteurs et deux moyens porteurs) ont été affrétés pour la période allant de 22 juin au 20 septembre 2015, a précisé le responsable de la division commerciale. La flotte actuelle d’Air Algérie se compose de 47 avions dont quatre (4) acquis récemment dans le cadre de son programme d’acquisition de 16 avions neufs d’ici fin 2016 où la flotte devra être portée à 59 appareils. Les 4 avions acquis récemment se composent de deux (2) Airbus A 330-200 d’une capacité globale de 251 sièges chacun, et de deux (2) avions de type ATR 72-600 d’une capacité de 66 sièges chacun. La saison estivale, qui coïncide cette année avec le mois de Ramadhan, la Omra et la saison du Hadj, constitue la période de « pic » annuel pour Air Algérie, et ce, notamment pour le transport de la communauté algérienne à l’étranger qui vient passer les vacances au pays. « Le flux des passagers est plus important durant la deuxième moitié de la saison estivale, ce qui nécessitera le lancement de vols supplémentaires du 15 août au 3 septembre pour pouvoir assurer le retour des ressortissants algériens », explique M. Houaoui. À cet effet, 138 vols supplémentaires réguliers sont programmés durant cette période avec une capacité de 23 834 sièges, soit une évolution de 45% par rapport à la saison estivale précédente. Au total, le nombre de sièges proposés par Air Algérie durant toute la saison estivale est de 1 325 858 sièges (aller-retour) sur le réseau Europe à raison de 51 033 sièges hebdomadaires offerts, en augmentation de 6% par rapport à l’été 2014. Concernant la France, où se concentre la majorité de la communauté algérienne, la compagnie va injecter 1,094 million de sièges
(38 619 sièges hebdomadaires), en hausse de 2% par rapport à la saison estivale précédente. Pour ce plus important réseau d’Europe, la compagnie prévoit de renforcer les lignes déjà existantes et d’ouvrir de nouvelles lignes durant l’été telles que Bordeaux et Montpellier, afin de capter toute la demande sur le territoire français. Des tarifs adaptés ont été appliqués par Air Algérie mais tout en assurant sa rentabilité, sachant que ces billets promotionnels, déjà écoulés, ont été mis à la vente depuis janvier 2015. Longtemps qualifiée comme étant une compagnie « malade », Air Algérie met les bouchées doubles pour renaître de ses cendres. Dans cette optique, le nouveau ministre des Transports, Boudjema Talaï avait bridé le silence en reconnaissant que la compagnie nationale Air Algérie vit une période sombre et qu’un « plan Marshall » est nécessaire pour remettre la société sur les rails. « Air Algérie est malade (…) la compagnie doit réapprendre tout, jusqu’à comment organiser un vol. C’est désastreux », avait déclaré Boudjema Talaï. « Si vous continuez à faire les choses de cette manière, le pavillon national va disparaître », avait lancé M. Talaï à l’adresse des cadres d’Air Algérie et de ses représentants à l’étranger. Pour remédier à la situation, le ministre des Transports avait annoncé un vaste plan de réorganisation devant toucher, notamment à la formation du personnel dans les différents domaines (pilotage, catering, commercial…) en plus du développement de certaines activités telle que la maintenance des avions. Le ministre des Transports et le P-DG d’Air Algérie, Abdou Bouderbala, avaient même haussé le ton. « Nous allons commencer par les sanctions. Celui qui n’est pas capable de travailler n’a qu’à rentrer chez lui », avait dit le ministre. « Soit nous nous donnons un coup de fouet et nous sauvons la compagnie, soit nous ouvrons la piste à d’autres et nous disparaissons », avait ajouté Talaï. C’est donc un véritable chantier qu’attendent les responsables de la compagnie aérienne.
Lamia Boufassa
