Accueil RÉGIONS Marchés à bestiaux de Djelfa : Disponibilité des moutons et disparité...

Marchés à bestiaux de Djelfa : Disponibilité des moutons et disparité des prix

0

A quelques jours de l’Aïd El-Adha, une grande animation caractérise les marchés à bestiaux hebdomadaires de la wilaya de Djelfa, marqués par une offre abondante de bêtes du sacrifice avec, toutefois, des prix qui divergent d’un marché à l’autre, a-t-on constaté sur place.

Parmi les plus importants de ces marchés qui contrôlent la bourse des prix du mouton, ceux du nord de la wilaya, notamment de Hassi Bahbah et El-Berine, à Messaâd et Aïn Ibel (Souk Roumia), au sud et Mliliha, Dar Chioukh et Souk Lethnine du chef lieu de wilaya. Une tournée au niveau de ces sites de vente a permis de constater une offre importante de bêtes du sacrifice des différentes races qui font la réputation de Djelfa et une grande affluence de maquignons, vendeurs-intermédiaires et autres personnes désirant acquérir un mouton du sacrifice en fonction de leurs bourses et aussi au desiderata de leurs enfants, qui les accompagnent parfois. À titre indicatif, le mouton de moins d’une année, qui n’intéresse pas beaucoup les marchands de bétail, est cédé entre 22 000 et 65 000 DA, tandis que la bête préparée durant une année pour le sacrifice est proposée entre 30 000 et 39 000 DA. Quant au « Allouche », mouton du sacrifice par excellence très convoité, il est exposé en grand nombre et de différente tailles (moyen, grand), dans des clôtures. On peut y reconnaître, entre autres, le bélier cornu et celui sans cornes dit « El Fertass ». Le prix du Allouche varie (selon le poids) entre 38 000 et 52 000 DA la tête, a-t-on constaté sur place. Les grands béliers cornus, qui sont le point d’attraction des marchées et qui sont généralement très appréciés par les marchands qui les revendent dans les marchés des wilayas du nord du pays, sont quant à eux cédés entre 55 000 et 80 000 DA. Ils sont généralement appelés selon leur âge, soit « Thniane » (deux ans), « Rbai » (4 ans) et « Seddas » (6 ans).

Les intermédiaires, grands bénéficiaires des ventes
Les marchés à bestiaux de Djelfa enregistrent, ces jours-ci, une effervescence exceptionnelle marquée par l’entrée en jeu des intermédiaires, dont le rôle est avéré dans la fixation des prix des moutons. Et pour cause, le maquignon, qui a sué toute l’année à s’occuper de ses bêtes (pâturage, surveillance et prise en charge sanitaire) et qui affiche des prix abordables, fait le « bonheur » de l’intermédiaire qui ne s’est donné que la peine d’arriver à la dernière minute avec de grosses sommes d’argent, rafle la mise et fait de gros profits, ont déploré nombre d’éleveurs. Cette situation a été notamment dénoncée par Lhadj Mokhtar, un éleveur de la région de Douiss (70 km à l’ouest de Djelfa), qui a déploré « les efforts consentis pour la préparation des bêtes du sacrifice, particulièrement, cette année, marquée par une une faible pluviomètre dans la région, à l’origine d’un manque important des surfaces de pacage, ayant conduit à l’exploitation des fourrages à très grande échelle, pour compenser ce manque », a-t-il souligné. Il s’est particulièrement plaint du prix des aliments de bétail, dont le quintal d’avoine qui a dépassé les 4500 DA, au moment ou l’orge est devenu une denrée rare et noble, en dépassant les 5000 DA le quintal, a-t-il dit.
Une situation qui a lourdement impacté l’éleveur, qui « songe désormais à abandonner ce dur métier, qui n’est plus assez, rentable en raison des frais et du dur labeur qu’il exige », a estimé hadj Mokhtar. Il est rejoint, dans son constat, par l’éleveur Mustapha de la région de Taâdhmit ( 50 km au sud de Djelfa), qui a affirmé à l’APS, qu’il réfléchit « sérieusement à changer d’activité », car il est « totalement épuisé par cette acitivité », a-t-il dit. « L’unique chose qui pourrait me faire changer d’avis est que les autorités publiques se penchent sur les problèmes des éleveurs et que les autorités locales effectuent des sorties sur le terrain pour constater de plus près la situation désastreuse de la profession », a-t-il assuré.  » Parler des marchés de Djelfa et des bêtes du sacrifice, nous amène à souligner le leadership de la wilaya en la matière « , a déclaré, pour sa part, Abdelkader Belkheiri, secrétaire général de la chambre d’agriculture.
« La wilaya compte près de quatre millions de têtes d’ovins et les éleveurs locaux ont une grande expérience dans le domaine, en dépit des difficultés auxquelles ils font face, dans des situations exceptionnelles, comme c’est le cas pour cette saison, marquée par la sécheresse qui a engendré des frais supplémentaires », a-t-il ajouté. Il a assuré, néanmoins, que Djelfa demeurera la « patrie des bêtes de sacrifice de haute qualité et d’une offre abondante répondant à tous les goûts et à toutes les bourses ».

Article précédentCinéma : Bientôt un film sur la vie du chahid Si M’hamed Bouguerra
Article suivantAfrique du Sud : 72 morts dans des violences et des pillages