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MARCHÉ DU GAZ EUROPÉEN : L’Algérie actionne sa diplomatie économique

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Le gaz naturel et liquéfié (GNL). Voilà un dossier d’importance économique qui bénéficie de l’intérêt particulier du gouvernement. Preuve en est, en l’espace de quelques jours, le ministre de l’Énergie, l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles et, auparavant, le PDG de Sonatrach, ont occupé les devants de la scène médiatique, d’ici et d’ailleurs, pour aborder la situation des marchés gazier européen.

À présent, l’Algérie joue la préservation, voire la reprise de ses parts perdues sous la menace d’au moins trois impératifs : l’accord climatique européen portant baisse de la consommation des énergies polluantes à l’horizon 2050, les exportations de la Russie ou encore le schiste américain.
En effet, les exportations algériennes de gaz naturel vers l’Europe, à laquelle sont destinés 95% de la production nationale et qui occupaient 12% de parts de marché, enregistraient un recul depuis fin 2019. Durant les mois de janvier et février de cette année, l’Algérie a connu une baisse de 23% des exportations en la matière. Lors de la récente réunion gouvernement – walis, le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, a révélé que l’Algérie comptait réduire les exportations de gaz à partir de 2025 pour un volume qui devrait atteindre, en 2030, entre 25 et 30 milliards de mètres cubes. Même s’il motive cette décision par le fait de l’augmentation de la consommation interne et de l’état des réserves en gaz restantes à l’exploitation, Attar évoque l’alternative pour le marché à l’international. Exploiter le gaz de schiste pour répondre à la demande externe et de-là maintenir à flot les exportations à l’international à l’effet d’assurer au pays des rentrées en devises. Une telle annonce faite par Attar sonne comme un message à l’adresse des clients de l’Algérie. C’est-à-dire, rassurer les partenaires des perspectives de relance des approvisionnements dans le long terme. À vrai dire, la semaine précédente a été marquée par un travail diplomatique intense sur ce dossier, dont l’objectif immédiat vise à reprendre, autant que faire se peut, les parts de gaz perdues sur le marché de la rive nord de la Méditerranée. Ainsi, dans un long entretien accordé le 7 août écoulé au mensuel Afrique-Asie, l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles s’est montré optimiste quant à « l’avenir énergétique » de l’Algérie avec l’UE. Et pour cause, a-t-il argumenté, la transition énergétique à laquelle aspire l’Europe passe nécessairement par le gaz. « Et c’est bien à ce titre que le gaz naturel continuera de constituer pour les années à venir un instrument indispensable vers la transition énergétique souhaitée par l’UE, mais également dictée par les obligations internationales induites par l’Accord de Paris sur le climat. La part du gaz naturel dans le mix énergétique ne fera que croître à l’avenir, malgré les convulsions actuelles du marché », cite Amar Bellani.
Quelques jours plus tôt, c’est le ministre de l’Énergie qui a ouvert la machine diplomatique économique. Sur les colonnes du site spécialisé britannique S&P Global Platts, Abdelmadjid Attar rassure davantage les partenaires de l’Algérie et dont la compagnie pétrolière est contractante. Autrement dit, Sonatrach « peut honorer ses engagements contractuels et avoir la flexibilité de placer des quantités supplémentaires sur le marché au comptant ».
Au-delà, en effet, du statut de fournisseur fiable que lui renouvèlent chaque année ses partenaires européens, l’Algérie devra, donc, contourner ces facteurs de menace à l’origine de la chute des exportations gazières à l’international.
Pour ce faire, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a une idée en tête. « Sonatrach a veillé à diversifier ses contrats en termes de durée, de manière à saisir toutes les opportunités possibles qui se présentent sur le court, moyen et long terme et équilibrer son portefeuille. À titre d’illustration, Sonatrach se dirige vers une adaptation des durées de ses engagements afin de tenir compte des nouvelles conditions de marché. Le spot reste aussi une alternative et un outil d’optimisation opérationnel et commercial ».
C’est dire la grosse débauche d’énergie fournie par l’Algérie par le biais de membres du gouvernement, du corps diplomatique et la première entreprise nationale du domaine. c’est là un travail diplomatique aux fins économiques.
Farid Guellil

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