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Mali : la prise d’otages à Sévaré est terminée, au moins sept morts

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Cinq militaires et deux assaillants ont été tués lors d’une prise d’otages dans un hôtel occupé par des membres de l’ONU, indique le gouvernement malien. Les forces maliennes ont mis fin, dans la nuit de vendredi à samedi, à une prise d’otages par un commando armé dans un hôtel de Sévaré, dans le centre du Mali. Les assaillants ont été délogés, ont indiqué samedi des sources militaires maliennes, sans faire état d’un bilan définitif. «Les opérations» déclenchées par les forces maliennes après l’attaque de l’hôtel Byblos «ont été finalisées, l’hôtel a été nettoyé», a déclaré une première source militaire. Ses informations ont été confirmées par une autre source, qui a déclaré : «Cette fois, c’est fini.» Les forces maliennes ont libéré dans la nuit plusieurs personnes retenues depuis vendredi matin dans un hôtel à Sévaré (centre du Mali), dont «cinq étrangers», lors d’une opération marquée par au moins huit morts de source militaire, sept selon le gouvernement malien. Les assaillants avaient fait irruption vendredi vers 7 heures (locales et GMT) à l’hôtel Byblos de Sévaré, ville à plus de 620 km au nord-est de Bamako où séjournent régulièrement des expatriés, selon Bamako et des sources militaires. Des personnels de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) étaient des habitués des lieux, d’après des habitants et des sources militaires.

«Cinq étrangers, ont été évacués vers Bamako»
Les forces maliennes avaient bouclé la zone et tentaient, depuis lors, de les «déloger» de l’hôtel, mais leurs opérations étaient rendues «délicates» par la présence d’otages, avait expliqué vendredi dans la journée une des sources militaires. «On ne peut pas dire que tout est terminé, mais un certain nombre d’otages» ont été libérés à la faveur de l’intervention des forces spéciales maliennes, a indiqué une autre source militaire jointe samedi vers 1 heure. «Le travail se poursuit», a-t-elle dit, sans plus de détails. Une source militaire distincte a également fait état de l’intervention des forces spéciales maliennes ayant permis de libérer plusieurs otages : il y avait «cinq étrangers, qui ont été évacués vers Bamako». Elle n’était pas en mesure de préciser leurs nationalités. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, le gouvernement malien avait annoncé un «bilan provisoire» comprenant «cinq morts, deux blessés» du côté des forces armées maliennes (Fama) et «deux tués» dans le camp des terroristes, ainsi que l’arrestation de sept suspects, sans plus de détails. Dans un communiqué distinct, la Minusma a condamné «l’attaque terroriste à Sévaré», durant laquelle «un membre du personnel international associé de la Minusma a été tué», sans précision sur son identité et sa nationalité. Auparavant, une des sources militaires maliennes avait fait état de huit morts : trois militaires, deux «terroristes» et trois «corps visibles devant l’hôtel à côté d’un minibus calciné».
Aucune indication n’était disponible dans l’immédiat sur le nombre total de personnes ayant été retenues dans l’hôtel par les assaillants et le nombre des assaillants eux-mêmes. Mais, selon d’autres sources militaires maliennes interrogées vendredi, au moins cinq étrangers – trois Sud-Africains, un Français et un Ukrainien – y étaient enregistrés avant l’assaut. «D’après nos informations, un Ukrainien a pu s’échapper vendredi après-midi de l’hôtel. (…) Il a confié qu’il y avait avec lui à l’hôtel», avant l’attaque, «trois Sud-Africains, un Russe comme expatriés», avait précisé une source militaire. Il a aussi évoqué «quatre ou cinq terroristes» dans l’hôtel au moment de sa fuite. L’Afrique du Sud a simplement indiqué «être en contact avec les autorités» concernant la prise d’otages. Selon un diplomate russe à Bamako ayant parlé sous le couvert de l’anonymat à l’agence russe RIA Novosti, un Russe, employé chez UTair – compagnie aérienne qui travaille avec la Minusma -, se trouvait dans l’hôtel Byblos. En allusion à la prise d’otages, qui se poursuivait alors, le président français François Hollande avait glissé qu’il y avait au Mali une opération «qui peut concerner éventuellement des compatriotes».

Sévaré, une ville stratégique
Située à une douzaine de kilomètres du chef-lieu de la région Mopti, Sévaré est une ville stratégique : elle est dotée du plus important aéroport de la région, utilisée par l’armée et les forces françaises de l’opération française au Sahel Barkhane ainsi que de la Minusma. D’après la Minusma, le commando armé a ciblé vendredi matin dans un premier temps «un site militaire malien» à Sévaré, ils ont été repoussés par les Fama et «se sont ensuite retranchés» dans l’hôtel Byblos. «Cette prise d’otages rentre dans la stratégie des terroristes contre lesquels le Mali et la communauté internationale sont mobilisés», a commenté vendredi soir le porte-parole du gouvernement malien, le ministre Choguel Kokalla Maïga, sur la chaîne de télévision française France 24. Selon plusieurs habitants de Sévaré, la prise d’otages avait vidé les rues de la ville de leurs habitants et activités habituelles.
La population avait reçu consigne de ne pas sortir. Mopti se situe à la lisière du vaste Nord malien, où ont été enlevés de nombreux Occidentaux et qui était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes islamistes extrémistes liés à Al-Qaïda – dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) – qui avaient profité d’une offensive rebelle touareg contre l’armée. Les djihadistes ont été en grande partie chassés et dispersés de ces régions à la suite du déclenchement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une opération militaire internationale, toujours en cours. Cependant, des zones entières échappent encore au contrôle des autorités maliennes comme à celui des forces étrangères. Avant l’attaque de Sévaré, l’armée malienne a perdu 13 hommes dans deux opérations djihadistes en trois jours : deux vers Nampala (centre) le 1er août, et onze à Gourma-Rharous (nord-ouest) le 3 août, attaque revendiquée par Aqmi selon l’agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar.

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