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LUTTE CONTRE LE TERRORISME : L’Algérie propose la création d’un fonds africain

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En marge de la 11e conférence de Moscou sur la sécurité internationale, qui s’est tenue le 15 août dernier, le général d’Armée Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, a annoncé par visioconférence que « l’Algérie avait proposé de créer un fonds africain de lutte contre le terrorisme », ajoutant qu’elle « souhaitait dans ce sens qu’une feuille de route soit élaborée.
«Le président Abdelmadjid Tebboune a proposé, dans le cadre de l’Organisation de l’unité africaine, d’élaborer une feuille de route pour lutter contre l’extrémisme sur le continent, ainsi que de créer un fonds africain de lutte contre le terrorisme et de constituer une liste de personnes qui s’opposent à l’extrémisme en Afrique », a ainsi déclaré le chef d’état-major cité par l’agence russe d’information « Sputnik ».
Alors que le Sahel et le continent en général sont actuellement le théâtre de luttes armées et de crises sécuritaires sans précédents, le Chef d’état-major de l’ANP a également souligné dans son allocution que « l’Afrique est confronté à divers problèmes sécuritaires, certains d’entre eux liés à la compétition entre puissances mondiales pour les ressources naturelles du continent ». Citons à cet égard les interventions militaires dans des pays africains tels que la Libye, le Soudan, et probablement le Niger, des conflits qui auront des coûts humains et financiers, alors que ceux-ci devraient être en faveur du développement socio-économique de ces pays. Ainsi, la création de ce fonds permettra de consolider la dynamique en cours, enclenchée par l’UA et ses membres, en vue d’une indépendance financière à moyen et long terme, car les aides occidentales sont généralement accompagnées d’exigences et de conditions qui ne sont guère au profit des pays africains.
L’expérience algérienne au service de l’Afrique
À l’occasion du débat, fin mars dernier, de haut niveau du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, le président Tebboune avait annoncé que «l’Algérie a su dans les années 1990 affronter et vaincre le terrorisme en l’absence quasi totale du soutien matériel ou moral attendu de la communauté internationale», le président de la République a affirmé que l’Algérie «poursuit aujourd’hui dans le même esprit ses efforts pour soutenir ses pays frères dans son voisinage immédiat et au niveau continental dans leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, guidée en cela par son expérience, certes amère mais couronnée de succès». Affirmant que « l’Algérie poursuit ses efforts visant à contribuer au renforcement de l’action africaine commune dans le domaine de la lutte contre ce fléau », Tebboune a mis en avant les actions de l’Algérie en faveur de l’élaboration d’un nouveau plan d’action pour l’UA dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, l’activation du Fonds africain pour la lutte contre le terrorisme, l’établissement d’une liste africaine des personnes, groupes et entités impliqués dans des actes terroristes, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que la mise en œuvre du mandat d’arrêt africain. « L’Algérie poursuit son appui aux agences et mécanismes africains spécialisés dans ce domaine, notamment le Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT) et le Mécanisme de coopération policière de l’UA (AFRIPOL), dont l’Algérie abrite les sièges, ainsi que le Comité des services africains de sécurité et de renseignement (CISSA) », a conclu le président.
La sécurité et la stabilité reposeNT aussi sur le développement
Par ailleurs, il est important de préciser que cette lutte contre le terrorisme devra être aussi menée en amont par le développement socio-économique de l’Afrique. Un développement qui dissuadera les groupes terroristes et mafieux de recruter là où la pauvreté et la misère est perceptible.
L’Algérie a d’ailleurs mis la main au portefeuille pour soutenir le développement d’autres pays en Afrique à la hauteur d’un milliard de dollars. « L’Algérie investira 1 milliard de dollars pour créer un fonds pour soutenir les peuples du continent, investir dans des projets de développement conjoints avec des pays africains dans le cadre d’un plan de mobilisation panafricain à grande échelle jusqu’en 2063 », a expliqué Chengriha, ajoutant que ce développement doit se faire « sans ingérence extérieure et tentatives artificielles de déstabilisation ».
Rappelons, dans le sillage de cette aide algérienne à l’investissement en Afrique, que février dernier, le président Tebboune avait annoncé qu’un milliard de dollars seraient injectés dans l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (ALDEC).
Un organisme visant à mettre en œuvre la politique algérienne de coopération en Afrique, dans des domaines tels que l’économie, la science ou la culture. Fin juin, le chef d’Etat avait également réaffirmé le rôle politique de l’Algérie sur le continent, qui a toujours été « une citadelle de paix et de sécurité » depuis son indépendance, sans constituer une source de menace ou d’agression pour quiconque.
Hamid Si Ahmed

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