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LIBYE / VISITE PROCHAINE DU PRÉSIDENT DU PARLEMENT EN RUSSIE : Le rôle incontournable de Moscou se précise

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Le président du Parlement libyen, Aguila Saleh, conduira une délégation de députés libyens, en Russie, juillet prochain, à l’invitation de Moscou, a annoncé, hier, le vice-président de l’assemblée parlementaire libyenne, Ahmida Houma.

Les préparatifs de cette visite, selon la même source, étant déjà en cours, il sera question à Moscou de discussions et d’échanges sur les dernières donnes, survenues sur la scène libyenne et les perspectives de l’activation des résultats de la conférence de Berlin sur la Libye. Ces dernières semaines, la crise libyenne occupe l’actualité internationale et régionale, au premier plan, suite à la défaite des forces de l’armée nationale libyenne conduite par Khalifa Haftar, en raison des avancées sur le terrain du conflit, des forces du Gouvernement d’union national de Fayez El-Saraj, rendues possibles avec le soutien militaire et politique du président turc, Tayeb Erdogan. Situation révélant un nouveau rapport de force sur le terrain libyen non sans révéler au grand jour le rôle effectif d’acteurs étrangers sur la scène libyenne, lesquels sur fond de leurs divergences et intérêts respectifs se sont livrés bataille par procuration, en Libye, pays plongé dans le chaos depuis 2011, suite à l’intervention de l’Otan. Et c’est dans le cadre des efforts en cours, pour en premier lieu, aboutir à un cessez-le- feu en Libye, pour la relance du processus politique inter-libyen, que l’activité diplomatique s’intensifie, ces derniers jours. L’objectif d’un cessez-le-feu en Libye, étant la première condition pour toute relance d’un processus politique en Libye, à travers le dialogue inter-libyen, des pays œuvrent dans leurs efforts, dans ce sens, dont l’Algérie qui a reçu les visites du président du parlement libyen, Aguila Salah et le président du Conseil présidentiel libyen, Fayez El-Saraj. L’annonce, hier, de la visite, juillet prochain, du président du parlement libyen à Moscou intervient, faut-il le noter, au lendemain de l’appel de trois pays européens, Allemagne, France et Italie, dans un communiqué commun diffusé dans la soirée de jeudi dernier, appelant à la fin de «toutes les ingérences» d’acteurs étrangers en Libye et exhortant les parties libyennes à «cesser immédiatement et sans condition les combats».

Les Européens : Un rôle commun entre Berlin, Rome et Paris
La France dont le rôle sur la scène libyenne a été bien avant la manifestation de son soutien au général à la retraite, Khalifa Haftar, et qui a joué un rôle central dans l’intervention de l’Otan en Libye, est dans une posture inconfortable face au rôle de son partenaire à l’Otan, la Turquie, et l’émergence en force du rôle de la Russie sur le dossier libyen, après celui qu’elle a et continue de jouer en Syrie. Si sur la guerre menée contre la république syrienne, Moscou sollicitée par Damas a bouleversé le cours des évènements dans ce pays, jusqu’à réussir à dégager le processus d’Astana pour régler et dépasser les divergences entre différents acteurs sur la scène syrienne, la Turquie et Iran. Un cadre profitable au dialogue entre la Turquie et la Russie, notamment sur la crise Libyenne, au moment où la France en divergence avec son partenaire à l’Otan, la Turquie en l’occurrence, est dans la difficulté de peser, les mutations dans les rapports internationaux obligent, d’où la déclaration du président français Emmanuel Macron, le 22 juin dernier, avertissant sur le «jeu dangereux» de la Turquie en Libye et dans lequel il voit une nouvelle démonstration de la «mort cérébrale» de l’OTAN. La Russie en rivalité avec les États-Unis, sur bon nombre de dossiers outre des divergences sur des questions de l’actualité internationale, la Syrie, l’Iran, le Venezuela et autres s’est doté d’un rôle non moindre en Libye, lequel s’est manifesté amplement, lors de la Conférence de Berlin. Appelant à un cessez-le-feu entre les acteurs libyens pour la relance du processus de dialogue inter-libyen, en vue du règlement politique de la crise libyenne, garantissant l’unité et la souveraineté du peuple libyen, Moscou va peser de tout son poids dans la suite du cours des évènements sur la scène libyenne. Il faut noter que la capitale russe a eu à recevoir à maintes reprises les protagonistes libyens, qu’ils soient Fayez El-Serraj ou Khalifa Haftar ou bien le parlement libyen dont le président s’y rendra juillet prochain. Sur le rôle européen au sujet de la crise libyenne, Emanuela Del Re, vice-ministre italienne des Affaires étrangères, lors d’une réunion d’experts sur la Libye a affirmé qu’il «  ne peut être renforcé que par une coopération accrue entre l’Italie et la France (et l’Allemagne) » et par le biais, a-t-il poursuivi «  d’une coordination constante avec le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité» a-t-il a déclaré. Dans leur communiqué commun sur la Libye, l’Allemagne, l’Italie et la France, ont indiqué que «face au risque croissant de dégradation de la situation en Libye et d’escalade régionale », Berlin, Rome et Paris appellent, lit-on «  toutes les parties libyennes à cesser immédiatement et sans condition les combats et à suspendre le renforcement en cours des moyens militaires à travers le pays», soulignent les trois pays européens. Si pour l’Italie son poids est dicté par sa posture d’ancienne puissance coloniale de la Libye et la France en perte de vitesse sur la scène libyenne, c’est la diplomatie allemande qui sera active au regard de ses relations notamment avec Moscou et Ankara. Berlin est en mesure de dialoguer à la fois avec Moscou, à travers la relance de l’Ostpolitik allemande et le cadre des investissements économiques conjoints (gazoduc Northstream 2, notamment, et avec Ankara, aussi, avec les 1,5 million de Turcs qui vivent et votent en Allemagne.
Karima Bennour

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