L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l’Autorité palestinienne ne sont plus tenues par aucun accord signé avec Israël.
C’est la décision annoncée par le Conseil central palestinien (PCC) à l’issue des réunions de trois jours qu’il a tenues à Ramallah, en Cisjordanie. Dans un communiqué, le PCC explique cette rupture par le « reniement permanent, par Israël, des accords signés» ainsi que par la détermination de l’entité sioniste à accélérer la confiscation des terres palestiniennes. Le communiqué souligne qu’Israël « tente d’entraver la réalisation de l’indépendance et de la souveraineté du peuple palestinien sur ses terres, conformément aux résolutions de la légitimité internationale. » En conséquence, le PCC a décidé de suspendre la reconnaissance de l’État d’Israël jusqu’à ce qu’il reconnaisse l’État indépendant de Palestine sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et l’arrêt de la colonisation ». La décision comprend également la suspension des différentes formes de coordination de la sécurité avec Israël et le rejet des projets de paix économiques et des mesures de rétablissement de la confiance que l’entité sioniste propose comme alternative à une paix permanente et juste. Les observateurs ont relevé que ces dernières semaines ont été marquées par une forte augmentation de la violence des colons juifs contre les Palestiniens et les biens palestiniens en Cisjordanie. Mardi, trois Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie. À ce propos, les observateurs honnêtes constatent que ce que l’on appelle la «communauté internationale», c’est-à-dire un ensemble dominé par les pays occidentaux, ne réagit pas à ces crimes alors qu’elle est prompte à intervenir sur des prétendues atteintes aux droits de l’homme dans les pays qui ont la volonté de s’opposer à la domination impérialiste. En août 2018, les membres du Conseil central palestinien avaient rejeté le plan de paix proposé par les États-Unis, intitulé «Accord du siècle», et s’étaient prononcés en faveur de «la suspension de la reconnaissance de l’État d’Israël et de l’arrêt de la coopération sécuritaire en Cisjordanie et l’entité sioniste». C’est ce qu’ils ont décidé, donc, ce mercredi. L’Unité palestinienne en sortira sans doute renforcée. La « conférence unificatrice » qui réunit, à Alger, les différentes factions palestiniennes a de meilleures conditions pour réussir. On sait que la «normalisation» des relations avec Israël par quelques pays arabes, dont le Maroc, a eu pour contrepartie, de la part de l’entité sioniste, un regain d’arrogance dans sa politique expansionniste et dans ses agressions contre les Palestiniens. Mais la situation a changé comme en témoigne le rejet du statut d’observateur au sein de l’Union africaine (UA) qu’avait octroyé à Israël le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, avec la complicité du régime du Makhzen. La création d’un groupe de sept chefs d’État africains pour prendre une décision à ce sujet, a été interprétée, par les analystes, comme, finalement, le refus d’accepter l’entité sioniste au sein de l’UA en tant qu’observateur. Le prochain Sommet arabe qui se tiendra à Alger, en reprenant l’Initiative de paix proposée au Sommet de la Ligue arabe de Beyrouth, en 2002, et avalisée au Sommet de Ryad, en 2007, mettra sans doute un terme aux illusions entretenues autour des Accords d’Abraham initiés par les États-Unis. Pour rappel, l’Initiative arabe de paix fixe comme préalable à cette paix l’établissement de l’État de Palestine, avec comme capitale El-Qods. L’Algérie multiplie les efforts pour parvenir à une position commune des pays arabes sur le soutien des droits du peuple palestinien sur cette base. L’Algérie et l’Égypte ont décidé de travailler étroitement ensemble en vue de réunir les conditions politiques de succès du Sommet arabe dans la perspective de renforcer l’unité des pays arabes et leur action commune en faveur de la cause palestinienne.
M’hamed Rebah
