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LES ÉLECTEURS DANS LES BUREAUX DE VOTE À ALGER : Un scrutin dans une ambiance sereine à Alger

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Les électeurs ont eu jusqu’à 19h00, hier, pour se présenter dans les différents bureaux de vote de leurs circonscriptions, à travers le pays. À Alger, le soleil n’a pas fait de mine toute la journée, hier, et dès les premières heures de la matinée, les rues de la capitale n’était pas désertes, pour cette journée chomée et payée, à l’occasion de la célébration du 66eme anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, le 1er novembre 1954, jour choisi pour la tenue du scrutin référendaire populaire, sur le projet constitutionnel.

Si tout au long du trajet emprunté, hier, de la Place Maurice Audin, d’Alger-Centre, jusqu’à la place el-Ketani, à Bab-el-Oued, on pouvait voir les couleurs nationales accrochées à des balcons et sur des édifices des institutions et des administrations publiques, signe d’hommage et de reconnaissance aux martyrs pour l’Algérie libre et Indépendante, il était de même pour ce qui a eu trait au vote des électeurs sur la nouvelle constitution qui leur a été proposée. Les portes grandes ouvertes des écoles transformées en centres de vote, laissaient entrevoir des tables dressées, sur lesquelles, des flacons de gel hydro-alcoolique et des boîtes de masques étaient posées, en application du protocole sanitaire de prévention contre le virus covid-19. Entrée à l’école Pasteur, première escale de notre virée, hier, à Alger, le personnel de ce centre de vote mobilisé, bien avant l’ouverture des bureaux de vote, fixée, à 8h du matin, selon la loi organique, relative au régime électoral, en vigueur, nous ont assuré que « les choses se déroulent bien depuis deux heures de temps, de l’ouverture de notre centre » et à un de nous lancer que sauf qu’ « avec le vote de certains responsables dans ce centre, la présence des médias et de la presse est importante, mais sans impact sur le déroulement de l’opération de vote » nous a-t-il raconté. Peu de temps auparavant, il y a eu le passage, en effet, du secrétaire général du rassemblement national démocratique (RND) Tayeb Zitouni, vers 10h du matin, suivi, à moins de dix minutes après, par le wali d’Alger, Youcef Cherfa. En parallèle du passage du wali d’Alger, au bureau de vote de l’établissement primaire Pasteur, pour glisser l’un des bulletins de vote soumis aux votants, un bleu marqué par le Non, et un blanc par le Oui,  un vieux avançait à pas lourd, en raison du poids des années vécues, après avoir reçu un masque, berêt sur la tête, bien vêtu, pour se protéger de l’air frais qui a pris la place des chaleurs des matinée d’été, s’est présenté et interrogeait un jeune, comptant parmi le personnel mobilisé, pour ce scrutin référendaire, sur le numéro de son bureau, lequel l’invite à monter au premier étage. Voyant la tâche pénible, pour se donner du courage, il avançait vers les escaliers, parlant à lui-même, il murmurait « c’est pour que l’Algérie ne sombre pas comme dans les années 90, si je suis venu voter aujourd’hui » sinon poursuivit-il «je ne serais pas venu, j’ai 80 ans et je suis bien vieux» marmonnait-il, en continuant de monter lentement mais sûrement les escaliers pour aller voter, jusqu’à le perdre de vue. En ce moment le bureau numéro 1 enregistrait une agitation des journalistes, photographes et cameramen, cherchant chacun de son côté à être en mesure d’enregistrer les déclarations du wali qui venait de sortir de l’isoloir, pour ensuite glisser l’urne et enfin signer le registre ou son nom figurait et faire des déclarations aux médias. En ces moments un autre votant, la quarantaine d’années, tenant sa carte de vote et sa pièce d’identité, attendait paisiblement quelques instants, jusqu’à voir les journalistes quittant la salle avec le départ du wali, pour aller prendre les deux bulletins de vote, puis se diriger vers l’isoloir, pour sortir quelques instants après et faire glisser l’urne. Quittant l’école Pasteur, d’Alger-Centre, laissant derrière nous, une opération de vote qui se déroulait dans des conditions normales, nous nous dirigeons vers la rue Larbi Ben M’hidi jusqu’à arriver à un autre bureau de vote, non loin de la basse casbah, précisément Zoudj- Ayoune (Deux Robinets :NDLR).

«J’irais voter, c’est sûr, même si depuis des années, c’est la galère »
Les services de sécurité étaient mobilisés en cette journée marquant deux évènements, l’un historique, le 66ème anniversaire, du 1er novembre 1954, date du déclenchement de la Révolution du peuple algérien contre le système colonial français et le second, un rendez-vous éminemment politique, celui du vote sur le projet de la nouvelle Constitution proposé, au peuple algérien, dans le sillage des reformes lancés par le président Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre dernier, après l’annulation du 5eme mandat par le mouvement populaire du 22 février 2019. Le scrutin d’hier intervient dans un contexte particulier et inquiétant, en raison de la pandémie du virus Covid 19, lequel enregistre, faut-il le rappeler, une tendance haussière inquiétante, ces deux dernières semaines, en comparaison des derniers mois. De la Grande Poste, à la Place des Martyrs, jusqu’à Bab el-Oued, place el-Ketani, les Algéroises et Algérois n’ont pas tardé à être dehors, pour diverses raisons. Si pour cette vieille dame attendant son tour, pour l’achat du pain, non pas en raison du manque de celui-ci, mais les mesures barrières en raison du Covid19 obligent, nous dira, à notre interrogation si elle a été voté « je ne vais pas voter je suis sortie pour acheter le pain, mon mari est muni d’une procuration et ira voter à ma place ». Sur le chemin de notre itinéraire, passant devant des groupes de trois à quatre bonhommes discutant de tout et de rien, l’un d’eux dira « il fait beau et vous êtes encore là, je vais voter et je reviens garder moi ma place » lance un homme, la trentaine, à ses amis d’une des quartiers de la Rue Larbi Ben-Mhidi. «  Moi j’ai été bien avant toi, sauf que j’ai glissé les deux bulletins » et l’autre de lui sourire et de continuer sur ses pas, vers le centre de vote, ou il est inscrit. Il est utile de noter que contrairement au dernier scrutin de la présidentielle du 12 décembre dernier, hier, les bureaux de vote ou nous nous sommes rendus, d’alger-Centre, Place des martyrs et Bab-El-Oued, les vas et viens des votants, femmes,  hommes, jeunes et moins jeunes était plus rythmés et le personnel plus rassuré, notamment avec les conditions sanitaires exigées contre le Covid-19, dans les centres de vote mobilisés en cette circonstance. Passant par la basse casbah, pour se diriger vers l’école primaire de Zoudj Ayoune, à l’entrée de la place des martyrs, en venant de Bab-el-Oued, une mère de famille, arrêtée, pour reprendre son souffle, en raison de la lourdeur des paniers remplis d’achats qu’elle avait fait, au Marché Atala de Bab-El-Oued, nous l’abordons pour lui demander si elle a été ou compte-t-elle aller voter, après avoir fini avec ses obligations familiales. «J’irais voter, c’est sûre » même si depuis des années, poursuit-elle «nous vivons la galère, nous sommes nombreux à la maison et habitons une maison à la Casbah menaçant ruine, les intrus arrivent à être relogés alors que nous qui sommes originaires nous sommes lésés» nous déclare-t-elle, avant de reprendre ses couffins puis son chemin. Arrivée au Centre de vote de Zoudj Ayaoune, non loin du Lycée mythique de Bab-El-Oued, l’établissement secondaire l’Émir Abdelkader, les agents comme le personnel encadrant l’opération du référendum populaire sur la nouvelle mouture de la Loi fondamentale, tous munis de masques, assuraient leur travail dans de bonnes conditions, notamment sanitaires. Montés au 1er étage, nous apercevons un homme, la trentaine, occupé à essuyer son doigt de l’ancre, avec du gel hydro-alcoolique, pour éviter tout risque de contamination du Covid-19, au moment où un autre votant entrait, pour faire glisser l’urne. Même ambiance et conditions observées, lors de notre tournée, au Lycée Émir Abdelkader, à l’entrée de Bab-el-Oued, où nous rencontrons deux jeunes filles, dans la grande cour, s’apprêtant à prendre la direction du grand portail, pour sortir et allait péniblement vaguer à leurs occupations, après avoir voté.
À notre question de savoir quelles étaient leurs motivations à être sur place, peu avant 12h30, l’une d’elle nous dira « c’est notre devoir, il faut que le pays aille et va de l’avant » avant d’ajouter «  c’est notre avenir qui est engagé et nous ne pouvons rester en marge». Et à son amie de nous confier « il fallait qu’on vote, c’est un devoir, nous ne pouvons continuer avec une l’ancienne Constitution du président déchu après le hirak du 22 février » nous déclare-t-elle, sans arrêter d’essuyer ses doigts avec du gel hydroalcoolique. Dans la grande cour, nous pouvons apercevoir d’autres votants présents, certains se dirigeant vers le bureau de vote et d’autres pour quitter ce centre après avoir glissé l’urne. Nous quittâmes le Lycée pour nous diriger vers l’établissement primaire, « Oumou el- Moueminine « ex-Lazerges », à proximité du lycée Frantz Fanon, où l’ambiance et les conditions n’étaient pas différentes aux autres centres où nous nous sommes rendus. De retour, passant du côté du centre de vote de l’établissement primaire «El Istiklal (l’Indépendance : NDLR) », non loin du Cinéma El-Mouggar, la mobilisation du personnel encadrant l’opération de vote et de quelques éléments des services de sécurité, dans des conditions de respect des mesures sanitaires et la présence de votants, étaient similaires aux autres centres de vote, dans lesquelles nous nous sommes rendues.
Karima Bennour

SÉCURITÉ DE L’OPÉRATION DE VOTE
Plus de 17 000 policiers mobilisés dans la Capitale
La direction générale de la sûreté nationale a déployé, hier à Alger,  plus de 17000 policiers dans le cadre du plan sécuritaire préventif mis en place, à l’occasion de la tenue du scrutin référendaire sur la révision de la Constitution. La DGSN avait indiqué, dans un communiqué que « 17263 policiers, tous grades confondus, veilleront à assurer le bon déroulement de cette opération, dont 1783 répartis sur 525 centres de vote relevant du territoire de compétence de la Sûreté d’Alger » a précisé la même source. Les services de la Sûreté de la Capitale ont appelé les citoyens, en raison de la situation sanitaire du covid-19, à « l’impératif de respecter des mesures préventives contre la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19) », à savoir, cite-t-on le port du masque sanitaire, la distanciation physique et l’utilisation des solutions hydro-alcooliques. La mobilisation des éléments de sûreté d’Alger a également pour mission d’assurer la fluidité du trafic routier au niveau des principaux axes et voies « menant aux centres de vote, avec interdiction du stationnement et d’arrêt anarchique des véhicules devant les centres de vote » au moment où les formations sécuritaires vont, de leurs côtés, «  renforcer leurs patrouilles mobiles et pédestres pour faire face à toute atteinte à l’ordre et à la sécurité, du citoyen et de ses biens » a indiqué la même source.

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