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L’éCONOMISTE SMAIL LALMAS POINTE DU DOIGT UN BLOCAGE DE GRANDS PROJETS : «Des entreprises tournent à moins de 50% de leurs capacités»

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Commentant la situation de crise à laquelle est actuellement confrontée l’Algérie, l’économiste et professeur universitaire, Smaïl Lalmas, considère que « le pays se trouve face à une situation économique délicate, depuis déjà plusieurs années, et ce n’est pas nouveau », précisant qu’« on traverse cette période bien avant le premier soulèvement populaire du 22 février dernier », nous a-t-il indiqué, hier, lors d’une conversation téléphonique. Affirmant que « la crise économique n’est pas liée à la mobilisation pacifique des citoyens. »
Plus explicite, cet analyste en économie estime que « la crise économique est liée à la chute des prix du brut à laquelle fait face l’Algérie », poursuit-il « cette crise a pris, ces derniers mois, des proportions plus graves en raison des difficultés que rencontrent plusieurs entreprises pour écouler leurs marchandises. Depuis plus de six mois, certaines entreprises tournent en effet à moins de 50% de leurs capacités à cause du blocage de grands projets liés à l’épuisement des moyens de financement. L’autre problème c’est que les investisseurs attendent la fin de la révolution populaire pour voir où va l’Algérie après le (Hirak)», ajoutant que «le gel des projets a des répercussions dramatiques sur ces entreprises. Au cas où cette situation venait à perdurer, les chefs d’entreprises seraient tentés de réduire leurs personnels, ayant pour conséquence inéluctable des répercutions terribles sur le chômage et le pouvoir d’achat », a-t-il prévenu. Notre interlocuteur avoue que « l’Algérie demeure aujourd’hui dans une situation chaotique, alors que l’instabilité politique n’arrange pas les choses.» Dans ce même sens, Smaïl Lalmas pense que «les toutes dernières mesures et décisions prises, tels que la ré-autorisation d’importation des véhicules de moins de trois ans, et autres mesures, ne peuvent pas absorber la colère du peuple qui est sorti en masse dans la rue pour clamer ses droits légitimes les plus absolus.»
Par ailleurs, nous avons interrogé cet expert sur la décision de prolongation du paiement différé de la valeur des importations approuvée, et ce, pour rationaliser les importations et préserver les réserves de change du pays. Smaïl lalmas nous dira que « franchement, je n’ai pas bien compris cette décision, mais je pense qu’à travers cette mesure, les importateurs seront obligés de mobiliser l’argent pendant un mois au niveau des banques, d’un côté on essaye de soulager un peu les importateurs en terme de financement de leurs opérations, sous des conditions, mais de l’autre côté, on oblige les importateurs de mobiliser 120% du montant de la facture pendant un mois au niveau de la banque. Ça revient au même ! » Il enchaîne : «si on veut aller vraiment vers une plus grande souplesse en matière de financement et profiter des avantages, il faudrait penser à mettre en place également un dispositif adéquat du côté algérien, car les pratiques actuelles ralentissent les programmations et opérations d’importations. Donc il est nécessaire de trouver les meilleurs moyens pour effectuer convenablement l’opération d’importation », conclut cet analyste en économie.
Med Wali

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