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Le président Bouteflika affirme que l’état reste soucieux de le préserver / Le foncier agricole : une ligne rouge à ne pas transgresser

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Dans un message adressé à l’occasion de la célébration du 44e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a qualifié de « ligne rouge à ne pas transgresser », la question du foncier agricole appelant le gouvernement à en faire une priorité à travers la sécurisation de sa possession et la récupération du foncier non exploité de manière rationnelle et économique.

«Je n’ai de cesse d’insister pour que le gouvernement place, en application de l’article 19 de la Constitution, le foncier agricole parmi ses priorités, comme étant une ligne rouge à ne pas transgresser, notamment à travers la sécurisation de sa possession et la récupération du foncier non exploité de manière rationnelle et économique» a affirmé le chef de l’état dans son message, appelant les membres du gouvernement à accorder un intérêt majeur au rajeunissement du secteur de l’agriculture, à soutenir les initiatives des jeunes, à consolider les organisations professionnelles, à garantir l’aide à la femme rurale et à œuvrer davantage à la promotion, à la modernisation et au développement du secteur agricole.
Mettant en relief les résultats des politiques mises en place depuis 2000 dans le domaine de l’agriculture, le chef de l’État a souligné que les mesures prises ont permis l’amélioration des indicateurs globaux du secteur, qui représente désormais 12,3% du Produit intérieur brut (PIB), avec un taux de croissance de plus de 3,25% et une production supérieure à 3,216 milliards DA.
Toutefois, le président de la République a reconnu le fait qu’en dépit de l’amélioration notable que connaît le secteur grâce aux politiques mises en branle, un supplément d’efforts devient aujourd’hui vital compte tenu de l’émergence de nouveaux défis auxquels l’Algérie doit réagir positivement, notamment les changements climatiques, les crises alimentaires et financières mondiales et l’instabilité des marchés agricoles mondiaux, marqués par la hausse et la fluctuation des prix.
Il y a lieu de rappeler que sur les 8,5 millions d’hectares de terres agricoles arables, 64% sont exploitées, tandis que 3 millions d’hectares, soit 36% sont laissées en jachère.

Le foncier, enjeu stratégique
À vrai dire le message du président de la République tonne, à juste titre, comme un sujet d’une importance vitale tant la question du foncier agricole recèle des enjeux stratégiques, voire de souveraineté. En effet, les besoins intrinsèques du secteur agricole, confronté à une croissance rapide de la demande, conjugués avec l’intérêt croissant des acteurs économiques à la recherche d’investissements susceptibles de constituer des valeurs refuges dans un contexte de crise, placent désormais les moyens de production de l’agriculture au centre des préoccupations ; au nombre de ceux-ci, le foncier constitue plus que jamais un enjeu stratégique. Mettant le doigt sur l’intérêt croissant des investisseurs pour l’activité agricole, le chef de l’état place le foncier au centre des préoccupations majeures de l’État algérien. C’est qu’à l’heure où les besoins alimentaires prévisibles appellent une augmentation de la production nationale de plus de 60 % d’ici 2030, et où la terre reste une ressource rare, on assiste à une forte croissance de l’investissement, y compris étranger, dans le secteur agricole et agroalimentaire. L’Algérie, dont le secteur agricole dispose d’atouts indéniables, protégés par des outils de régulation éprouvés dans un contexte sociopolitique plus ou moins stable, peut constituer un pays propice pour les investisseurs. Des opportunités pour les filières, des menaces pour les territoires et des risques pour les exploitants et l’environnement requièrent une meilleure prise en compte de l’évolution des statuts de l’exploitation et de l’exploitant et de la nécessaire diversification des outils de portage du foncier. Il est indéniablement établi que la mise en œuvre d’un cadre juridique adapté au développement et l’évaluation, en continu, de la politique publique engagée sont destinés à faciliter l’installation des jeunes agriculteurs et la transmission de l’activité agricole avec un partage du foncier adapté, mais il reste aussi vrai que cela suppose une meilleure valorisation des données disponibles par la création d’un observatoire des sociétés en agriculture, le contrôle des sociétés dans le cadre des schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles et la mobilisation de l’ensemble des acteurs pour une mise en œuvre dynamique des outils de régulation foncière rénovés. En effet, tous les spécialistes en la matière sont unanimes à considérer comme indispensable de prendre le temps de mettre à plat les fondements et les outils du foncier agricole, compte tenu des évolutions irréversibles des lois fondatrices de la politique algérienne en faveur des terres agricoles.
Zacharie S Loutari

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