Accueil Spor Le dopage dans notre sport : et si l’on parlait, ouvrait...

Le dopage dans notre sport : et si l’on parlait, ouvrait les yeux ?

0

Des athlètes algériens (ils seraient un quatuor partis à Rio à la recherche d’une performance sortie des laboratoires de faiseurs de miracles sportifs) qui tombent dans les mailles du filet de l’anti-dopage. Combien sont-ils à s’essayer à ce jeu malsain, pourquoi et faut-il encore fermer les yeux et se dire que ça n’arrive qu’aux autres ? En pleine déconfiture en termes de représentativité internationale pour avoir pratiquement disparu des radars, le sport national connaît de gros remous et se distingue dans les rubriques «faits divers». Détour …

La caravane passe…
Quels souvenirs garde-t-on de la participation algérienne aux Jeux Olympiques organisés l’été dernier au Brésil ? Absolument rien. Rien de bon en tout cas sinon la double performance (deux médailles d’argent) qui permettent au sport national de se faire une petite place (très modeste d’ailleurs) dans le classement final des nations, œuvre, faut-il encore le souligner (malheureusement ?), du seul Taoufik Makhloufi qui a su, avec un brio certain, s’imposer dans les prestigieux podiums de l’évènement quadriennal universel, en signant des positions de dauphin respectivement sur 800 et 1500 m. S’il perd son statut de champion olympique décroché une édition auparavant (dans la capitale anglaise, Londres, où il entrera dans le livre d’or de la reine des distances par la grande porte), l’enfant de Souk Ahras, en bon chef de file, trouvera les ressources nécessaires, en plus du talent qu’on lui connaît et qui le confirmera en tant que valeur sûre de l’athlétisme mondial, pour briller, en compagnie d’authentiques stars, dans le ciel de Rio. Non sans, dès son retour au pays, lâcher quelques piques à l’endroit des responsables de ce qui est considéré, à juste titre, comme une débâcle de plus et de trop, à ajouter à une liste déjà trop longue pour ne pas interpeller. Suivra un long débat, sous forme de polémiques sans fin, les différents camps se rejetant la balle avant de tourner la page en attendant les prochains rendez-vous (Tokyo notamment, dans un peu moins de quatre ans, pour lequel la préparation a déjà commencé pour les traditionnels favoris, les Algériens, comme toujours, naturellement et ne comptant que sur ses éternelles hirondelles dont les exploits sortent du néant et sans mérite particulier pour des responsables surpris éternellement en flagrant délit de sieste, attendant la dernière ligne droite pour réagir et se présenter à la ligne de départ sans plus d’arguments que de faire le déplacement pour du tourisme au frais de la princesse, la ville millénaire du pays du Soleil Levant valant bien des … «sacrifices») et des participations placées désormais sous le sceau du bricolage. Les lampions se sont éteints sur Rio 2016 depuis déjà un long trimestre. Qu’on retient-on? Du déjà-vu. Des rapports peut-être qui finiront à la poubelle (on s’excuse du terme), sinon dans des tiroirs que personne n’aura le courage d’ouvrir, laissant le soin au temps et aux tonnes de poussière de terminer leur œuvre. Se donner le temps pour faire taire les «mauvaises» langues, la chanson étant de laisser la caravane continuer sa course droit dans le mur et ne jamais faire attention aux «chiens qui aboient».

Bombes après bombes
Bien seul dans une tourmente sans fin, Makhloufi, fort de ses deux breloques, s’est donné le droit de dire ses vérités. Les vérités (pas bonnes ?) tout court. Dont, parmi tant d’autres (les langues se délieront-elles un jour ?) ce triste sort réservé (on rouvre, bien malgré nous, un débat qu’on pensait clos) au décathlonien Bouraâda qui, du haut de ses immenses qualités et dérangeant contre toute attente la quiétude des favoris qu’il poussera dans leurs derniers retranchements avant de s’avouer vaincu (une 5e place à valeur de victoire), aspirait à entrer dans la légende d’un concours de marathonien où il en faut plus que cet état d’esprit de vrai champion pour s’imposer dans la cour (il en montrera toutes les qualités en imposant le respect au futur trio qui s’installera sur le podium) des grands, trahi comme il l’aura été (on remue le couteau dans la plaie) par une préparation que son coach et lui disent à la limite du «catastrophique.» Pour rappeler à tout le monde, décideurs en tête, qu’il a suffit de vraiment de très peu pour l’Algérie, pour soigner son classement. Si beaucoup d’eau et de salive ont coulé sous les ponts, pour ne pas dire des scandales livrées à une opinion publique habituée aux «déculottées», fatiguée depuis longtemps par les errements à répétition de son élite sportive (mais pas que), de véritables bombes sont lâchées ici et là pour remettre au goût du jour la lente descente aux enfers d’un sport algérien f… carrément le camp et lâché irrémédiablement en queue de peloton de la hiérarchie mondiale. Le dernière en date est signée par un ancien acteur actif du football national (tiens, tiens !), aujourd’hui trônant au sommet (il en est le premier responsable, donc le président) de la fédération Internationale de «Lutte contre la Corruption dans Le Sport» qui nous livre quelques révélations fracassantes dont se seraient bien passés les responsables de la déroute brésilienne. Une déroute qui ne s’arrêtera (on le craignait et ça vient d’arriver, même si l’information mérite confirmation et n’engage que cette structure qu’on ne peut accuser de partialité d’autant plus qu’elle est dirigée par un compatriote) aux seules performances d’un terrain faisant rarement dans les sentiments et ne récompensant que les meilleurs. L’info qui tombe comme un couperet et que tout le monde craignait. Qu’on ne peut plus cacher en attendant démenti officiel, Mourad Mazar, passé précédemment par la Faf et le CS Constantine, nous apprenant qu’il est en possession de «documents attestant (on cite) que cinq athlètes algériens, sans les citer, sont tombés dans les filets des contrôles anti-dopage à Rio.

Aux sources du mal
Qui sont ces cinq nouveaux «délinquants» du sport national et dans quelles disciplines activent-ils ? On en saura un peu plus à la fin du mois en cours. Au plus tard fin décembre, en guise de cadeau de fin d’année et des soucis en plus pour un mouvement sportif à la dérive. Qui a mal de ses dirigeants. A une gestion d’un autre âge, défaillante à tous les niveaux, vient se greffer une pratique dont tout le monde détournait le regard, refusait de voir et qui s’installe dans la durée. En moyen incontournable de préparation. Cinq athlètes, dans un suspense sans fin, sont accusés de pratiques illicites pour s’être adonnés à des produits prohibés punis désormais sévèrement par la règlementation internationale. M.Mazar, sûr de ses dires, tout en insistant sur la gravité des faits (les enquêtes «suivent leur cours» en attendant la publication de la liste en cette fin d’année marquée par moult affaires liés au dopage), n’omet pas de s’arrêter (il cite en exemple le cas de Belaïli, et tout récemment encore, celui du jouer du CRB, Bougheroua) sur les scandales qui agitent le jeu à onze national «particulièrement touché par le fléau, noyé dans les interdits.» Surpris par une telle sortie médiatique dont les répercussions ne tarderont pas à se faire jour, le président du Comité Olympique algérien (COA), M. Mustapha Berraf, s’il ne rejette pas ces «accusations» a, dans une réponse qui ne se fera pas attendre en raison de la gravité de telles assertions, demande à «voir». Exige des «preuves», du moment que «ni le CIO, l’instance morale du sport mondial, encore moins l’Agence Mondiale de lutte contre le dopage (AMA) ne nous ont saisit même par le canal du secret comme il d’usage dans ce genre de situation. Il n’y a rien de vrai dans tout cela et il ne s’agit que de simples rumeurs. A ses auteurs d’en apporter la preuve en exhibant les documents y afférent». En attendant, on retiendra la proposition faite par le même Mazar aux organisations internationales de se montrer plus sévères en aggravant les barèmes de sanctions, une peine de dix ans de suspension étant plus indiquée, la plus à même de dissuader les tricheurs. Seule consolation, conclura-t-il, la liste dans laquelle figure nos cinq «malheureux» athlètes, comprend 41 pays pris en flagrant délit de triche. Comme quoi, on n’est pas seuls (ça aide à amortir les chocs, n’est-ce pas ?) à chercher à trouver ailleurs les «clefs» de la réussite. A se tourner vers d’autres moyens (illégaux, on ne le rappellera jamais assez à nos mauvais génies) pour briller. Des révélations tombées au mauvais moment? Il faut avouer qu’il est temps d’ouvrir les yeux et se donner les moyens de fermer les vannes en s’attaquant aux sources du mal. A ceux qui, à l’ombre d’une impunité garantie, jouent avec la santé et l’avenir de nos athlètes. De nos enfants…
Par Azouaou Aghiles

Article précédentFestival international de musique symphonique : La Suède, le Mexique et la Corée du Sud ont animé l’avant dernier soir
Article suivantCuba dit adieu à Fidel Castro