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La vie de 13 prisonniers sahraouis dans la prison marocaine de Salé, en danger : campagne internationale pour leur libération

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La vie de treize détenus politiques sahraouis des territoires du Sahara-occidental, encore sous occupation marocaine, en grève de la faim depuis 35 jours (hier :ndlr), dans les geôles des autorités coloniales du royaume chérifien, « est en danger » a alerté hier le président de la Commission nationale sahraouie des Droits de l’Homme, le juriste Abba El-Hesseyn.

C’est pour protester contre les conditions « inhumaines» de leur détention et « l’irrégularité du procès arbitraire et injuste » du tribunal militaire marocain, qui les a condamnés, février 2013, à des peines lourdes, de 20 ans de prison à la perpétuité. C’est parce qu’ils ont exprimé pacifiquement, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, lors de la manifestation pacifique du camp de Gdeim Izek en 2010, des Sahraouis de la ville occupée, de Laâyoune, au Sahara occidental, que les treize détenus sahraouis ont été condamnés par le tribunal militaire du système colonial marocain. Leur état de santé jugé «très grave et inquiétant» selon le responsable de la CNSDH, alertant sur le risque d’une « mort certaine» des détenus sahraouis en grève de la faim si, a-t-il poursuivi, l’ONU et en particulier le Conseil de sécurité ne « réagissent pas » notamment par l’exercice de pressions sur les autorités coloniales de Rabat, pour amener le Maroc à respecter les conventions internationales relative aux prisonniers politiques, appelant « à leur libération immédiate et sans conditions» a-t-il souligné. Le discours de responsables politiques de la scène internationale insistant sur le respect des droits de l’Homme, ne se traduit pas, par des positions fermes ou des mesures à l’encontre des représentants de deux systèmes coloniaux que connaît encore l’humanité, en ce 21eme siècle, Israël en Palestine et le Maroc au Sahara occidental en l’occurrence. D’où la responsabilité directe des soutiens à ces deux colonisations, notamment la France, qui en sa qualité de membre permanent au Conseil de Sécurité use de son statut, en adoptant la posture du gardien de la colonisation marocaine au Sahara occidental. Qu’il s’agisse du blocage de toute résolution allant sur la voie du parachèvement de la décolonisation des territoires sahraouis, par l’organisation du référendum ou visant à élargir le mandat de la mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance de la question des Droits de l’Homme, à l’instar des autres missions de l’ONU à travers le monde. Un rôle de Paris dans son soutien à l’occupation marocaine au Sahara occidental «d’avocat du diable» a-t-il souligné, avant de pointer du doigt aussi la responsabilité « des pétrodollars des monarchies des pays du golf» en soutien au royaume chérifien dans sa colonisation des territoires sahraouis. Animant une conférence de presse conjointe avec Bouchraya Hamoudi Biyoune, ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le président de la CNSDH a appelé la communauté internationale à intervenir «en urgence » pour sauver la vie des treize militants sahraouis des droits de l’homme, « emprisonnés injustement » par les autorités coloniales de Rabat. Annonçant la mobilisation intense et la plus large qui est lancée, pour leur libération, il a indiqué que les 13 détenus sahraouis, depuis 35 jours (hier :ndlr) en grève de la faim, n’ont que deux alternatives, pas une troisième « la dignité ou mourir en martyr » pour leur patrie, le Sahara occidental. La commission des droits de l’Homme de l’Union africaine (UA) étant saisie de la gravité de l’état de santé des treize prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines et les conditions difficiles et inhumaines de leur détention, elle s’apprête à s’adresser outre au secrétaire général de l’Onu mais aussi à son Conseil de sécurité , l’alertant sur cette question, selon le juriste Abba. À cela s’ajoutera, en outre, les appels d’ONGs et d’associations internationales, exigeant la libération sans conditions des 13 détenus sahraouis, a-t-on appris, à l’instar des appels d’urgence dans ce sens d’Amnesty International (AI). Les treize prisonniers sahraouis, en grève de la faim, sont, Mohamed Bachir Boutenguiza, Sid’Ahmed Lemjayid, Ahmed Sbai, Mohamed Bani, Ibrahim Ismaeli, Sidi Abdelah Abhah, Naama Asfari, Hassen Dah, Mohamed Bourial, Cheikh Banga, Mohamed Embarek Lefkir, Abdellah Toubali et Bachir Khada. Il est à rappeler que face au mépris des autorités coloniales marocaines, les familles des détenus sahraouis ont organisé des sit-in, afin d’attirer l’attention et d’alerter sur l’état de santé jugé grave de leurs proches, condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement, par une cour martiale marocaine. Parmi les cas graves de prisonniers politiques sahraouis, la même source a cité le cas de Sid’Ahmed Lemjayid, qui souffre d’un gonflement anormal au niveau des membres et Bachir Boutenguiza, transporté dans un état comateux à l’hôpital, en raison d’une hémorragie sanguine.
Karima Bennour

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