Le Président Abdelmadjid Tebboune, qui a effectué hier sa première sortie publique, en inaugurant la Foire de la production nationale, s’attelle, selon des sources concordantes, à des consultations tous azimuts pour procéder à brefs délais à la formation de son premier gouvernement.
Ces consultations seraient bien avancées et certaines personnalités politiques très en vue auraient été approchées. Car le pays, de par l’étape qu’il traverse, est en droit d’attendre un profond renouvellement du personnel politique et des méthodes de gouvernance. Celles qui ont prévalu sont honnies et rejetées et ont failli mener le pays au bord du gouffre. Sans parler de cette gouvernance qui était bâtie sur le mensonge et la prédation. C’est pourquoi il faut, à bref délai, des solutions urgentes mais aussi une nouvelle gouvernance conforme aux standards internationaux pour sortir notre pays du marasme et répondre aux attentes des citoyens qui sont bien présents et s’expriment par différents canaux. Dès son élection, Abdelmadjid Tebboune, qui parle désormais de nouvelle République, a clairement laissé entendre qu’il fera appel aux jeunes compétences et qu’il nous réserve des surprises à travers son gouvernement qui serait en gestation. Il faut croire, selon quelques indicateurs qu’elle ne sera pas longue d’autant que le Premier ministre Boukadoum assure un intérim. La conjoncture actuelle dictant l’urgence en sera fixée à brève échéance. Surtout qu’il semble bien que le président Tebboune compte bien honorer ses promesses électorales pour bien impulser son mandat.
On se perd en conjectures sur les choix du chef de l’État qui devrait nommer rapidement un premier ministre pour se donner le temps de la réflexion sur les profils de ses ministres et surtout donner une chance aux consultations, avec des personnalités reconnues, d’aboutir. Outre des compétences avérées et une intégrité sans faille, il devra faire preuve d’une grande capacité de travail pour bien appréhender les dossiers, tant dans le domaine économique que social. D’autant que ce sont les domaines de prédilection du président Tebboune. Quant au gouvernement qui sera formé, va-t-on recourir au corps des walis qui a été quelque peu éclaboussé par des brebis galeuses et par des comportements indignes de serviteurs de l’État ? Fera–t-on appel à des technocrates, incontournables pour certains secteurs et à de larges pans de la société civile disposée à accompagner le président Tebboune qui, dès son élection, a tendu la main à tous ? Quelle place sera faite à la classe politique et à la place politique dans toutes ses composantes y compris les partis de l’opposition et les personnalités indépendantes mais actives et respectées de tous ? Le président Tebboune, lors de sa première conférence de presse, a donné quelques indications en laissant entendre qu’il y a «plusieurs surprises», des jeunes et un nombre important de femmes au gouvernement. Les critères qui prédomineront seront inéluctablement la compétence et l’ouverture aux nouvelles technologies et à l’économie numérique où l’Algérie accuse un grand retard. C’est un grand défi et la nomination prochaine d’un premier ministre donnera une idée du gouvernement qu’il formera en accord avec le chef de l’État.
Mokhtar Bendib