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Kamel Rezag-Bara l’a clairement annoncé : un ministre de la Défense civil pour bientôt

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Revendication récurrente de tous les démocrates et de tous ceux qui appellent, depuis des lustres, à l’instauration d’un État civil en Algérie, la nomination d’un ministre de la Défense civil qui présenterait devant les élus du peuple, et en discuterait avec eux de ses dispositions, le budget de l’Institution militaire, serait en passe d’être satisfaite.

C’est le conseiller du président de la République pour les questions de sécurité, lui-même, qui l’a annoncé. Et ce, lors de son passage, hier, à l’émission « L’invité du jour » de la chaîne 3 de la radio nationale. Kamel Rezag Bara a, en effet, clairement déclaré que « la prochaine étape dans l’approfondissement des réformes visant à l’instauration d’un Etat moderne, républicain et de droit, sera la désignation d’un (tel) ministre ». Comme pour préciser que l’étape annoncée s’inscrit dans une démarche plus globale visant à l’instauration d’un Etat civil, initiée par le président de la République, il n’a pas manqué d’ajouter que «l’institution militaire ne peut plus revendiquer le poids politique qu’elle avait du temps du parti unique ». Se voulant plus précis dans ses propos, le conseiller du président de la République pour les questions de sécurité a appelé « chacun (des acteurs de la vie nationale) à jouer le rôle qui lui est imparti dans le cadre d’un (tel) Etat (moderne et républicain)». Celui de l’institution militaire, tel que définit dans l’article 25 de l’avant-projet de nouvelle constitution étant, a-t-il rappelé, « la défense de l’intégrité du territoire national et celle des frontières du pays ».
Le passage de Kamel Rezag Bara à l’émission précitée de la chaîne 3 de la radio nationale a également valu par l’appréciation qu’il a faites des réactions à l’article 51 (de l’avant-projet de révision constitutionnelle). S’inscrivant résolument en faux contre ce qu’il a appelé les «interprétations abusives» qui en sont faites, a, en effet, ouvertement plaidé «pour une autre lecture» de cet article.
Qui, faut-il le dire, réduit à néant les arguments de ceux qui lui donnent un caractère discriminatoire à l’égard des Algériens possédant une autre nationalité : « En exigeant, pour certaines fonctions, la nationalité algérienne d’origine, l’article 51 reconnaît implicitement la double nationalité», a-t-il déclaré. Et d’expliquer, à l’évidence, pour souligner l’avancée en la matière qu’il introduit, de par le fait que la Constitution est la Loi fondamentale du pays et, par conséquent, que ses dispositions priment celles de tous les autres textes juridiques existants, que «le Code de la nationalité en vigueur, qui date des années 70, est fondé sur le caractère exclusif de la nationalité algérienne ».
En clair, que l’Algérien ne pouvait, officiellement, avoir qu’une seule nationalité. Poursuivant ses critiques contre ceux qui s’adonnent à une lecture discriminatoire de l’article 51, il les a invités «à faire une lecture globale de l’avant-projet de révision constitutionnelle» pour en saisir la teneur et la cohérence. Et de leur rappeler les dispositions de son article 24 bis qui stipulent, on ne peut plus clairement, que, «dans le respect des conventions internationales, l’Etat veille à la sauvegarde des droits, intérêts et identité des Algériens établis à l’étranger ». Ceci non sans leur rappeler que les dispositions de l’article 51 ne sont pas une exclusivité algérienne et que lors du dernier Conseil des ministres le président de la République a donné instruction pour qu’un texte de loi soit élaboré précisant les fonctions concernées par l’article en question. Parmi celles-ci, il a cité, à titre d’exemples, les fonctions de gouverneur de la Banque d’Algérie, de président de la Cour suprême et de directeur général de la Sûreté nationale qui ne peuvent être occupées que par des citoyens ayant la nationalité algérienne exclusive. Dans la foulée, il a appelé les opposants au projet de révision constitutionnelle à abandonner «leur négativisme stérile » et à «s’élever à la hauteur des avancées qu’il apporte». Surtout que cette révision, a-t-il déclaré, «constitue une étape importante dans la voie de l’instauration d’un Etat vraiment civil » qu’ils n’ont de cesse de réclamer pourtant. Et que laissent transparaître, entre autres, a-t-il souligné, « l’officialisation de la langue Tamazight ; la constitutionnalisation des règles régissant les libertés individuelles ; celle d’un Conseil national des Droits de l’Homme ; l’affirmation du caractère exceptionnel de la détention préventive ; la condamnation des traitements cruels et inhumains ; l’égalité des droits entre l’homme et la femme ; la parité (entre les deux sexes) sur le marché de l’emploi ; les droits à la liberté de conscience et de culte ; les droits à la culture et académique ; et les dépénalisation des délits de presse». Se voulant réaliste quant à la traduction effective de ces avancées sur le terrain, Kamel Rezak Bara a tenu à déclarer que celles-ci «constituent une ouverture de chantiers importants dans les réformes législatives et dans la pratique de nos administrations et institutions judiciaires…»
Mourad Bendris

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