Aujourd’hui, 8 mars, comme chaque année, cette journée est répertoriée sur le calendrier comme étant la fête mondiale de la femme. Donc c’est leur fête à elles, mais de quelle fête s’agit-il en fait ? Elles ont tout juste droit à une petite demi-journée « d’exaltation » alors que pour le reste des jours de l’année c’est pratiquement la galère pour un grand nombre d’entres-elles. Les femmes
travailleuses à l’échelle nationale sont gratifiées d’une demi-journée chômée et payée et pour cause, le 8 mars oblige. Pour celles qui ne travaillent pas ou plus explicitement appelées communément femmes aux foyers ou encore celles diplômées mais subissant encore les affres du chômage, celles-ci n’auront peut-être droit qu’à un vœu furtif de «bonne fête» de la part d’un fils ou d’un proche. Mais dans l’absolu, que représente réellement cette Journée mondiale de la femme pour les femmes algériennes dans leur ensemble ? Pas grand-chose, lorsqu’on sait que peu d’espace de liberté ou de postes de responsabilité ont été concédés à la femme algérienne, elle est toujours en bute à un combat inégal dans une société encore figée dans un certain archaïsme, où la femme est encore considérée comme immature et donc incapable de prendre son destin en mains. Or, les femmes algériennes veulent plus de considération et de reconnaissance dans leur travail accompli à tous les niveaux. En résumé les femmes veulent être reconnues comme partenaires à part entière et intégrées comme telles dans les différents segments des activités économiques, sociales et politiques du pays. Car au delà des gesticulations et autre embrassades durant cette journée symbolique fêtée d’une autre manière à travers le monde occidental où l’engagement de la femme pour ses Libertés fondamentales à un sens, ici chez nous, nous ne sommes pas encore sortis des stéréotypes qui glorifient pour un moment le rôle si important dévolu à la femme pour ses immenses sacrifices consentis hier durant la guerre de libération et aujourd’hui pour le développement du pays.
Un discours rabâché, où les mots à force d’être répétés se sont usés et ne convainquent plus personne, à fortiori les femmes algériennes qui sont conscientes que le chemin pour l’égalité des
«droits» reste encore loin. Alors en ce nouveau 8 mars 2015, la fête des unes et des autres ne revêt pas automatiquement le même sens pour chacune d’elle à travers le monde et autres pays en proie à des conflits armés sanglants et meurtriers. Les femmes aspirent à plus de liberté, de bien-être et à plus de considération dans la société d’une façon générale de la part des hommes, du père, du frère ou de l’époux.
Mais, face à la réalité tangible en rapport avec la condition féminine dans notre pays, force est d’admettre que malgré quelques maigres acquis, le combat de la femme algérienne pour « arracher » ses droits reste long et difficile. En attendant le 8 mars de l’année prochaine, nous souhaitons quand même «bonne fête» à toutes les femmes éprises de liberté, de justice et d’équité…
Mâalem Abdelyakine