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ISRAËL N’EST PAS À SA PREMIÈRE MANŒUVRE À TRAVERS L’ÉPISODE NAJLA AL MANGOUSH : De Kadhafi en 2011 jusqu’à Haftar en 2021

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Israël vient d’essuyer un échec cinglant dans sa tentative de normaliser ses relations diplomatiques avec la Libye. Dans sa tentative de compter un nouvel allié dans la région du Maghreb et ainsi priver la cause palestinienne d’un soutien indéfectible qui s’est toujours manifesté sur la scène arabe, elle a tenté de miser sur la division de la scène politique libyenne pour s’imposer dans la région.

Le peuple libyen n’a pas manqué de désavouer les artisans de cette trahison en sortant dans la rue pour exprimer son soutien à la cause palestinienne et refusant toute idée de normalisation avec l’Etat hébreu. Les tentatives israéliennes de normaliser ses relations diplomatiques avec la Libye ne datent pas d’aujourd’hui. Elles remontent à loin du temps du guide Maâmmar Kadhafi. Au mois d’octobre 2011, le journal israélien Haaretz avait annoncé que Tel Aviv avait tenté de séduire Kadhafi en profitant de sa crainte de voir son pays envahi par les américains au lendemain de l’occupation de l’Irak en 2003. Des dirigeants lui avaient assuré qu’ils allaient mettre la pression sur l’administration Bush Jr pour lui éviter les sanctions à propos de son programme nucléaire qu’il avait démantelé entre temps. Au cours de la même année l’autre quotidien « Yedoot Ahranot » avait annoncé une rencontre à Vienne entre des responsables libyens en présence d’un haut responsable américain pour organiser la visite d’une délégation du ministère des affaires étrangères israélien accompagnée de représentants de l’agence de renseignement et du Mossad à Tripoli pour discuter de la normalisation des relations. Mais le Guide libyen n’avait pas donné son accord pour cette visite qui n’a pas eu lieu. Curieusement, au cours de la même année, une vingtaine d’israéliens d’origine libyenne ont fait un séjour à Tripoli et ses environs. C’était la première délégation israélienne qui foulait le sol libyen depuis la naissance de l’État hébreu en 1948. Puis les tentatives israéliennes ont cessé en raison de la chute de Kadhafi et la guerre civile que vivait le pays. Tel-Aviv est revenu à la charge en 2021. La chaîne de télévision « I24news » avait prêté au maréchal Khalifa Hafter sa volonté de normaliser les relations de son pays avec Israël. La chaîne avait même annoncé que Hafter et Seif El islam Gueddafi, candidats aux élections présidentielles étaient assistés par un conseiller israélien spécialiste des campagnes électorales. Dans la foulée, des médias israéliens avaient indiqué que Saddam Khelifa Hafter (le fils du maréchal) avait transmis aux israéliens une lettre dans laquelle son père demandait une assistance militaire et politique de Tel-Aviv avec l’engagement de normaliser les relations de son pays à l’avenir une fois élu. Le chef du gouvernement d’Union nationale, Abdelhamid Dbeibah, avait démenti, au cours de la même période les informations laissant entendre qu’il était prêt à normaliser ses relations avec Israël. Il les avait mises sur le compte de la campagne menée par le camp de son concurrent Hafter. Le communiqué du gouvernement était clair puisqu’il avait réfuté toute intention de rapprochement avec Tel Aviv et rappelé le soutien de son peuple et de son gouvernement à la cause palestinienne. L’expert Hosni Abidi a indiqué qu’Israël vise par ses tentatives de normalisation avec la Libye à travers le Gouvernement d’union nationale ou du maréchal Hafter a permettre un règlement du problème du plateau continental entre la Turquie et la Libye et de là à redessiner les eaux territoriales israéliennes pour permettre le passage du gazoduc vers l’Europe. Pour lui c’est une question d’importance stratégique car une normalisation permettrait à l’État hébreu d’acheminer son gaz vers l’Europe via la Turquie. Et elle permettrait également d’affaiblir la cause palestinienne en la privant d’un soutien certain. Il faut rappeler que la rencontre à Rome entre Najla Al Mangoush avec le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a poussé des centaines de manifestants à se rassembler, dimanche, devant le palais du gouvernement pour réclamer « le limogeage de la ministre des affaires étrangères». Des manifestations anti-normalisation avec Israël ont eu lieu dans d’autres villes libyennes en soirée, note-t-on.
Slimane B.

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