Fidèle à sa duplicité, Paris est en train de fouler aux pieds, encore une fois, les résolutions de la communauté internationale concernant le Sahara occidental en se faisant le complice de Rabat dans sa tentative d’imposer son plan d’annexion des territoires sahraouis occupés depuis 1975.
Le ministre français des Finances et de l’économie Bruno Lemaire qui a assisté vendredi à Rabat à un forum d’affaires maroco-français a annoncé la volonté de son pays de participer au financement d’une ligne électrique de trois gigawatts reliant la ville marocaine de Casablanca à la ville de Dakhla dans le Sahara occidental occupé. Cette annonce vient confirmer le jeu trouble auquel se livre Paris qui reconnaît implicitement qu’elle est un soutien à la politique coloniale du Maroc.
De par son statut de membre permanent du Conseil de sécurité, la France a toujours manœuvré pour faire obstruction à l’élargissement des missions de la Minurso aux questions relatives aux atteintes des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés. Elle a également manœuvré pour réduire le financement de la force onusienne en mission au Sahara occidental.
Mais le plus grave dans cette annonce est que Paris a foulé aux pieds les arrêts de la Cour de justice européenne qui a appelé les États membres de l’Union européenne à ne pas conclure de contrats de coopération avec le Maroc englobant les territoires sahraouis occupés. La France se fait ainsi le complice du jeu puéril du Maroc qui veut imposer sa souveraineté sur des territoires qu’il a occupé en 1975 et qui sont sous le statut de territoires non autonomes à décoloniser. Finalement, le supposé froid qui avait caractérisé les relations entre la France de Macron et le Maroc de M6 n’était que pure invention pour mieux masquer le jeu trouble de Paris qui semble avoir bradé les principes de « sa république » pour s’offrir quelques contrats juteux passés au mépris de la légalité internationale, de ses engagements de membre fondateur de l’Union européenne qui a déclaré caducs les contrats signés avec Rabat et englobant des parties du Sahara occidental.
« Je vous assure que nous sommes prêts à participer au financement de ce projet. La France entend également coopérer avec le Maroc dans le développement de projets d’énergie solaire, d’énergie éolienne et d’hydrogène vert, en plus de l’énergie nucléaire », a martelé Bruno Lemaire tout fier d’annoncer qu’il est prêt à engager son pays dans la voie du déni de justice et de la non reconnaissance de la légalité internationale.
Par cette vision de Paris du développement et de la coopération, elle montre qu’elle reste une puissance qui ne s’est pas départie de son essence coloniale. Ses prises de position dans l’agression israélienne contre la population de Ghaza, ses velléités de pousser au pourrissement en Ukraine, ses menaces d’intervenir dans la région du Sahel où elle est déclarée indésirable, prouvent qu’on pouvait tout s’attendre de la France qui est en train d’annoncer à la face au monde qu’elle fait bel et bien partie du club de ceux qui ont fait du Conseil de sécurité une coquille vide et ceux qui n’accordent aucun respect aux droits et à la légalité internationale.
Slimane B.
