La Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH), a invité Mokhtar Bensaïd, membre du Panel de médiation et de dialogue, à quitter cette instance dirigée par Karim Younès, considérant que la participation à ce dialogue porte «préjudice à la crédibilité de la LADDH et risque de la faire éclater». Dans un communiqué, signé par les membres du bureau exécutif, ainsi que par le président d’honneur de la LADDH, Boudjemâa Ghechir, l’organisation a précisé que «la LADDH ne pourrait être partie prenante à ce dialogue sans la réunion des conditions idoines pour réaliser un dialogue qui doit aboutir à une issue acceptable et prendre en considération les revendications légitimes des Algériens quant à une refonte globale du système politique».
Par conséquent, l’organisation a considéré, dans ce document, que «la présence du président sortant (Mokhtar Bensaïd, Ndlr) au sein du panel, qui est décriée par le mouvement populaire pacifique, porte préjudice à la crédibilité de la LADDH et risque de la faire éclater ». De surcroît, les signataires du communiqué ont rappelé que le mandat de l’actuel président a expiré au mois de janvier dernier, précisant, à cet effet, «qu’ils s’attendaient plutôt à la convocation d’une Assemblée générale élective pour renouveler les structures de l’organisation». Sur ce, ils ont souligné que «le président sortant a assuré un mandat très négatif et a engagé la LADDH dans le panel pour le dialogue et la médiation sans l’aval des instances dirigeantes».
«Mokhtar Bensaid ne serait jamais dans le panel s’il n’était pas président de la LADDH», a noté encore l’organisation en affirmant que «l’investissement du président sortant ne doit pas se faire que si les instances dirigeantes donnent leur aval». Pour conclure le communiqué, les signataires ont précisé qu’ils n’acceptent pas le fait accompli et invitent Mokhtar Bensaïd à se retirer du panel «faute de quoi une AG devrait se réunir pour prendre les décisions qui s’imposent». Installé le 25 juillet dernier, le panel de médiation et de dialogue, était composé initialement de six personnalités, avant de connaître la démission de Smaïl Lalmas et Azzeddine Benaïssa. Par la suite, l’instance, dirigée par Karim Younès, a annoncé, début août 2019, l’arrivée de nouveaux membres, dont l’avocate Fatma Zohra Benbraham, le président du Conseil national de l’ordre des médecins, Mohamed Bekkat Berkani, ou encore les deux journalistes Ammar Belhimer et Hadda Hazem, avant que celle-ci ne démissionne elle aussi. Kamel Bouchama a, quant à lui, claqué, avant-hier, la porte du comité des sages installé le 17 août dernier.
Lamia Boufassa
